Si à chaque audience publique non judiciaire de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR), nous n’avons que des larmes aux yeux et beaucoup d’émotions avec des remords en écoutant attentivement les pages sombres de l’histoire de notre pays Mali qui s’est construit dans la violence et le sang par les témoignages de certaines familles des victimes, l’on pouvait se poser autant de questions à savoir pourquoi l’homme est loup pour homme et pourquoi être plus cruel envers son semblable lors de la troisième audience publique tenue toute la journée de samedi 3 avril à Bamako sur le thème “les crimes de disparitions forcées”. Ces audiences publiques de la Commission visent notamment à rendre aux victimes leur dignité et faciliter un début de guérison, en reconnaissant publiquement ce qui leur est arrivé, promouvoir la reconnaissance nationale des victimes et l’intégration de leurs récits à la mémoire et à l’histoire nationales.
Pendant cette troisième audience, 14 victimes ont partagé leurs récits dont 9 témoignages individuels et 2 collectifs. Pour cela, il faut apprécier le courage et la générosité de ces familles qui ont surmonté une douleur immense pour partager avec nous leur vérité, et rêver avec l’ensemble de la communauté nationale d’un pays réconcilié. Que la force spirituelle de ces familles soit une inspiration pour nous tous, afin que nous puissions bâtir ensemble un pays différent, un pays réconcilié, un pays de paix.
De la cartographie des violations graves des droits de l’Homme de 1960 à 2020 au Mali et des enquêtes de terrain réalisées sur les cas emblématiques, que les disparitions forcées ne sont ni l’apanage d’un régime politique ni d’un acteur institutionnel en particulier. Les rébellions, coups d’État, tentatives de coups d’état et autres crises politiques se sont hélas accompagnés bien souvent de disparitions forcées.
« Si des cas historiques qui feront l’objet de témoignages aujourd’hui, comme celui de Fily Dabo SISSOKO, Hamadoun DICKO et Kassoum Marabaga TOURE et celui du leader estudiantin Abdoul Karim CAMARA dit Cabral sont restés dans la mémoire collective, notre pays a également enregistré d’autres cas de disparition forcée moins connus de l’opinion publique nationale », nous fulmine le Président de la CVJR M. Sidibé.
A travers les différents récits d’un pan de l’histoire du Mali, les parents ou ayant droit des victimes ont été motivés à partager leur souffrance avec le peuple Malien. Car, ils contenaient beaucoup de forces pédagogiques pour la jeune génération Malienne. Tel qu’en 1962, la jeune République du Mali voulait socialiser tout le système en procédant à la création d’un Franc Malien. Cette politique de réforme monétaire a rencontré de farouches oppositions tant du côté des commerçants que du côté des leaders du parti de l’opposition PSP. C’est dans cette tension qu’une marche a eu lieu le 20 juillet 1962, au cours de laquelle plusieurs personnes ont été arrêtées par les autorités de l’Etat dont leurs parents (Fily Dabo SISSOKO, Hamadoun DICKO et Kassoum TOURE). Ils ont été jugés par un tribunal populaire qui les a condamnés à mort et envoyés au Bagne de Kidal. Deux ans après, ils sont tous morts mais dans une situation confuse. C’est la raison pour laquelle leurs ayants droits ont décidé de participer à cette audience publique afin de partager leur souffrance avec le public, 60 ans après. Ils veulent savoir où se trouvent la tombe de leurs pères. Pour M Oumar Hammadoun Dicko, c’est une page sombre et retour de l’histoire du Mali. Il remercie la CVJR pour ces temps de vérité pour les victimes de la méchanceté, de l’ignorance, de la bêtise humaine. Au cours de leur récit, les ayants droits de Fily Dabo SISSOKO, Hamadoun DICKO et Kassoum TOURE expliqueront aux maliens « Jean-Marie Koné, ayant appris la nouvelle des tortures qu’ils subissaient à la prison Centrale de Bamako, a pris sa voiture, est monté à Koulouba pour demander l’arrêt des tortures à feu Président Modibo Keita. Mais ce dernier est resté inflexible. Même la pression de différents Présidents africains à l’époque, Houphouët Boigny de la Côte d’Ivoire, Léopold Sédar Senghor du Sénégal et bien d’autres, n’a pas fléchi la position du président Modibo Keita, qui avait préféré les tortues inhumaines et dégradantes de ces trois personnalités, de Bamako à Kidal. Le sort de ces trois disparus était décidé par un comité restreint, composé du Président Modibo Keita et d’autres personnes. En février 1964, ce comité restreint a envoyé un rag au gouverneur de Kidal, dans lequel était écrit : ‘’Faites voler définitivement les trois oiseaux comme pour dire: exécutez les prisonniers Fily Dabo, Hammadoun Dicko et Marba Kassoum Touré’’. C’est ainsi que le 12 février 1964, les militaires et gardiens de prison de Kidal les ont conduits manu-militari, dans une destination inconnue, vers Tessalit pour les fusiller. Avant de les fusiller, Fily Dabo Sissoko, a demandé aux gardes de ne pas les fusiller dans leurs dos et de ne pas jeter leurs corps à l’air libre, à la merci des vautours. Ce que les fusilleurs ont accepté. Ainsi, Hamadoun Dicko qui était le plus jeune (presque 40 ans), a creusé une fosse commune pour les trois. A la fin, il a enlevé sa bague, il a donné à l’un des gardes pour remettre à sa fille .Et de lui dire qu’il meurt avec dignité et honneur car toute sa vie il a servi le Mali. Quant à Kassoum Touré, il a dit ceci : ‘’Si Dieu voit tout et entend tout. Allez-y dire au Président Modibo Keita, qu’il viendra me trouver ici. Fily concluant que le Mali va manger ses enfants comme l’hippopotame mange ses enfants…’’. C’est après ces paroles malédictives que les coups de canon ont retenti. », Témoignent-ils.
