Affaire de la speculation du foyer des jeunes de Moribabougou : Le maire Diarah Darra désavoué par ses conseillers

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CAUREX

 Pour une deuxième fois consécutive, ce jeudi 06 septembre 2018, les conseillers municipaux de Moribabougou ont boycotté la session extraordinaire au cours de laquelle le maire Diarah Diarra voulait faire passer son projet sur la spéculation du foyer des jeunes. Par ailleurs le CNJ local et d’autres mouvements de jeunes coordonnent leurs actions pour s’opposer farouchement à la vente de leur lieu de loisir.

Après le boycott de la session extraordinaire de 30 août dernier par ses conseillers, le maire Diarah Diarra vient d’essuyer un cuisant désaveu de leur part le 06 septembre 2018. Plusieurs élus communaux de Moribabougou participent désormais à la lutte contre la spéculation du foyer des jeunes qui a fait couler beaucoup de salives cette année. Ils ont choisi de boycotter la session  extraordinaire qui devait se tenir sur trois points inscrits à l’ordre du jour. Il s’agit notamment de la construction d’un immeuble de haut standing, de la mobilisation des ressources et divers.

La raison principale de la contestation est que le projet d’infrastructure immobilière qui figurait en tête de l’ordre du jour a comme site d’implantation le foyer des jeunes de Moribabougou. Le   maire l’aurait vendu en catimini à un commerçant qui serait de la famille Kouma. Les élus frondeurs ont dénoncé un système de one man show qui prévaut dans la mairie de Moribabougou en citant d’autres cas de gestion opaque comme les 43 millions du fonds ANICT au compte de 2018 et le contrat de gestion d’eau potable. Selon eux, le maire en a fait des affaires personnelles sans demander l’avis du conseil communal. Ils ont aussi fait savoir que la convocation qu’ils ont boudée convocation était tout simplement contraire à la loi dans la mesure où une session extraordinaire ne peut comporter qu’un seul point à l’ordre du jour. Malgré la réticence d’une majorité de conseillers à la fin du mois passé, monsieur  Diarah Diarra a persisté sur sa volonté de faire passer son projet. Il a convoqué une nouvelle fois ses conseillers pour l’aborder le jeudi 06 septembre. Mais il s’est trouvé confronté à une résistance farouche qui prend de l’ampleur. En effet, une convergence de plate forme CNJ-ASM-CDPF et des conseillers opposés au projet s’est formé spontanément pour alerter la population et les plus hautes autorités du pays. Suite à une réunion tenue le 03 septembre 2018, le CNJ avait décidé d’utiliser tous les moyens légaux pour mettre fin à l’entreprise de ceux qui veulent exproprier les jeunes de leur place publique. Il annonce la tenue de grandes manifestations cette semaine. Par ailleurs, les responsables du CNJ ont fait part du lancement, avant fin septembre, du projet élaboré par la jeunesse pour son foyer. D’ailleurs cette volonté d’accélération prévaut depuis les premiers échos sur la spéculation de la place.  A titre de rappel, il ya 3 mois les jeunes avaient été alertés sur la question quand des individus non identifiés sont passés dans le foyer pour effectuer des levées topographiques.

Rapproché par le CNJ local, le maire comme à l’accoutumée avait déclaré à l’époque qu’il n’avait aucune intention de vendre le lieu. Ne donnant pas de crédit aux assurances du premier responsable de la commune, les jeunes ont tenu une assemblée générale extraordinaire le 24 juin 1018 pour discuter de l’avenir de leur place publique. Par la suite le CNJ local décidé de s’approprier un vieux projet qui était jadis porté par l’Association Sportive de Moribabougou. Il contient trois composantes qui sont : la construction d’un centre de loisir moderne avec une excellente capacité d’accueil, des toilettes publiques et en fin, la réalisation de 16 Magasins dont 8 pour les commerçants au rez-de-chaussée et 8 pour les jeunes professionnels au 1er étage, Avec ses partenaires, le CNJ a prévu de financer ce projet par des dons à 100% et d’allouer les recettes annuelles (estimée à 7 millions) aux activités sportives et socioculturelles ainsi qu’aux associations de femmes qui œuvrent au côté des jeunes pour le développement communal.

C’est en prenant connaissance de ces éléments que plusieurs conseillers communaux ont décidé de boycotter la session extraordinaire tout en mettant en garde le maire et ses complices contre toute tentative de vente de l’espace réservé à la jeunesse.

Quand aux jeunes ayant leur commerce aux voisinages du lieu, ils mettent en garde le présumé acquéreur Kouma à ne pas jeter son argent par la fenêtre car, pour eux, il lui sera impossible de réaliser son projet d’expropriation de leur vivant. L’affaire est entrain de prendre une tournure d’extension et le nom du maire Diarah Diarra est sur toutes les lèvres et le sujet s’enflamme les réseaux sociaux.  Même certains de se proches commencent à le lâcher en l’accusant d’escroquerie, de faux et usage de faux, d’abus de confiance et mauvaise gestion.

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