Au Mali, les Diarra constituent une grande famille, au sens le plus large. On les retrouve dans plusieurs autres régions africaines. Jadis, ils ont assumé des responsabilités dans la haute sphère de notre société. Cette famille a même exercé le pouvoir pendant la période du bamanan fanga où Ségou brillait de mille feux. Leur nom est généralement lié aux exploits guerriers, à l’acharnement au travail et au sens élevé de l’honneur des hommes comme Ouéssébougou Bandiangou, N’Golo DIARRA, Monzon, Dah, Wazégué, Chien et Djoba DIARRA, fondateur de Kouloukoro et chasseur venu de Ségou. Celui dont les troubadours chantent le plus souvent les exploits guerriers, c’est Bakari Djan KONE. Ce preux bamanan se forgea un prestige énorme en osant affronter l’effrayant Bilissi, un Foula résidant à Niala, près de Djenné.
Les fils des Koné « Kassaoura KONE » combattirent le tyran en faisant preuve d’un sang froid peu commun et d’une bravoure indifférente du danger. Il mit fin à l’humiliante domination de Bilissi qui, par la terreur, troubla le sommeil des Bamanan et de leur roi. Enfin, peut on passer sous silence les noms de Bambougou N’Tji et Niéleni KONE, personnages qui se sont illustrés par leur esprit d’entreprise et leur courage au travail ?
Cela mérite d’être su par les générations actuelles afin qu’elles s’en inspirent et y puisent l’élan nécessaire à la construction du Mali. Le parcours exemplaire de leurs aïeux doit aider nos enfants à aimer leur terroir, à être fiers du nom qu’ils portent. Ce regroupement des membres de cette grande famille apparaît comme un retour aux sources, un pèlerinage tout court. C’est un événement d’une très grande importance. Les Maliens le disent : « Qui n’a pas de passé ne peut prétendre s’assurer un avenir radieux ». L’avenir sort du passé.
C’est extrêmement important de savoir qui nous sommes. A cette seule condition, nous pouvons assumer l’héritage de nos devanciers. Il ne s’agira pas au cours de ce rassemblement de mettre seulement l’accent sur « le cheminement » des personnes célèbres du clan des Diarra. On devra également vanter le mérite des hommes courageux comme Biton COULIBALY, fondateur du royaume bamanan de Ségou. Il ne sera pas question non plus d’occulter les insuffisances, erreurs et échecs. A l’exemple des Anglais qui, par crainte d’oublier leurs défaites, les commémorent, nous devons tirer les leçons de nos échecs comme de nos victoires.
Au Mali, la priorité doit être donnée à la préservation et à consolidation de nos vieilles relations parentales pour le bien de l’ensemble de nos enfants. Ceux-ci, faisons le remarquer, sont autant fiers de Biton COULIBALY que de Dah Monzon. Tous les deux leur servent aujourd’hui de repères, de références. Parmi les visiteurs de Ségou pour l’événement beaucoup n’ont jamais foulé le sol de notre pays. Ils ne connaissent peut être ni nos langues, ni notre culture et nos traditions, ni mêmes nos relations séculaires de cousinage à plaisanteries (sanankouya). Leur séjour au Mali et dans la cité des balanzans a pu être l’occasion pour eux de se ressourcer, de recouvrer leur véritable identité pour redevenir eux-mêmes.
Ce retour au bercail pour les uns et au pays de leur père pour les autres sèmera en eux le germe de ce qui deviendra ce sentiment fort de fierté d’appartenir à une aristocratie et à un peuple de bâtisseurs de royaumes et empires. Aujourd’hui, la perte de repères s’est accentuée au point que nos enfants ne savent plus qui choisir comme modèles. Ne sont ils pas devenus des chauves souris, ni fauves ni oiseaux ? Ce forum regroupant les Diarra du Bénin, Togo, Ghana, Nigeria, Tchad est bénéfique en ce sens qu’il offrira l’opportunité de faire revivre le Mali d’antan.
On pourra expliquer aux jeunes nos vieilles coutumes et leur raconter aussi de belles pages de notre passionnante histoire. Nos masques, chants et danses traditionnelles et toutes les facettes de notre brillante culture jailliront du passé. Toutes ces merveilles contribueront à remettre notre société sur le chemin qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Nous nous permettons d’enrichir le débat par notre modeste apport. A Ségou, les Diarra ont ravi le pouvoir aux Coulibaly. Les Massassi du Kaarta n’en étaient pas contents.
