Ce n”est pas un secret de dire que la fermeture de toute entreprise entraîne des conséquences. Si d”une part le propriétaire ou promoteur d”une entreprise se sent dans l”obligation de licencier ses Travailleurs, d”autre part les Travailleurs eux-mêmes deviennent des victimes.
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Ces derniers n”auront plus non seulement de salaires par faute d”emploi, mais seront confrontés aux charges familiales. Ceci répond à la situation actuelle des Travailleurs remerciés de l”HUICOMA depuis le 5 Octobre 2007.
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Déjà beaucoup d”entre eux ont leurs foyers menacés, puisque incapables d”assurer le quotidien de la famille. Citons les 56 cas de divorces déjà déclarés. La fermeture de l”HUICOMA a mis plus 409 maliens dans la rue. A partir de ceux-ci, nous pouvons imaginer plus de 4090 personnes affamées. Car au Mali une personne en activité nourrit dix bouches.
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C”est donc la raison pour laquelle les Travailleurs qui, depuis leurs licenciements n”ont pas encore perçu leurs droits, ont décidé de se plaindre auprès du Tribunal du Travail.
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En effet, ils ont introduit deux requêtes afin que leur situation soit vite régularisée. Mais en même temps cette situation d”ensemble présente deux cas. Il y”a d”une part une équipe de 197 personnes qui ont signé un protocole d”accord avec HUICOMA sous la supervision de deux conseils : Me Lamissa COULIBALY pour HUICOMA et Me Salif pour les 197 Travailleurs. L”on pense que ces derniers sont contraints de respecter les clauses de ce fameux protocole d”accord signé le 29 Octobre 2007. C”est ainsi qu”ils ont perçu leurs droits de la part de Me Lamissa COULIBALY. L”autre équipe qui avait refusé de signer ce fameux protocole d”accord, une fois informée de la situation des 197, a décidé de réclamer tous leurs droits.
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Malheureusement Me Lamissa COULIBALY devant le Tribunal de Travail nie n”avoir jamais remis un chèque à aucun travailleur licencié. Décidément, en colère la deuxième équipe organisa un sit-in devant la Direction Générale de l”HUICOMA le 26 Novembre 2007 aux environs de 7 H 30. C”est alors que Mme Konda Kadidia Haïdara, Directrice des Ressources Humaines, dira que les chèques des compressés se trouvent avec Me Lamissa Coulibaly.
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Pourquoi Alou TOMOTA exige la signature d”un protocole d”accord?
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Existe-t-il dans le Code de Travail une exigence de signature d”un protocole d”accord d”un licencié pour être en possession de son droit?
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Les principaux actionnaires de l”HUICOMA sont : Groupe TOMOTA : 84,13%, L”Etat malien : 12%, Dionké YARANOGORE : 1,64 % Mme Thiam Moïye SANOGO 0,74%. HUICOMA est loin d”appartenir à TOMOTA, mais il est le principal actionnaire stratégique.
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L”Etat malien mis en place une stratégie de grande envergure pour créer des difficultés à HUICOMA. Elle n”a bénéficié aucune subvention de la part de l”Etat malien.
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Deux ans après la vente, 84,13% des actions ont été cédées au groupe TOMOTA. Dès lors ce fut la mort annoncée de l”HUICOMA. Dans un premier temps TOMOTA refuse d”appliquer les clauses du protocole d’accord. Dans un second temps pour des motifs économiques avec à la clé la régularisation des droits et salaires des travailleurs, TOMOTA avait laissé entendre qu”il disposait de plus de 3 milliards pour assurer le plan social des travailleurs . Ce même protocole exigeait la mise en place d’un plan social dans les soixante jours qui suivait sa signature.
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Pourquoi le plan social n’a-t-il pas vu le jour ? Va-t-on continuer à spolier les droits des travailleurs? Où sont passés les 3 milliards précédemment annoncés ?
