Suite sur les Chefs d’Etat qui ont dirigé le Mali : Alpha Oumar Konaré, premier Chef d’Etat malien démocratiquement élu en 1992

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Alpha Oumar Konaré est né le 2 février 1946 à Kayes, première région du Mali où il a fréquenté l’école primaire. Comme Modibo Kéïta, il fréquenta le lycée Terrasson de Fougères de Bamako, le Collège des Maristes de la capitale sénégalaise, Dakar, ensuite le Collège moderne de Kayes et, entre 1962 et 1964, l’École Normale Secondaire de Katibougou. De 1965 à 1969, à l’École Normale Supérieure de Bamako (ENSUP), il étudia l’histoire et à l’Université de Varsovie en Pologne, il continu  avec la même série, entre 1971 et 1975.

Carrière professionnelle…

Cet illustre historien commença sa carrière professionnelle en étant instituteur à Kayes, puis professeur de lycée à Markala et à Bamako.

En 1974, il a été le chargé de recherche à l’Institut des Sciences Humaines du Mali, puis, de 1975 à 1978, chef du patrimoine historique et ethnographique au Ministère de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture. En1980, M. Konaré est nommé chercheur à l’Institut Supérieur de Formation en Recherche Appliquée (ISFRA), et professeur au Département histoire/géographie de l’École Normale Supérieure (ENSUP) de Bamako où il a été formé lui-même. Au cours de sa carrière, le fils de Dougoukolo Konaré a été responsable de plusieurs associations professionnelles à savoir, Association des Historiens-Géographes du Mali, Association ouest-africaine des archéologues, Union des Chercheurs d’Afrique de l’Ouest. S’y ajoute celles-ci sa responsabilité au niveau du Conseil international des musées. Il fut Président de ce Conseil de 1989 à 1992. Egalement, entre 1981 et 1992, il a été consultant auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

La diplomatie dans le sang….

Alpha O. Konaré a commencé à militer politiquement dès son jeune âge. A 21ans, c’est-à-dire, en 1967, il est élu Secrétaire Général de la Jeunesse US-RDA (Union Soudanaise Rassemblement Démocratique Africain), le parti du Président Modibo Keïta. Après le coup d’État du Général Moussa Traoré, il est devenu un militant du parti clandestin ‘’Parti Malien du Travail’’. Deux ans plus tard (en 1978), espérant à la volonté d’ouverture de Moussa Traoré, il accepta de devenir son Ministre de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture où il démissionne après deux années de service rendu (en 1980). A cette place, son action a été marquée par la formation des cadres et l’organisation du sport dans notre pays. En 1983, il fonda et dirigea la revue culturelle ‘’Jamana’’ ainsi que la coopérative culturelle qui porte le même nom. En 1989, il créa et pilota le premier journal privé du Mali, le quotidien ‘Les Échos’’.

Après la chute du Général Moussa Traoré…

Ainsi, en 1990, le future Président de la République du Mali participa à la création de l’association ‘’ Alliance pour la Démocratie au Mali’’ (ADEMA) qu’il contribua à la transformer en parti politique en fondant l’Alliance pour la Démocratie au Mali/Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA/PASJ). Après la chute du Général, en 1991,  Alpha O. Konaré a été le premier Président et le délégué à la Conférence Nationale du Mali. Au cour de la même année, il créa la ‘’Radio Bamakan’’, première radio associative libre du Mali. Par ailleurs, à la fin de la transition démocratique qui fut conduit par le Lieutenant Colonel Amadou Toumani Touré, en avril 1992, M. Konaré a été élu Président de la République du Mali, pour un mandat de cinq ans, avec 69,01 % des suffrages exprimés au second tour contre son adversaire M. Tiéoulé Mamadou Konaté.

