N’gonitoua-Bélédougou : La case sacrée «mangeuse» d’hommes…

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Il existe dans le village de  N’gonitoua dans le Bélédougou  profond, une case sacrée dont le renouvellement de la  toiture se faisait toujours sur le décompte d’un mort. A l’occasion on se retrouvait toujours face à un cadavre : soit  d’un  étranger de passage ou   d’un membre de ceux qui  confectionnent le  toit ou enfin le sacrifice du chef de village lui-même.

En effet, le toit de la case sacrée de N’gonitoua  est à renouveler chaque 7(sept) ans depuis la création de ce petit village perdu dans le Bélédougou c/kolokani .Lors de cette opération de  rénovation du  toit, il se passait toujours quelque chose sortant de l’ordinaire. En effet, c’est comme si  la case réclamait sa proie d’ un être humain. Il est rapporté qu’à l’occasion de la montée de la toiture sur  cette case sacrée , cela augurait  de bons signes de bien être, de bonheur, de fertilité retrouvée pour les céréales ,d’autosuffisance alimentaire, de fécondité  et de  longétivité  pour les habitants du village durant les sept prochaines années. La dite case est située à l’ouest du village débouchant sur  la route principale menant  vers les autres villages environnants. A l’occasion de la confection du toit de la case sacrée, tous les jeunes du village sans exception, se regroupent prés de la case, et y demeurent de la confection  jusqu’à la montée définitive du toit. Or, cette montée se fait obligatoirement  sur le cadavre d’un homme comme nous le rappelle la coutume, et  qui peut être un étranger de passage, un travailleur parmi les jeunes confectionneurs du toit  et faute de tout ce monde c’est le chef du village qui va payer de sa personne pour  qu’en fin soit  monté le  toit.

Comment donc  l’un de ces trois personnages  se retrouve  pris au piège par la montée du toit sacre ? Et comment peuvent-ils se racheter ?

L’étranger qui surprend la foule des confectionneurs  du toit, s’il n’est  pas dans le secret de la montée « fatale » du toit  de la case sacrée périra sans doute  pour que les vœux et souhaits du village soient exaucés. Mais ,si  l’ étranger en question  est au courant des secrets de ce toit sacré il  a la possibilité de se racheter  en s’approchant du groupe des  jeunes confectionneurs  en leur disant que « le toit de votre case est penché » ;aussitôt  les jeunes se voient obligés de descendre le toit de la case et ainsi cet étranger échappe à la mort. A savoir que les jeunes sont obligés de rester durant le temps qu’il faut jusqu’à ce qu’on trouve quelqu’un sur qui le toit de la  case sacrée sera  posé. C’est ainsi que nuits  et jours  chacun d’eux  se verra  obligé de rester  en éveil  pour ne pas se faire surprendre par les autres, en cas de sommeil. Sinon, celui qui  se perd dans le sommeil,, ce dernier périra sans faute car les autres poseront le toit sur lui et s’en iront à la maison sans laisser de possibilité à celui là de se racheter. En dernier recours ,si on ne  trouve pas à poser le toit ni sur un étranger ni sur l’un des jeunes travailleurs du toit, le chef de village s’y résigne et accepte de payer à la place des autres .Effectivement en dernier ressort, pour ne pas rester planter  indéfiniment  auprès de la case sacrée , les jeunes ont la possibilité de poser le toit de la case sur la tête du chef  de village :c’est-à-dire monter le toit sur la case sacrée  à partir du prononcé du  nom du chef de village qui va irrévocablement trépasser dans les jours à venir. Peut-on conclure que les dures lois sont consécutives aux avantages  que l’homme se donne  toujours, même jusqu’au sacrifice  suprême.                                                

A FC  

 

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