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LES RAISONS DE LA FERMETURE DE l”HUICOMA
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Les rasons de la fermeture de l”HUICOMA sont tout d”abord dues à la méconnaissance totale de la gestion d’une unité agro-industrielle. Et ensuite à l’absence totale d”une stratégie réaliste de développement de l’entreprise. Cela s”est confirmée par le départ des techniciens Américains et Ivoiriens.
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On assista à la promotion des cadres incompétents qui vont privilégier des propositions fantaisistes au détriment d’un débat serein, impliquant toutes les compétences de la société. Les organes de direction (réunion des DC, comité de direction, etc.) sont occultés. Les cadres sont exclus des prises de décisions.
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Faillait-il céder les actions de l’Etat au Groupe TOMOTA ? La réponse est évidemment non. Le cahier de charges recommandait que le repreneur justifie une expérience dans l’industrie agro-alimentaire ou soit associé à une structure ayant cette expertise.
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Malgré tout, la mission de restructuration du secteur coton (MRSC), va conduire les négociations qui aboutiront à la signature du protocole de session le 02 juin 2005.
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La venue de plusieurs missions d’audit organisationnel et technique nous ont fait croire à une bonne approche du repreneur quand à, la réorganisation des différentes structures et l’expression correcte des besoins d’investissements et de financement.
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Devant l’incapacité du Groupe TOMOTA à faire face aux besoins d’investissement, on procède au démantèlement de l’outil industriel (transfert d’équipement d’une usine à une autre), au bricolage des installations en lieu et place d’une vraie maintenance.
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Le résultat ne s’est fait pas attendre. La capacité journalière de toutes les unités va chuter de manière drastique (-50%). Les arrêts pour rupture de matières consommables sont devenus fréquents.
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Quelles sont les raisons évoquées pour justifier cette prise de décision ?
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Semble t-il le manque de graines de coton.
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La production de graine de coton de la CMDT pour la campagne 2006-2007 s’élève à plus de 200 000 tonnes.
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HUICOMA avec une capacité de trituration installée de 1350 tonnes par jour (700 tonnes par jour à Koutiala, 500 tonnes par jour à Koulikoro et 150 tonnes par jour à Kita) peut à elle absorber la totalité de la production CMDT.
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Ceci dit la direction de l’HUICOMA avait l’information comme quoi les seules graines de la CMDT ne suffiraient pas à boucler sa campagne 2007.
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En ce moment quelles activités complémentaires (achat de graines, achat d’huile neutre etc.) ont été retenues dans le cadre de l’élaboration du plan de campagne ?
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HUICOMA avait- elle la trésorerie nécessaire pour financer ces activités ?
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Signalons au passage que la gestion de la trésorerie est totalement opaque.
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Visiblement rien n’a été fait pour compenser le manque de graines.
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Mieux, nous constatons que HUICOMA n’a pas pu enlever dans les cadences souhaitées la quantité de graines à la quelle elle pouvait prétendre.
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Les évacuations de graines ont été confiées à la société Tata transport dans le cadre d’un contrat à 53F CFA la tonne kilométrique.
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Force est de constater que Tata n’a pas de moyens logistiques nécessaires et s’est engagée dans une politique de sous traiter avec des particuliers à 40 F CFA la tonne kilométrique.
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En définitive, l’usine de Koutiala n’a pu enlever et triturer que 54 800 tonnes.
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L’usine de Koulikoro était à 21 973 tonnes.
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Le chiffre d’affaires de l”HUICOMA qui était environ de 26 milliards avant la privatisation. Mais avait chuté autour de 6 milliards avant qu”elle ne soit fermée. Soit plus de 20 milliards de perte.
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Comment comprendre qu’avec toutes les facilitées accordées par l’Etat (exonération d’impôts et taxes sur huit ans, diminution du prix de la graine de 45 000 FCFA la tonne TTC à 12 500 FCFA tonne TTC), pourquoi sommes nous arrivés à de si mauvais résultats ?
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Affaire à suivre…
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MOUSTAPHA GUITTEYE
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3 dec 2007
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