Les descendants de Niangolo ont écouté leur cœur bien que les rapports n’étaient pas cordiaux avec leurs cousins, les petits fils de Baraman N’Golo. Il y eut de nombreuses et fréquentes guerres entre le Kaarta et le pays des balanzans. Des incompréhensions et farouches rivalités naquirent et persistèrent entre Djonkoloni et Mouroudjan (Mourdiah). La cause principale de tous ces remous sociaux fut l’enlèvement d’une fille du roi de Ségou destinée au mariage avec un prince Diarra de Mourdiah, de la lignée des Bouramaninchi.
Ce coup bas fut perpétré par les défenseurs irréductibles de Djonkoloni dont les plus célèbres étaient Mari Héri, Mari Malodo et leur aîné N’Guilinti N’golonto. Tous ces événements font à présent partie du passé. Ils doivent maintenant être perçus comme des lanternes pour éclairer le chemin de l’avenir. Cela est d’autant plus vrai que, depuis ce temps, des mariages furent noués et des alliances tissées entre les deux clans. Aussi, on raconte de nos jours sans arrière pensée et avec beaucoup de gaîté, l’épopée glorieuse de Biton Coulibaly et les actions d’éclat des redoutables guerriers Massassi. Déniba Bô, Déssékoro et Djadjiri Coulibaly (Massassi Djadjiri).
De nombreuses chansons saluent la conduite sans reproche de Faliké Diarra de Mourdiah, à la bataille de Togo. Mais qui sont réellement les Diarra ? D’où viennent-ils ? Sans prétention aucune, nous tenterons de donner les informations dont nous disposons sur le sujet. Nous espérons que d’autres personnes mieux informées apporteront leur précieuse contribution de la recherche de la vérité. Selon plusieurs sources orales, les habitants du Ouagadou ont abandonné leur patrie pour échapper à la domination des Soninké, mais aussi à cause des effets néfastes de quatre sécheresses qui furent catastrophiques.
Les Camara, Fofana, Konaté, Kwaté, Kanouté furent les principaux clans qui ont sortis les Kagolo du Ouagadou. Les Camara arrivèrent les premiers au Mandé, anciennement dénommé Korobagadougou (terre des pygmées). Ces mêmes Camara conduisirent l’exode des Kagolo à Fabalidoumbé, lieu mystique situé à Niani, en Gambie. Les Fofana, sous le commandement de leur grand aïeul Kaman Madi occupèrent le Kaarta ou Kharéta (domaine des Khâré, grande famille regroupant les Sissako, Tounkara, Maguiraga, Nimaga, Gadiaga, Baradji Les Fofana constituaient la branche aînée de la puissante tribu des Kagolo, descendants de Maghan Camara.
En soninké, Fofana signifie le premier, ici le premier enfant. Certains noms n’existaient pas au Ouagadou : (Keïta – Coulibaly), (Dembélé – Traoré), (Koné – Diarra). Une partie de la famille Konaté deviendra au Mandé Coulibaly (les aînés) Keïta (les cadets) et Konaré au Bélédougou. Les Keïta s’installèrent dans la zone dite Wanda Koungo et les Coulibaly dans la région frontalières avec
En vérité, cette zone fut un vivier. Des personnes célébrés y virent le jour : Sankaran Damia KHONTE, Moriba KANOUTE, Do KAMISSA, Sogolon KONDE ou KONE, Bakari DJAN, Guerriers farouches et chasseurs émérites, les KANOUTE furent surnommés DIARRA (lion) à cause de leur courage qui frisait la témérité. A la suite des migrations, plusieurs parmi eux parvinrent en Gambie, au Sénégal et en Casamance où l’on parle le Mandingo (la langue du Mandé) Là-bas, ils répondent au nom DIATA ou N’DIAYE DIATA (lion). En effet, il semblerait que plusieurs clans Ouolofs et Sérères seraient partis du pays de Ségou (Do) vers le Sénégal. A cette question posée par les joueurs du ‘’ donso n’koni’’ à savoir : ‘’qui est ce lion qui exerce son autorité sur le Do ?’’