Une confiance redonnée…

A la fin de ce premier mandat présidentiel, en 1997, Alpha O. Konaré a été réélu pour un deuxième mandat dès le premier tour avec 95,9 % des suffrages exprimés face au seul candidat, M. Mamadou Maribatrou Diaby. En ce moment, les principaux partis de l’opposition ont boycotté ledit scrutin pour protester contre la suppression des élections législatives d’avril 1997. En effet, malgré les difficultés de la tenue des élections générales de 1997, au plan national, l’action de Alpha a été marquée par la reconstitution de la démocratie malienne, le règlement du conflit avec les Touaregs, la mise en œuvre de la décentralisation. Mais malgré tout, les difficultés économiques persistaient ainsi que la corruption.

Un hommage rendu aux prédécesseurs…

Tout d’abord, il rendit un hommage particulier au premier Président du Mali, feu Modibo Keïta en inaugurant un mémorial à Bamako en son nom. Antagonique à la peine de mort, il convertit en prison à continuité les condamnations à mort du Général Moussa Traoré et de son épouse, condamnés pour crimes politiques et économiques avant de les pardonner en 2002 juste son départ de Koulouba.

S’agissant du plan international, il œuvra pour la paix sur le continent et l’intégration régionale. Il a présidé respectivement la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) en 1999 et 2000.

Le respect de la Constitution

En 2002, il respecta la constitution malienne qui limite le nombre de mandats présidentiels à cinq ans renouvelable une seule fois, soit dix années de passé au pouvoir. C’est ainsi que S.E. M. Amadou Toumani Touré lui succéda en 2002.

Alpha Oumar Konaré, a été le Président de la Commission de l’Union Africaine, le 10 juillet 2003 par les Chefs d’États africains réunis au sommet de Maputo, avec Celso Amorim, et Ministre des Affaires étrangères du Brésil le 28 février 2007.

De nos jours, Alpha est membre du Haut Conseil de la Francophonie. Il est Docteur Honoris Causa de l’Université Rennes2 Haute Bretagne et de l’Université libre de Bruxelles. Alpha Oumar Konaré est marié avec l’écrivain et historienne Adam Bâ Konaré.

Sur le plan mondial, il compte également parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique.

Enfin, Amadou Toumani Touré, créateur du PDES

Amadou Toumani Touré, « ATT » pour les intimes, est un homme politique malien, Président de la République du Mali depuis le 8 juin 2002. Il est né le 4 novembre 1948 à Mopti (Soudan français, actuel Mali) où il fréquente l’école fondamentale. Entre 1966 et 1969, il est inscrit à l’Ecole Normale Secondaire (ENSEC)de Badalabougou à Bamako pour devenir Instituteur comme ses prédécesseurs (Modibo Kéïta et Alpha O. Konaré).

En définitive, il intégra l’Armée en entrant à l’Ecole Interarmes de Kati. Au sein du corps des parachutistes, il grimpa rapidement les grades. Après plusieurs stages en URSS (Russie) et en France, il devient commandant des commandos parachutistes en 1984.

En mars 1991, après les manifestations populaires qui ont causées plusieurs morts, il participe au coup d’État contre Général Moussa Traoré et prendra la présidence du Comité de Transition pour le Salut du Peuple (CTSP) et assurera les fonctions de Chef d’État durant cette période transitoire et démocratique. Il organisa la conférence nationale qui s’est déroulée du 29 juillet au 12 août 1991, puis des élections législatives ainsi que celle de la présidentielle en 1992. À l’issue de ces élections, il remette le pouvoir au nouveau Président démocratiquement élu Alpha Oumar Konaré. Dès lors, on le surnomme le « soldat de la démocratie ». Il fonda et dirigea une fondation pour l’enfance.

Le messager des Nations Unies…

En juin 2001, il a été l’envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan, en République Centrafricaine, après un coup d’État manqué contre Ange Félix Patassé. Le 1er septembre 2001, ATT sollicita et posséda sa mise en retraite anticipée de l’armée. Immédiatement, il se lança dans la vie politique en posant sa candidature aux élections présidentielles de 2002 du Mali. Par la grâce de Dieu, son vœux a été réalisé et il a été élu Président de la République du Mali en mai 2002, avec 64,35 % des voix au second tour. Tandis que son adversaire M. Soumaïla Cissé, ancien Ministre a obtenu 35,65 % des voix.

