Affaire de la zone aéroportuaire : Les avocats de l’ex-ministre David Sagara dénoncent “une volonté politique de nuire à leur client” et “une ingérence de la politique” dans les affaires judicaires

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Les avocats de David Sagara, ancien ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Me Kalifa Yaro et Me Cheick Oumar Konaré, ont animé, hier mercredi, une conférence de presse à la maison de la presse de Bamako. Il était question, pour eux, de dénoncer ”la volonté politique” du gouvernement visant à nuire à l’ancien ministre et ”l’ingérence de la politique” dans les affaires judiciaires.

 

 

David Sagara placé sous contrôle judiciaire, Amadou Diallo et Etienne Dioné, sous mandat de dépôt
David Sagara, ex-ministre du Logement, des Affaires Foncières et de l’Urbanisme

L’affaire a commencé le weekend dernier quand l’ancien ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, David Sagara, un agent du Secrétariat général du gouvernement, Amadou Diallo et Seydou Nantoumé, PDG de Togouna Agro-industrie ainsi que d’autres operateurs économiques ont été interpellés au pôle économique et financier. L’ancien ministre devait répondre des parcelles qu’il a attribuées temporairement à ces opérateurs économiques dans la zone aéroportuaire alors que ladite zone avait été déclassifiée par l’Etat pour en faire une vitrine.

 

 

L’ancien ministre et ses présumés complices sont donc accusés de coalition de fonctionnaires contre la Constitution et les lois et d’atteinte aux biens publics. Chose que ses avocats ne semblent pas digérer et crient au complot. Ils affirment que leur client a signé des arrêtés d’occupation temporaire. Chose qui relève totalement de ses compétences au regard de l’article 21 du code domanial.

 

 

Boucs émissaires

Selon les avocats de l’ancien ministre d’ATT et sous la transition, il ne fait aucun doute qu’il y a une volonté politique réelle de nuire à leur client. Ils regrettent, par ailleurs, l’ingérence du gouvernement, à travers son bouillant ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily, dans les affaires judiciaires.

A en croire l’un des avocats, Me Cheick Oumar Konaré, cette action engagée par la justice contre l’ancien ministre relève de la volonté du gouvernement à trouver des boucs émissaires pour crédibiliser sa gestion aux yeux du Fonds monétaire international (FMI) et des autres partenaires internationaux.

 

 

“L’année 2014 a été décrétée par le gouvernement comme celle de la lutte contre la corruption. On se dirige vers la fin de l’année sans que des têtes ne soient tombées. Il faut trouver donc des boucs émissaires “, a dit Me Konaré, avant de poursuivre : ” Les partenaires ont gelé tous les fonds pour des raisons de bonne gouvernance, alors il faut, à tout prix, leur donner de bonnes impressions. C’est ainsi que l’ancien ministre a été expressément visé par la justice “. En effet, il existe, depuis quelques temps, de vives tensions entre le FMI, d’autres partenaires et le gouvernement actuel qui a été plusieurs fois appelé à expliquer certaines de ses dépenses.

 

 

Une forte odeur de politique

Outre cette ‘‘volonté de trouver des boucs émissaires” décrié par Me Konaré, les avocats de l’ancien ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières ont tenu à dénoncer aussi l’ingérence de la sphère politique dans les affaires de la justice dont le bon fonctionnement requiert une indépendance totale. Selon les conseils de l’ex ministre, dans une démocratie lorsque la politique entre par la porte, la justice sort par la fenêtre. Ils pensent que dans cette affaire, il y a une forte odeur de la politique dans les affaires judiciaires.

“Comment comprendre qu’au moment où nous comparaissions, où les accusés étaient sous mandat de dépôt, le ministre Bathily disait devant la presse que Seydou Nantoumé, le PDG de Togouna Agro-industrie était hors de cause ” ? s’est interrogé Me Konaré. Chose qui, selon lui, ne relève aucunement de ses compétences. En effet, il appartient au seul juge de décider, dans son réquisitoire, qui doit être poursuivi ou non.

