« La parole est bien difficile, ou en ces circonstances et aujourd’hui me doit de la prendre, je veux la prendre avec humilité sans prétention. Vraiment sans prétention aucune avec l’autorisation de nos anciens ici présents, de nos aînés qui sont ici, de nos chefs religieux et bien sûr avec la grande compréhension et la grande indulgence de notre frère, de notre ami Gbagbo, et de tous nos autres amis ici présents. Monsieur le président de la République de la Côte d’Ivoire, Monsieur le président de la république du Ghana, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le président de l’Assemblée Nationale, Mesdames et Messieurs les ministres, Monsieur le président du forum, excellence Mesdames et Messieurs, chers frères et sœurs de Côte d’Ivoire nous éprouvons un réel plaisir à nous trouver aujourd’hui à Abidjan à l’invitation de notre frère Laurent Gbagbo président de la République de la Côte d’Ivoire. Nous tenons à lui exprimer nos vifs remerciements pour nous avoir conviés à un évènement de portée historique inspirée par des valeurs culturelles majeures sur lesquelles reposent les sociétés africaines.
En effet, nos peuples dans leur cheminement à différentes époques aussi bien à leur propre sein que dans leurs relations de voisinage ont toujours su opposer le bouclier du dialogue, de l’échange et de la concertation aux interpellations de la passion et de l’incompréhension. Et cela pour que les poutres qui soutiennent l’édifice commun résistent à l’érosion.
Monsieur le président chers frères et sœurs de Côte d’Ivoire en venant ici sur cette terre d’Afrique chargée d’histoire, sur cette terre qui pendant longtemps a renvoyé au monde entier l’image d’un pays en marche vers le progrès confiant en lui-même, l’image du refuge des valeurs d’hospitalité légendaire, de fraternité vraie et de chaude solidarité, en venant ici disons nous, nous vous apportons le salut fraternel non seulement du peuple Malien mais aussi celui de tous les peuples de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest et de l’Union Économique Monétaire Ouest Africaine.
Aujourd’hui le peuple frère de Côte d’Ivoire égal à lui-même a choisi de s’arrêter un moment pour se regarder en face en se souvenant de ce qu’il a été et en ayant en vue le rôle qu’il est appelé à jouer dans la sous-région et en Afrique.
Chers frères et sœurs de Côte d’Ivoire en acceptant de vous retrouver dans le cadre d’un forum de réconciliation nationale, vous exprimez fortement votre volonté d’arracher votre pays, notre chère Côte d’Ivoire à l’emprise de la fatalité et de l’ouvrir à la pérennité à un avenir digne de son histoire et de sa culture, vous exprimez aussi votre volonté de secouer les démons de la violence et de la haine et de vous tourner vers un avenir de paix et de concorde dédit normal de la Côte d’Ivoire.
Il s’agira moins de déchirer les pages de l’histoire que de les tourner que d’avancer. Il ne peut pas s’agir d’oublier mais de pardonner d’assumer ensemble les erreurs voir les fautes ».
Youssouf Sissoko