Moriba KANOUTE répondait toujours : Ko né diara sankaranka. (C’est bien moi le lion du Sankaran). Comme savent bien le dire les griots, KONE fut ajouté à son nom. Ses enfants que l’exode conduira au Mandé seront appelés KONDE (Ko n’dé : c’est moi). Ceux du Khasso, de
Aujourd’hui, c’est la zone appelée Ouassoulou –Sélingué. Enfin, nous ne pourrions aider les N’Golossiw à retrouver leur identité sans faire les louanges des TRAORE, nos oncles (notre mère était Dansira DEMBELE) Disons le tout de suite. La victoire des DIARRA serait totale au rendez-vous de Ségou si leurs cousins ne s’armaient pas d’arguments convaincants. D’ailleurs, nous ont ils donné femme, comme l’exige la coutume ? Pour cela, ne méritent-ils pas d’être apostrophés et ironisés par leurs parents à plaisanteries ?
Mais, tout compte fait, n’ayant plus besoin de femme à notre âge nous avons choisi d’accomplir notre devoir de neveu en ne les laissant pas « dans les mains » de ceux qui n’attendent que l’occasion pour « les manger ». Auparavant des questions méritent d’être posées à nos oncles auxquelles, ils ne sont pas tenus de répondre. C’est pour leur donner tout juste des idées afin de relever de défi que leur a lancé (amicalement) Oumou DIARRA dans sa page publicitaire sur l’O.RT.M. Pourquoi les Traoré, Dembélé, Ouattara, Sané Mané, Ouédraogo, Farota ne rappelleraient-ils pas eux mêmes les hauts faits d’armes de leurs ancêtres, Touramaghan et Kankédjan ? Pour laver l’affront fait à Soundjata et au Mandé entier, Touramaghan n’a t-il pas guerroyé à Bassé, vaincu et décapité Bassi COULIBALI dit FALL, connu sous le nom de Djolofing Mansa, roi du Djolof ? Où étaient les KONE-Kassaoura ?
Nos oncles ont ils tant peur de lions dompteurs de lions, briseurs de gros os, buveurs de sang frais ? Ont ils oublié que les Kanouté Koné n’ont pu vaincre eux-mêmes, malgré leur bravoure, leur sœur Do Kamissa métamorphosée en buffle ? (Do sigui). Est il besoin d’ajouter que le buffle tua de nombreux Koné pourtant chasseurs distingués ? Ne fut-il pas abattu par Dan Massa Woulani alias Touramaghan, frère cadet de Kankédjan dit Danmassa Woulan Tamba. N’est-il pas inutile de révéler (secret de polichinelle) que Sogolon Koudouma fut offerte comme trophée par les Koné aux valeureux chasseurs venus de Barazan ?
Ces derniers ne l’ont ils pas cédée à Farakoro Maghan Kégni, père de Soundjata ? Dans ce combat amical entre Diarra et Traoré, personne n’a jamais perdu et personne ne perdra jamais. Un cousinage est né de l’affrontement du buffle et des chasseurs originaires du Gangaran (Kita). Ce « sanankouya » doit être maintenu et sauvegardé. Il faut le communiquer à nos enfants car comme le dit le sage : « Un peuple commence à aller en décadence dès qu’il tourne le dos aux valeurs qui font sa grandeur » Les TRAORE ont gagné sur les Koné pour avoir terrassés le buffle et libérés les Kanouté de la peur et des exactions de Do Kamissa.
De leur côté, les Diarra ont permis le rayonnement du Mali en engendrant par l’intermédiaire de Sogolon, le plus grand roi du monde après Djouloukara Naïni ou Alexandre le grand comme le disent les griots. Tout le monde doit s’impliquer aux côtés des Diarra pour la réussite de ce grand rassemblement. Nous souhaitons que des regroupements de ce genre se multiplient dans notre pays pour asseoir la cohésion et un climat apaisé. Il est difficile de parler au Mali d’un clan sans que les autres ne se sentent concernés ? Personne chez nous n’a jamais réalisé de grandes œuvres sans la participation des autres.
Chaque fois qu’on relate l’histoire d’un clan ou d’une tribu, tout le monde retrouve ses origines et apprend à se connaître. Les Kagolo se sont rassemblés à Bamako, il y a peu de temps. Ils ont échangé sur la vie et la forte personnalité des hommes tels que Maghan CAMARA, Kaman Madi FOFANA, les Kamissoko-Détéba, Mountan Mamoudou Sokhona Djata Djadjiri Magassa, Komaghan Magassa, Alpha Moussa FOFANA. Leur courage leur patriotisme, leur respect pour la parole donnée et leur sens de l’honneur sont des richesses dans lesquelles la jeunesse, doit puiser.
Après les Kagolo, les Peuls et les Diarra, à qui le tour maintenant ?rn
rn
Moussa Fofana, Conseiller Pédagogique à la retraite Formateur au Collège Moderne de Sincina Koutiala.
rn
rn
“