HUICOMA : Tomota met arbitrairement" 462 travailleurs en chômage technique"

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Deux ans après sa cession au Groupe Tomota, Huicoma traverse les moments les plus cruciaux de son existence. Depuis le 12 juin dernier, le repreneur a décidé d”arrêter les quatre unités de production. Conséquence : 462 travailleurs sont mis en congé technique pour une durée initiale de 6 mois. Ils se répartissent entre les usines de Koulikoro, 237 agents, soit le plus gros contingents, Koutiala, 150, Kita, 51 et Bamako, 24. Une décision parachutée sur les travailleurs. L”arrêt serait du à un manque de matière première, c”est-à-dire de coton graine. En effet, cette année, la production de coton n”a pas été à la hauteur des prévisions. Sur une attente de 580 000 tonnes, la CMDT s”est contentée de 420 000 tonnes de coton graine.

Cependant, rassurent certaines sources, cela ne justifie pas l”arrêt des installations de Huicoma, qui a pourtant acquis la majeure partie de la quantité de graine de coton produite par la CMDT. Selon certains responsables de Huicoma, dans le passé, quelle que soit la quantité de coton produite, la société trouvait le moyen de fonctionner normalement 12 mois sur 12. Même au cours de l”année 2001, où il y a eu le boycott du coton par les paysans, Huicoma a très bien tourné, à travers des activités de raffinage.

Donc, pour les agents qui ne savent plus à quel saint se vouer, cet arrêt des usines est une volonté délibérée de Alou Tomota d”arriver à ses fins: c’est à dire licencier les travailleurs dans des conditions dont lui seul à le secret. En effet, les travailleurs mis en arrêt technique n”ont reçu aucune prime ni indemnité et ne sont pas assurés d’en toucher avant la reprise. Ces employés ne comprennent pas comment Tomota, qui a bénéficié d”énormes avantages de la part de l”Etat lors de la cession, n”a pu sortir Huicoma du trou.

Or, assure une source, si l”Etat avait accepté d”accorder une infime partie des mêmes avantages à la direction précédente, Huicoma n’en serait pas là. La preuve: aujourd”hui Tomota achète le kilo de graine de coton à 10 F CFA alors que Huicoma l’achetait à 40 F. Huicoma sous Tomota est exonérée de taxes alors qu”auparavant la société versait plus de 8 milliards par an d’impôts et diverses taxes dans les caisses de l”Etat. Aussi, ajoute un employé, depuis la cession, le repreneur ne verse pas ni les cotisations à l”INPS ni les allocations familiales.

Les travailleurs de la société n”ont aujourd”hui que leurs yeux pour pleurer, car l”Etat, qui s”était s”engagé dans le plan social à garantir les emplois et à suivre les investissements, reste dans une logique de complicité qui ne dit pas son nom. Le plan social prévu dans le protocole de cession n”a jamais vu le jour. Et depuis, ils sont des centaines de travailleurs arbitrairement licenciés par le repreneur, dont plusieurs syndicalistes.

Youssouf CAMARA

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