 

”Il y a eu un vice de procédure”

Selon Me Yaro et Me Konaré, la procédure par laquelle leur client a été interpellé n’a pas respecté les normes du métier. Car les charges engagées contre David Sagara remontent au temps où il était encore ministre des Domaines de l’Etat et des Affaire foncières. Il ne peut être donc arrêté comme un vulgaire malfrat puisqu’il bénéficie d’une procédure spéciale au même titre que tous les autres aniciens ministres, chefs d’Etat, maires et autres.

A en croire les avocats, cette procédure, qui relève des pleins droits de l’ancien ministre, n’a pas du tout été respectée.

 

 

Face aux charges retenues contre leur client, ils affirment qu’il ne s’agit aucunement d’un acte pénal de la part du ministre. Tout au plus il y a eu des erreurs administratives, ce qui ne saurait être un crime pénal et devait être jugé par un tribunal administratif.

En attendant David Sagara est libre de ses mouvements même s’il doit de temps en temps se présenter au pôle économique.

 

Rappelons que dans plusieurs cas similaires, notamment dans l’affaire Adama Sangaré, ancien maire du district, cette procédure spéciale n’a pas été respectée par la Justice. Ce qui est quand même surprenant, dans la mesure où les juges et magistrats sont censés connaitre les textes et règlements qui régissent la Constitution.

 

Aboubacar DICKO

 

 

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6 COMMENTAIRES

  1. Qu’on oublie pas de s’intéresser à la douane où jusqu’à cet instant précis des cargaisons de citernes continuent à être dénaturées. C’est toute une chaîne!!! Bathily peut être en a eu les échos! Je sais qu’à la base, il y a le phénomène de la corruption à grande échelle.

  2. je ne soutiens pas SAGARA, mais je sais que l’histoire va rattraperer ce gros intellectueur atteint d’épilepsie, nous ne sommes pas contre le co ca diè mais il faut commencer par soi même. lui il a éjecté son DIRECTEUR DES FINANCES,Monsieur Mamadou DIARRA, que j’ai connu quand il était à l’amader, M. DIARRA est un homme droit dont la moralité n’a jamais été entachée, un homme qui gère les centimes de l’Etat avec loyauté. le Ministre fanfaron l’a éjecté parce qu’ il voulait poser des actes sordides avec celui là qui n’a pas accepté de jouer son jeu, imaginez vous, c’est le ministre lui même qui donne les marchés sans que le DFM soit consulter à plus forte raison de respecter ou de faire les procédures en la matière. Il rendra compte aux maliens quand il va quitter ce poste. Diarra, d’après certain de ses collaborateur a dit qu’il préfère être relevé par le ministre que de trahir son pays.

  3. Sagara et Poulo, 2 bandits qui ont mis à genoux les maigres ressources du Mali sous la transition ne récoltent que ce qu’ils ont semé. Il est vrai qu’ils ne sont pas les seuls hommes politiques véreux de ce gvnmt et de la transition. Un audit aurait été commandité par IBK sur la transition dont on n’entend plus parler!Et pour cause, le régime d’IBK a fait pire et ne peut par conséquent pas faire le procès d’autres voleurs!

  4. SVP laisser la justice faire son travail en toute independance. Une fois encore ce pays a ete severement secoue ces dernieres annees faute au manque de justice. Sinon nous avons tous vu cet espace la, longtemps reserve comme domaine aeroportiaire. Mais comme on le dit la nature a horaire du vide Monsieur Sagara a peut etre penser a cet adage pour se sucrer!!! God bless Mali

  5. Rien ne serve de s’affoler la justice ferra son travail ces bandits ont trop pillé ce pays ça suffit maintenant laissez le ministre de la justice en paix bandes de corrompus.Les biens publique du mali ne sera jamais comme ***un DIBISSOkO *** Après c’est le tour de BANY KANTE On a vu toutes sortes de magouilles dans ces 20 ans passé

    Le

    kOKAJE

    Commence a. Apporté ces fruits
    Merci. Bathily

  6. On ne peut plus punir les grands délinquants de la république sans que certains ne crient “au procès politique”! Si David SAGARA était aussi blanc que neige pourquoi c’est lui qui a été inculpé et pas un autre ancien ministre? En quoi lui David SAGARA gène le gouvernement actuel dans ses activités de tous les jours? Voilà des questions que les avocats devraient d’abord se poser avant d’avancer la thèse du règlement de compte politique qui ne tient pas ici. 😉

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