Dans le cadre de la célébration de la semaine consacrée au 25ème anniversaire de l’Ordre des architectes du Mali, qui a démarré le 1er mars 2014 à l’hôtel Salam, les professionnels du bâtiment ont organisé une série d’activités, dont une conférence-débat sur le thème « Architecte, paix et développement ».
Sous le haut patronage de Moussa Mara, ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, et en présence du ministre de la Justice, Garde des sceaux Mohamed Ali Bathily, et plusieurs membres de l’Ordre, l’évènement a attiré beaucoup de monde.
Si l’Architecture est la somme de la forme, la fonction et I’esprit. En effet Ie potentiel de I’architecture dans Ie mécanisme de reconstruction d’une nation moderne est d’une importance capitale, a martelé le Président de l’Ordre, Issiaka Tembelly. Avant d’ajouter que l’œuvre des architectes, à travers I’architecture moderne, fut un facteur déterminant pour Ie développement des nations à travers Ie monde entier.
Il faut noter que cette approche théorique, qui s’appuie sur I’histoire de I’architecture des villes du Mali, permet d’identifier les programmes d’une architecture issue de civilisation millénaire, des typologies d’architecture modernes avec divers éléments, des matériaux de construction et des technologies connues par des professionnels du bâtiment.
Les formes d’architecture et des villes du Mali résultent chacune des programmes successifs des grands empires, de la colonisation, et surtout sont I’oeuvre de I’entreprenariat, de l’innovation et de la globalisation. L’architecture coloniale a introduit les principes de la modernisation dans les villes de l’Afrique de l’Ouest. Elle était animée par des perspectives et programmes d’innovation, dans son contexte a précisé le ministre Mara. La modernisation de I’architecture par I’administration coloniale du 19ème siècle était souvent motivée par les considerations hygiéniques et Ie caractère des villes coloniales. Les innovations telles que I’architecture Néo-Soudanaise et I’architecture Tropicale étaient crées par des contraintes régionales et environnementales. Aujourd’hui l’Esprit de modernisation caractérise les conditions de vie et I’identité des villes du Mali et ailleurs.
L’esprit de la modernisation de I’architecture et des villes de l’Afrique de l’Ouest et du Mali en particulier est indissociable aux questions de politique nationale, la conscience nationale, la recherche d’une architecture et d’une identité nationale, Ie développement social économique et culturel, la réduction de la pauvreté. Tout ce tableau englobe la recherche d’une architecture idéale comme pour citer I’axiome du préfet Haussmann qui disait «I’architecture, ce n’est autre que I’administration».
Au Mali, I’architecture se trouve confrontée à des difficultés de définition, qui se manifestent par des problèmes d’inégalité, de disparités en richesse et en conditions de vie. Les principaux effets de ces fléaux se traduisent par I’occupation anarchique des espaces, aboutissant aux quartiers spontanés et à la dégradation du cadre de vie environnemental.
En comment I’esprit de I’architecture peut influer sur ces fléaux? Quel peut être Ie rôle de I’architecte dans la reconstruction d’une nation moderne? En utilisant la théorie de I’architecture et la planification des villes une étude procédera à une analyse des formes d’architecture et des villes maliennes. L’étude se forcera de mettre en lumière les types de modernisations et les dimensions de la créativité d’une architecture moderne dans Ie processus de reconstruction nationale.
Enfin, un exposé contribuera à placer I’architecture dans son contexte social, économique et culturel, tout en dressant Ie tableau de I’importance de la créativité et de I’architecte dans les projets d’innovation, moteurs de tout développement.
Amadou Camara