Ajout-il, Oumar Hammadoun Dicko qu’on ne peut pas construire le pays sur du mensonge, on a besoin de la vérité. « Nous avons pardonnés mais nous n’avons pas oubliés. Nous pardonnons. Chaque régime a ses zones d’ombre et de lumière. Nous voulons faire la reconnaissance du lieu du crime. Nous voulons des funérailles nationales pour Fily Dabo, Hammadoun et Kassoum. Fily Dabo est le seul homme politique à avoir écrit sa philosophie politique pour les générations futures. Elle est enseignée dans les universités américaines et européennes, mais ignorée dans son pays le Mali» Explique Oumar Dicko.
Quant aux deux des frères aînés de Cabral Mamadou Bassirou et Farouk CAMARA, étaient tous en France dans le cadre des études, lorsque les autorités de l’Etat Malien arrêtèrent leur frère Abdoul Karim CAMARA dit CABRAL en mars 1980. Il était un des responsables de l’union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEEM). Ils ont appris son arrestation à travers un manuscrit qui détaille tout l’évènement. Les deux ont préféré lire intégralement ce document à cette audience. Ils pourront ensuite le compléter avec les autres démarches entreprises par la famille qui cherche toujours à savoir où se trouve le corps de leur frère. Ils regrettent l’absence des Présidents Moussa TRAORE et d’Amadou Toumani TOURE à ce témoignage. Dans la salle d’audience, leur récit a suscité pleins d’émotions. « Tout a commencé le 10 mars 1980. Les policiers du 1er arrondissement sont venus chercher notre frère Mamadou Camara et notre maman. Ces arrestations ainsi que celle des autres membres de la famille avaient pour but d’avoir des informations sur Cabral mais aussi de faire en sorte que ce dernier se rende. C’est ainsi que l’un des cousins du jeune étudiant d’alors a conduit les agents chargés de l’enquête à Massala, à l’ouest de Bamako, où Cabral sera arrêté. Il sera conduit au 2è arrondissement avant d’être plus tard exécuté par le régime de Moussa Traoré, selon ses parents. Et depuis 40 ans nous voulons savoir où est enterré notre frère. Et pourtant il y a des autorités dans le pays” Depuis 40 ans, nous sommes à la recherche de la tombe de notre Frère Cabral Frère de Cabral “un envoyé du régime est venu nous dire le 17 mars 1980 pour nous dire que Cabral est mort dans leurs mains et qu’ils l’ont enterré. Enterré où ? Depuis ce temps nous cherchons l’endroit” Cette tribune est exceptionnelle pour le rétablissement de la vérité. Nous pardonnons les faits. Mais nous insistons pour savoir où est enterré notre frère. » Dixit les frères de Cabral.
Aujourd’hui tous les parents des victimes passés à la barre de la troisième audience publique de la CVJR tel que Fatoumata Traoré, Ousmane Massinankè et tant d’autres veulent savoir si les proches vivent ou sont morts qu’on les informe pour qu’ils puissent faire leur deuil. «Nous voulons que les rapports de la CVJR ne tombent pas dans les oubliettes. Nous ne voulons pas savoir qui a fait quoi à notre frère CABRAL. Mais que les autorités nous montrent seulement sa tombe pour nous permettre de faire notre deuil… » Dira Farouk CAMARA
El-Hadj Boua Kanté Sissoko et Mamadou Touré recommandent également : «Nous avons déjà pardonné à leurs bourreaux. Mais que cela ne se reproduise plus. Que les autorités nous montrent les lieux du crime pour nous permettre de faire notre deuil. La restitution du prix littéraire de Fily Dabo Sissoko, qui lui a été décerné à Dakar à la famille. Que l’État organise une grande cérémonie nationale de prière et de réconciliation pour un pardon collectif aux victimes pour que les dirigeants maliens cessent d’être humiliés par la population et pour que le Mali cesse de manger ses enfants comme l’hippopotame mange ses enfants. »
Aujourd’hui plus que jamais, l’ensemble de nos concitoyens doivent comprendre la nécessité de protéger la liberté de la personne et de sa sécurité, qui demeurent des biens précieux, essentiels pour tous les êtres humains. Les parents et ayant droit des victimes ont eu le courage de parler et de pardonner à ces bêtises humaines maintenant il faudra que la CVJR réagit rapidement à leur requête.
Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net
Tous ceux qui ont mis du bâton dans les roues du Mali, juste après l’indépendance, sont apatrides.
Modibo keita a bien fait d’éliminer tous ces traîtres qui ont pactisé avec la France pour détruire le Mali.
Aucun pays n’a progressé sans la fermeté de ses dirigeants.
Dès que les nouveaux chefs s’installent depuis la nuit des temps, ils se mettent à déraper dans tous les sens en considérant que les hommes sont des animaux. Tous les régimes de ce pays se sont donnés à ces pratiques malsaines, nous croyons sincèrement que ces comportements inhumains sont liés à la nature des maliens une fois arrivés au pouvoir, c’est vraiment dommage. Comment peut-on détruire nos semblables qui n’ont fait qu’exprimer leur point de vu sur un problème de la nation? C’est regrettable. Nous nous croyons très sincèrement que cette structure qu’est la CVJR n’est que du cinéma et de la fourberie, car c’est de permettre aux bourreaux de se moquer encore et encore aux victimes de ce pays, il faut absolument une réparation pour des cas réparables.
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