Accaparement des terres au Mali : Cinq organisations faitières pour mettre fin au phénomène d’ici à 2014

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Afin de mieux faire entendre la voix des victimes de l’accaparement des terres, certaines organisations de la société civile se sont organisées en convergence dénommée Convergence malienne contre l’accaparement des terres (Cmat).

 

 

La Cmat est composée de cinq organisations faitières notamment l’Aopp, la Cad-Mali, la Cnop, la Ljdh et l’Uacdddd-No vox. Après le lancement de la campagne 2013, dont le slogan est «Stop aux accaparements des terres au Mali», les responsables de la Cmat ont animé mardi 19 novembre une conférence de presse au Musée national pour expliquer leurs objectifs.

 

 

Selon Moussa Coulibaly, chargé de communication de la Cad-Mali, la terre constitue la principale ressource dont dépendent des millions de petits producteurs ruraux pour produire la nourriture nécessaire à leur propre subsistance, mais également pour nourrir une population urbaine en progression constante. Malheureusement, constate-t-il, cette ressource subit une pression de plus en plus forte due à la combinaison de plusieurs facteurs entre autres la dégradation continue des terres les plus fertiles, la croissance démographique qui s’accompagne d’une demande en produits agricoles de plus en plus importante, l’empiétement des villes sur les terroirs ruraux contigus, l’émergence de la culture des biocarburants très gourmande en superficies agricoles.

 

 

À l’en croire, le Mali détient aujourd’hui les plus grandes réserves de terres cultivables en Afrique au sud du Sahara. Cette situation explique en grande partie la rapide croissance des acquisitions foncières par des investisseurs privés nationaux et étrangers. Cette soudaine croissance vers la terre s’accompagne souvent de vives tensions et parfois même de violents conflits dans le pays.

 

 

Face aux conséquences désastreuses pour l’Agriculture malienne, Souleymane Koné, directeur exécutif, dira que la Cad-Mali et ses partenaires se proposent, à travers cette campagne, d’explorer la problématique de l’accaparement des terres ainsi que les réponses des producteurs et de leurs organisateurs. Cependant, l’accaparement des terres par certaines firmes étrangères, des notabilités politiques, coutumières et des promoteurs immobiliers et touristiques, met sérieusement en péril l’avenir des petits producteurs et celui de l’Agriculture familiale. À ses yeux, le phénomène est tel que les paysans deviennent, de plus en plus, des «ouvriers agricoles» sur leurs propres terres.

 

 

Pour mener à bien ces actions citoyennes, la Cad-Mali, à travers la Cmat, a  réalisé une étude qui retient la région de Ségou comme une situation de référence des victimes de violation des droits liés à l’accès à la terre. Il faut noter qu’un Vestibule d’écoute des paysans est fonctionnel depuis quelques mois au cœur de la zone Office du Niger, à Niono. Aussi, la Cmat compte mettre 90% des victimes des accaparements des terres dans leurs droits d’ici à 2014.

 

 

Seyni TOURE

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