Sa présidence est assez exceptionnelle, car, il n’appartient à aucun parti politique et son gouvernement regroupe presque tous les partis politiques du pays. Lors de son élection de 2002, il nomma M. Ahmed Mohamed Ag Hamani comme Premier Ministre. Celui-ci démissionne le 28 avril 2004 et a été remplacé par M. Ousmane Issoufi Maïga. Il est Grand Officier de la Légion d’honneur et membre d’honneur de l’Institut Aspen France. Ensuite, est venu le temps de M. Modibo Sidibé qui dirige un gouvernement de 29 membres dont 6 femmes, depuis le 15 avril 2009.

ATT opte pour un second mandat…

Le 27 mars 2007, Amadou Toumani Touré a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle malienne de 2007 lors d’un déplacement à Nioro du Sahel]. Soutenu par de nombreux partis politiques, dont quatorze sont rassemblés à l’initiative de l’Alliance pour la Démocratie au Mali/Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA/PASJ) et de l’Union pour la république et la démocratie (URD), au sein de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) mais également par le Mouvement citoyen ainsi que plusieurs associations, le Président sortant a axé sa campagne sur son bilan qu’il qualifie de positif, sur son modèle de gouvernance basé sur le consensus et sur un ‘’Programme pour le Développement Economique et Social’’ (PDES) autour de neuf priorités, à savoir : le renouveau de l’action publique en matière de démocratie et de gouvernance ; une plus forte croissance économique avec à la clef un taux de croissance d’au moins 7 % l’an ; le développement du secteur privé ; celui des ressources humaines ; l’emploi des jeunes ; une plus grande implication des femmes dans le développement ; le soutien aux initiatives culturelles et au sport ; la participation des Maliens de l’extérieur au développement du pays et l’institution d’une diplomatie plus agressive[4]. Lors d’un meeting à Koulikoro, il a annoncé un programme d’embauche de 50 000 jeunes dans la fonction publique.

Le ‘’Takokélen ‘’ réalisé…

Son slogan de campagne a été ‘’Pour un Mali qui gagne’’. Ses partisans souhaitant sa victoire au premier tour ont diffusé le slogan ‘’Takokélen ‘’ qui en langue nationale bambara signifie littéralement ‘’prise unique’’, une autre manière pour les militants de signaler qu’avec ATT, il n’aura pas de deuxième tour électoral aux élections présidentielles de 2007. Ses adversaires, regroupés notamment au sein du Front pour la Démocratie et la République (FDR), les ont accusé d’utiliser les moyens de l’État pour faire campagne. Ils ont accusé également le Président ATT et le gouvernement de favoritisme, par exemple dans l’attribution des logements sociaux, et déplorent des fraudes lors du scrutin du 29 avril. A celles-ci, s’y ajouté l’accusation de l’ORTM que le Front a trouvé qu’elle a accompagné le Président dans son campagne.

Malgré tout, le temps a donné raison aux partisans de ATT car, S.E. M. Amadou Toumani Touré a été réélu Président de la République le 29 avril 2007 dès le premier tour. Il a obtenu 71,20 % des votes, tandis que son principal concurrent, M. Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), Président du parti RPM, qui n’a recueilli que 19,15 % des voix. Les résultats ont été contestés par IBK, qui avait comme slogan de campagne ‘’Redonner de l’avenir aux jeunes’’ ainsi que tous les autres candidats de l’opposition réunis au sein du Front pour la Démocratie et la République, en raison de fraudes. Après de longue histoire commue par ce pays, c’est le Président de la transition qui a eu la chance d’être à la tête de la Magistrature Suprême au moment où le pays a eu un demi siècle de souveraineté. Ainsi, ce second mandat du Président ATT prendra fin en 2012. Ce qui est s^pur, l’homme s’est démarqué de tous ses prédécesseurs par sa façon de diriger le pays, un Mali dont la gestion recommande trois qualités essentielles : être à l’écoute, savoir trancher à temps, la patience, le courage.

 

Bintou Danioko

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