Ici, un rappel s’impose. Les migrations peules s’effectuèrent pendant des siècles en même temps que celles des Soninké. Les Foula s’établirent par tribus dans le Sahel (on en comptait douze). On les appelait Peuls de Dinga pour marquer la différence avec les premiers pasteurs de bovidés établis dans le nord de l’Afrique. Leur premier guide ou Silatigui (Ardo) se nommait Asso ou So Labati. Il s’installa à Sokolo (Chouala). De là, le Bakhounou (entre Nara et Nioro) fut atteint. Cet endroit fut le premier grand foyer peul.
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Selon des récits du terroir sarakholé, « un ancêtre des Foula épousa une femme soninké. Tout naturellement, celle-ci influença ses enfants peuls sur le plan du langage. Des vocables de la langue Maraka se retrouvèrent adoptés par le poular. Les Foula utilisent couramment des mots et expressions comme Adama rémé ou lemmé (enfant d’Adama) oudjiné (mille) pour les peuls ou djinéré gambari (guitare) kangué (or) soukhougnè (sorcier) gollé (travail), kébirewaga.
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Ce mot correspond à l’expression bamanan sanbé sanbé. Il signifie « en ce moment de l’année ou tout simplement bonne année » (kéce, biré = moment ; waga = l’an prochain). Les sens de ces mots et expressions sont les mêmes dans les deux dialectes. Cependant, il est difficile pour les peuls de les expliquer étymologiquement alors que les Sarakholés, eux peuvent le faire aisément. En effet, ces derniers sont en mesure de les décomposer pour aboutir à une traduction étymologique juste, parce que ce sont des éléments de leur langue.
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Les Peuls au Fouta-Toro (Tékrour) et au Macina (Diaka).
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Malgré leurs liens de parentés, les soninké proclament qu’ils sont « les mamans des Peuls » de culture. Leur longue cohabitation et leurs relations avec Kaya Maghan CISSE ne furent pas cordiales. Plusieurs tribus peules furent refoulées violemment vers le Fouta Toro où elles se métissèrent avec les Sérères. Un autre groupe, à la suite de transhumances successives parvint au marigot Diaka (Macina). Son chef Maghan Patina DIALLO profita d’un conflit avec son frère Diadié DIALLO pour rester dans cette région aux pâturages luxuriants.
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Les enfants de ces migrants sont aujourd’hui les Foula du Macina (les Macinanké). Du delta central nigérien, les Peuls occuperont dans la boucle du Niger, le Guimbala, le Liptako et le Gober. Du Macina et du Fouta sénégalais ils accoururent et vinrent cohabiter avec les autochtones (Djallonké) dans le Fouta Djallon.
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La migration conduite par Diadié et ses porteurs de khassa.
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Les Khassonké Diallo, Diakité, Sidibé sont les métis peuls Maninka. Leur ancêtre était le frère de Maghan Diallo nommé Diadié. Surnommé « Diadié Koundabalo » (qui ne se tresse pas) son cas faisait exception car tous les hommes de l’époque (Soninké et Peuls) se tressaient les cheveux. Aussi drôle que cela puisse paraître pour nous aujourd’hui, les femmes Soninké sous le règne des Kaya Maghan se rasaient la tête.
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Par contre, elles portaient de nombreuses parures. Diadié et sa troupe quittèrent le Bakhounou pour venir s’établir en milieu maninka au Tomora (Oussoubidiangna Bafoulabé). Ils portaient des boubous en laine (khasso) ; au singulier Khassa), ce qui explique leur nom donné par les autochtones Khassonké (porteurs de khasso).
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La région reçut le nom Khasso. Diadié fut d’abord le berger du gouverneur Farin Kanti Boroma. Plusieurs clans vinrent se joindre à lui. Ils attaquèrent leurs hôtes et les vainquirent à Toumbi Fara. Les Khassonké furent les maîtres du pays. Ils dominèrent les maninka (DEMBELE, SISSOKO, KONATE, KANOUTE).
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Les Peuhls au Fouladougou Brigo Ouassoulou et Ganadougou (Maninkafoulaw).
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Plus loin nous annoncions que le patriarche Asso Labati s’établit à Chouala. Il vécut heureux avec une nombreuse descendance. Au moment du transfert des populations du Ouagadou vers le Mandé, son premier enfant Saba (du nom du serpent sacré Bida) vint fonder Gorotomo (Kita). A sa mort le Mandé était secoué par des troubles causés par les guerres de Bintou Mari Koroma. Cela provoqua le déplacement des populations de la région.
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Pour combattre le mouvement esclavagiste soutenu par la gérontocratie de l’époque, cet homme enrôla dans son armée de nombreux jeunes gens, tous célibataires. Bintou Mari attacha au service de ses guerriers un célèbre griot, Mansoumani Soumaoro. L’armée « bintoumarienne » rançonna le pays de la plus vilaine manière. Parmi les esclavagistes, elle fit de nombreux captifs. Malgré l’insécurité causée par les hommes de Bintou Mari certains clans Peulh restèrent sur place dans le Fouladougou. D’autres par contre, s’implantèrent au Brigo.
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Le dernier groupe poursuivit son chemin jusqu’en plein cœur du Mandé pour y fonder le Ouassoulou ou Ouassolon (wa solon= aller se confier en bamanankan). Les premiers villages créés par ces migrants foula furent Yarobougoula et Yoro N’Tjila. Midia DIAKITE, un chasseur venu de Kita (Fouladougou) construira une petite hutte à l’endroit qui deviendra Bougouni. D’autres Peuls, partis de Samaniana (vers Kangaba) le rejoindront. Beaucoup de Foula s’exileront du Macina à cause des remous provoqués dans le royaume de Ségou par l’anarchie Tondjon et les guerres inutiles que les Bamanan livraient à leurs voisins. Ils envahirent le Ganadougou (Sikasso).
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En définitive, les Peuls du Fouladougou, Brigo, Ouassoulou et Ganadougou, deux mille ans après leurs sorties du Ouagadougou, se sont sédentarisés. Devenus cultivateurs et surtout chasseurs, ils ont perdu leurs coutumes et langue. Ils ont adopté celles du terroir qui les a accueillis, devenant ainsi des Maninka Foulaw.
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Moussa Fofana Conseiller Pédagogique à la retraite
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Formateur au Collège Moderne de Sincina Koutiala
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