Depuis quelques jours, un différend oppose la population de Bakaribougou en Commune II du District de Bamako au Sieur Abdoulaye Traoré suite à la réalisation d’une voie qui serait sur son titre foncier. Lequel titre se trouverait à Hippodrome Sud-extension sur le document et non à Bakaribougou. Un doigt accusateur est pointé sur le maire, M. Youssouf Coulibaly.
Aujourd’hui, rien ne va entre la population de Bakaribougou et M. Abdoulaye Traoré. Pour preuve, ce dernier vient d’interpeller le 08 décembre dernier le chef de quartier, M. Oumar Kéïta, un vieillard de 95 ans, au Camp I de la Gendarmerie. Il reproche aux populations de Bakaribougou d’avoir réalisé une ruelle sur son titre foncier. Ce litige était au centre d’un point de presse organisé samedi dernier à la Mairie de Bakaribougou par les populations. Principal conférencier, M. Mamadou Kéïta, fils et représentant du chef de quartier assisté de MM. Oumar Samaké, président du COJEP (Collectif des Jeunes Patriotes), Abdoul Karim Diakité, porte-parole de l’Association SECO, de la représentante des femmes, Mme Awa Ganam, etc.
Après plusieurs démarches entamées depuis 2004 par les populations de Bakaribougou en vue de la réalisation d’une seconde voie pour permettre aux habitants de vaguer à leurs occupations au moment du pavage de la seule rue du quartier, les populations, surtout les jeunes, ont décidé d’offrir une rue au quartier le 30 novembre 2014. Cela, conformément au lotissement effectué depuis des années par les autorités et toutes les normes ont été respectées, c’est-à-dire la distance entre les habitations et le goudron. Donc un travail d’utilité publique où, en lieu et place des autorités municipales, les populations ont financé entièrement le projet. Ce qui devrait être un ouf de soulagement pour les populations a malheureusement fait des mécontents, en la personne de M. Abdoulaye Traoré et autres.
Pour manifester son mécontentement, M. Traoré a convoqué le chef du quartier au Camp I de la Gendarmerie le lundi 08 décembre 2014. Pour répondre à cette convocation, toute la population s’est mobilisée comme un seul homme pour accompagner le vieux.
Et pourtant, ce qui est dramatique dans cette affaire, c’est la présence d’un titre foncier de Hippodrome Sud-Extension délivré par l’ancien Gouverneur du District de Bamako, M. Ibrahima Féfé Koné à Bakaribougou quant on sait que Bakaribougou a vu le jour bien avant l’indépendance du Mali et que l’Hippodrome fut créé vers les années 70. Aussi, bien avant le démarrage des opérations de réalisation, la population avait rencontré tous les propriétaires de titres et mêmes les jardiniers aux alentours pour leur expliquer le projet.
Les conférenciers ont tous dénoncé le comportement peu orthodoxe du maire de la commune II, en la personne de M. Youssouf Coulibaly qui s’est désolidarisé de cette opération. Aussi, lors d’une cérémonie tenue tout récemment à Bakaribougou, sur le programme initial, le chef du quartier devrait intervenir pour expliquer aux Ministres, présents ce jour, les difficultés du quartier. Malheureusement, le maire avait compressé le programme en faisant omission sur l’intervention du chef du quartier. Aussi, le Maire Coulibaly a été consulté avant toutes prises de décisions par la population. Et chaque fois, il se désolidarisait de ceux-ci alors qu’il est pourtant censé les défendre. La dernière consultation en date était au sujet de la convocation. Pour toutes réponses, le Maire Youssouf Coulibaly a instruit au chef de quartier de dire ” qu’il ne savait rien sur la réalisation de la voie” à la Gendarmerie. Cela, pour mettre dos à dos le chef de quartier aux populations.
Aujourd’hui, les populations, par la voix du fils du chef du quartier, sont décidées de ne poser aucun acte pouvant entraver la bonne marche de la justice. Cependant, elles demandent que justice soit rendue dans cette affaire qui n’a que trop duré.
Il faut noter que dans le quartier de Bakaribougou, situé en Commune II du District de Bamako, il n’y avait qu’une seule voie. Il suffisait de fermer cette voie pour que le quartier soit coupé du reste de Bamako.
Youssouf SANGARÉ