Désormais votre bimensuel vous propose une rubrique d’histoire. En effet, de nombreux lecteurs de Ségou et d’ailleurs ont sollicité cette rubrique qui certainement va contribuer à une meilleure connaissance du passé de notre région et par extension de notre pays. Nous vous proposons dans cette parution l’évolution du royaume de la fin règne de Biton à la prise du pouvoir par N’Golo Diarra
Pour donner une meilleure assise à son autorité, Biton avait divisé le royaume en provinces (une soixantaine) qu’il confia à ses camarades devenus chefs « tondjons ». Ainsi ses compagnons prenaient part à l’exercice du pouvoir. Biton avait placé son fils Denkoro à la tête de 6.000 hommes. Il fonda Nerekoro pour son fils Bakary et Djonkolo son troisième fils résidait à Weeta
Le pouvoir de Ségou reposait aussi sur des atouts moraux et spirituels. Les miracles qui selon la tradition ont marqué la jeunesse de Biton, la prédestination dans la croyance populaire à un destin extraordinaire, la puissance magique en faisait de lui un être hors du commun. Tout cela lui permettait d’imposer son autorité à ses ennemis et adversaires, légitimant ainsi son pouvoir.
A la mort de Biton deux de ses fils lui succédèrent. Denkoro où Djekoro régna de (1755-1757). Il laissa le souvenir d’un prince cruel. Atteint semble-t-il de lèpre, Il fut victime d’une conspiration des tondjons. A la mort de Denkoro son frère Bakary de son vrai nom Taana lui succéda. Fervent musulman il fut assassiné par Ton massa Dembélé, un chef tondjon résidant à N’Goin. Djonkolo le troisième fils de Biton qui résidait à Weeta refusa le trône et il fut assassiné par les Tondjon dirigés par Ton massa Dembélé. L’extermination des descendants de Biton n’est que le résultat d’une vaste conspiration des tondjon mécontents et frustrés de ce qu’ils considéraient comme leur droit ; celui d’accéder au pouvoir après la disparition de Biton. Ils instaurèrent donc régime de l’oligarchie militaire. Ce fut dans le pays de Ségou l’émergence d’une nouvelle couche sociale qui remit en cause l’ordre social ancien. Dans l’intervalle d’une décennie trois chefs tondjon se succédèrent au trône. Il s’agit de Ton massa Dembélé (1757-1760), Kanouba Niouman de son vrai nom Yoro Bari (1760-1763) et Kafajougu Traoré (1763 -1766). Successivement ces chefs tondjon qui avaient paru un moment contrôler la situation disparaissaient mystérieusement ou étaient assassinés par leurs pairs.
Parmi les prétendants au trône on peut citer : Dayematien, Kolonjougoudjiri, Manioumaninfin, Manioumanindjé. La lutte se précisa entre N’golo Diarra et Nankoroba Zanké dit Zanketegeba ou Dafara Zanké.Le conseil des chefs tondjon se prononça en majorité pour N’Golo Diarra. Ce dernier dut combattre Nankoroba Zanké et le vainquit à N’Goin avec l’aide de son fils aîné N’Tji Diarra le futur Bambougou NTji pour s’imploser.
N’golo Diarra dit Niola N’golo prit le pouvoir et devint roi de Ségou. Il fonda la dynastie des Diarra.
Originaire de Niola N’Golo a connu plusieurs aventures. Ces aventures selon les traditions, seraient dues aux prédictions annonçant pour lui le commandement suprême sur tout pays où il s’établirait. C’est son oncle paterne qui par adversité, l’éloigna de son village en le plaçant en gage auprès de Biton comme complément de disongo (l’impôt). Biton Coulibaly après avoir tenté à plusieurs reprises de se débarrasser de lui a fini par se résoudre à le garder. Il le nomma « djenfa » (grand prêtre des fétiches). Il le nomma également à la tête de sa garde personnelle qui comprenait 3.000 guerriers. Enfin il avait épousé la fille de Biton ; Makouroun Coulibaly qui fut la mère de son fis ainé N’Tji Diarra. Pour accéder au pouvoir N’golo organisa sur l’île « djisoumalenba », une cérémonie rituelle à laquelle prirent part tous les chefs tondjon pour célébrer le début de son règne.
En effet, cette cérémonie consistait pour les chefs tondjon à prêter serment sur les « bolis » c’est-à-dire les fétiches pour l’avenir. La prestation de serment pour les chefs tondjon était réciproque. Mais, N’Golo Diarra l’aide de son fils aîné N’Tji Diarra à la tête d’un détachement de l’armée obligea les chefs tondjon à lui prêter serment de fidélité ainsi qu’à sa descendance. Par ce geste les descendants de N’Golo devaient être, désormais, les seuls à monter sur le trône de Ségou. Voilà comment la dynastie des Diarra s’est imposée. N’Golo quitta Segoukoro où la méfiance, la suspicion et les complots étaient de règle. Il transféra sa capitale à Ségou Sikoro.Après avoir éliminé ses compagnons qu’il déposséda de leur « fiefs » comme ce fut le cas avec Tiécoura de Nango nouveau « faama » entreprit de restaurer la puissance du « fanga » c’est-à-dire du pouvoir.
Il organisa le royaume qu’il divisa en provinces à la tête desquelles il installa ses fils. Ces provinces étaient appelées : les « dendougou ». N’Golo plaça N’Tji à Bambougu, Mozon à N’Peba ,Niankoro à Segoukoro ,Djokélé à Kirango , Seri à Zogofina ,Nazon à Bla, Ba à Bia .Quant au benjamin Mamourou , il resta auprès de lui à Segousikoro. Sous le pouvoir de N’Golo on enregistra la soumission du Macina, du Miniankala, du Kourouma, de Djenné .Il étendit l’hégémonie de Ségou du Bélédougou au Nord jusqu’en coté d’Ivoire Orientale (Tengrela et Tiongoni) au sud .Il s’allia aux Keïta Kaaba pour contrôler les mines d’or du Bourré.
Le pouvoir de Ségou atteignit des dimensions colossale sous N’golo qui l’’etendit jusqu’aux portes du pays mossi .Il engagea trois campagnes contre les mossi du Yatenga. C’est au cours de la troisième campagne qu’il trouva la mort en 1787. Il laissait non seulement un royaume aux dimensions appréciables, mais aussi un Etat avec des institutions auxquelles il avait donné une forme définitive.
Bandiougou DANTE
BEL ARTICLE !
Bonne initiative de SANIYA info.”L’avenir sort du passé”(D.T Niane).L’histoire de Ségou (notre histoire à nous)nous concerne plus
que les recits sur les victoires de Napoléon ou de François 1ier!Comme
le dirait l’autre: pour savoir où tu vas il faut connaitre d’abord d’où tu viens!Merci M.DANTE. 😉
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