Chemin de fer Mali /Sénégal : Des réseaux nationaux à Transrail

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A partir de ce numéro, nous vous proposons une série d’articles sur le transport ferroviaire, à commencer par ses grandes étapes dans notre pays. Car, de la création de la Régie du chemin de fer du Soudan français à la Société internationale Transrail, c’est toute une histoire qui mérite d’être contée. 

L’année 1885 constitue une date charnière dans l’histoire ferroviaire du Dakar Niger. Démarrés en 1882, les travaux de construction de la ligne de chemin de fer Dakar- Saint-Louis appelée (DSL), la première en Afrique occidentale française(A.o.f) s’achèveront le 12 mai 1885. La  pose du dernier rail a été suivie de la réception des travaux le 07 juin 1885 et de l’inauguration du 06 juillet de la même année sur le tronçon Ndandé – Kébémer.

 En 1904, a été achevée la construction de la ligne Kayes-Bamako-Koulikoro, appelée Kayes – Niger  commencée dès 1881. La construction de la troisième ligne de chemin de fer de Thiès à Kayes appelée Thiès – Kayes, commencée en 1905 pour assurer la continuité par les rails  de Dakar à Bamako, a pris fin en 1923. Dès 1924, les lignes Thiès – Kayes et Kayes – Niger fusionnent pour donner naissance à la ligne appelée Thiès – Niger. A la même année, il y a eu l’adjonction du DSL au Thiès Niger pour donner naissance au Dakar- Niger. Avec l’éclatement de la Fédération du Mali en 1960,  sont nés les deux réseaux de chemin de fer : la RCFM pour le Mali et la RCFS, qui deviendra le 12 octobre 1989 la SNCS, pour le Sénégal.           

Dans les années 1960 les Etats africains, à l’instar du Mali et du Sénégal, avaient hérité de ces chemins de fer " extravertis " servant selon eux  " pour transporter les richesses locales vers la métropole. Nouvellement indépendants, les Etats voulaient changer la vocation de ces chemins de fer pour en faire des outils de développement. C’était le souhait affiché par les responsables de l’époque. Mais les jeunes Etats  avaient bénéficié d’un contexte extrêmement difficile où les priorités étaient très nombreuses. Il s’agissait de la construction des routes, des écoles, des centres de santé.

 Avec ces exigences, le chemin de fer sera tout simplement le grand oublié des projets d’investissements. C’est à partir de cette époque que les chemins de fer africains vont connaître le début de la dégradation de l’outil d’exploitation.

Privatisation des sociétés ferroviaires nationales !

En 1990, dans le cadre des politiques d’ajustements structurels prônés par le FMI et la banque mondiale, les gouvernements du Mali et du Sénégal ont décidé de privatiser les sociétés ferroviaires nationales. Ainsi, il a été confié à un opérateur privé l’exploitation technique et commerciale des services de transport ferroviaire des marchandises, l’entretien, l’exploitation, le renouvellement et l’aménagement des infrastructures et la gestion financière du domaine ferroviaire.  Les Etats du Mali et du Sénégal ont signé le 23 septembre 2003 avec le concessionnaire (groupement CANAC -GETMA) constitué en société anonyme dénommée Transrail, une convention de concession du chemin de fer Dakar – Bamako. Par la suite, la décision de concession sera approuvée par le conseil des ministres des deux pays concernés en octobre 2003.  Le capital social souscrit de Transrail – sa est de 9 100 000 000 FCFA. Les privés nationaux détiennent 22%. Les Etats maliens et sénégalais détiennent chacun 11% tandis que Transrail est actionnaire majoritaire avec 56%.

Drissa Togola

 

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