Tiécoro, la terreur !

0

C’était au temps de Tiécoro Bagayoko, tout-puissant Directeur général de la Sécurité. Un soir, il roulait à tombeau ouvert, au volant de sa D.S noire, aux vitres teintées, avec ses lunettes, non moins noires, posées sur le nez. A un feu tricolore, il faillit écraser un piéton, qui s’apprêtait à traverser la voie.

rn

Tiécoro freina net, dans un crissement de pneus. Il s’éjecta du bolide et vint à la rencontre du piéton, l’air menaçant. Les passants, terrorisés, se mirent à chuchoter :

rn

– Waï ! Yé ! Pati Sakana ! Ce gars –là est mort !

rn

Tiécoro va le tuer, le pauvre ! C’est fini pour lui !

rn

Mais dès que le pauvre homme vit Tiécoro se diriger vers lui, menaçant, il marche vers lui, en guelant :

rn

– Hé toi –là, qu’est –ce qui te prend ? Crois –tu avoir le droit de vie ou de mort sur nous ? Tu te prends pour Tiécoro Bagayoko ?

rn

– Et il se tourne vers les passants, qu’il prend à témoin :

rn

– Voyez ces parvenus du dimanche ! Dès qu’ils se payent un tacot, ils se prennent pour Tiécoro Bagayoko, alors que leur pouvoir n’est rien, face à celui de Tiécoro.

rn

Puis il se tourne vers Tiécoro, lui –même, en l’invectivant :

rn

– Regardez –moi ce minus ! Si Tiécoro était là, est –ce que tu oserais rouler ainsi ?

rn

Tiécoro Bagayoko, stupéfait, le regarda longuement, avant de reprendre son chemin. Ce qui fit, le pauvre homme, sans se retourner.

rn

Ben Laden

Commentaires via Facebook :