Qui était Mamadou Konaté ?

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Le club Ahmed Sékou Touré a ouvert une fenêtre sur la biographie de feu Mamadou Konaté, le samedi, au Mémorial Modibo Keïta lors de la conférence-débat portant sur les pionniers de l’unité africaine.

Né à Kati en 1897, Mamadou Konaté se destina tout de suite à l’enseignement. Brillant élève de l’école normale William Ponty, il devait consacrer toute sa carrière à l’enseignement au Soudan (actuelle République du Mali).

1919-1946 : Mamadou Konaté est maître d’école. Il avait compris que le rôle de l’instituteur n’était pas seulement d’enseigner et éduquer les enfants, mais aussi et surtout d’éclairer, guider et défendre les hommes et son pays dans le cycle normal de l’évolution du temps. Il disait souvent que tout homme quel qu’il soit s’il sous estime sa propre valeur, et celle de son milieu, est et restera la proie des dures épreuves. Et parlant de l’intellectuel africain, il déclarait avec conviction que ce dernier ne méritera pas de la patrie s’il n’emploie son savoir qu’à la recherche d’un salaire, d’un prestige. Il aimait beaucoup prophétiser que l’Afrique ne devra son bonheur qu’à ses seuls fils conscients de ses multiples forces inexploitées : forces des hommes, forces de la société, force de ses terres, de ses eaux et de son soleil ardent !

1946 : il fut élu député et devint l’un les grands fondateurs du RDA dans la même année.

En 1951 et 1956, Mamadou Konaté fut réélu au parlement, preuve incontestable de la confiance de ses concitoyens. Président du groupe du Rassemblement démocratique africain et membre de la commission de la France d’Outremer à l’Assemblée nationale, il était également membre depuis leurs créations du conseil général du soudan et du grand conseil de l’AOF, il occupait au sein de ces assemblées une place de premier choix pour le plus grand bien des problèmes intéressant la vie de la fédération.

Consciencieux, travailleur, honnête, soucieux d’efficacité plus que de vain tapage ou de gloriole personnelle, il s’était rapidement acquis au sein du parlement français une autorité morale de tout premier plan. Jeudi 10 mai 1956, à la veille de la plus importante fête annuelle des musulmans est mort, à Bamako Mamadou Konaté. Exemple de droiture, de loyauté, d’honnêteté, il avait du devoir, un sens partialement élevé, il était de ceux pour qui ‘’servir’’ n’admettait pas de restrictions. C’est Fily Dabo Sissoko qui prononça l’oraison fenêtre de Mamadou Konaté.

Ibrahim Labass KEITA

Club Ahmed Sékou Touré : Nourrir la jeunesse dans l’histoire

Le Club Ahmed Sékou Touré du Mali que préside la charmante dame, Maître Mariam Diawara a organisé une conférence-débat, le samedi dernier, dans les locaux du mémorial Modibo Keïta. Le thème de cette conférence a été : ‘’ le combat de Ahmed Sékou Touré et de ses compagnons dans la réalisation de l’unité africaine ‘’. Il a été présenté par l’historien et chercheur, Modibo Diakité (ex ministre de son Etat) qui avait, à ses côtés, le frère du président Modibo Keïta, le doyen Moussa Keïta, le fils de Mamadou Konaté, Moussa Konaté et le doyen Victor Sy.

Dans ses mots introductifs, le secrétaire général du Club Ahmed Sékou Touré a affirmé que l’objectif de la conférence vise à puiser dans l’histoire pour permettre de ne pas se perdre. Le conférencier Modibo Diakité a rendu un hommage particulier aux pionniers de la lutte pour l’unité africaine. Cette dernière, selon lui, est partie du congrès du rassemblement démocratique africain (RDA) tenu à Bamako en 1946 et qui s’est soldé par l’élection de Félix Houphouët Boigny à la tête du grand RDA. Il avait comme vice-président, le Soudanais Mamadou Konaté. C’est ce grand rassemblement qui a procédé à la mise en place de ses démembrements dans les différentes colonies.

 Au Soudan, trois partis politiques fusionnèrent pour donner naissance à l’US-RDA (Union soudanaise-RDA). Ces partis sont : le bloc soudanais de Mamadou Konaté, le parti démocratique soudanais (PDS) de Drissa Diarra, le parti progressiste soudanais (PSP) de Fily Dabo Sissoko. Quelque temps après, le PSP se retira de l’Union pour redevenir une entité politique à part. Le conférencier a mis un grand accent sur le rôle important joué par le président Ahmed Sékou Touré de la Guinée dans la réalisation de l’unité africaine tant dans le cadre du RDA que celui de la lutte pour l’indépendance de nos Etats. Il a fait état des raisons qui ont amené Sékou Touré à dire non à la communauté française proposée en 1958 par le président Charles De Gaulle.

Modibo Diakité trouve que l’indépendance de nos Etats a été arrachée de haute lutte par la ruse parce que la France était plus forte que ses territoires coloniaux. Le doyen Moussa Keïta a fait des témoignages éloquents sur la période de la décolonisation et les premières années de l’indépendance de nos pays. D’autres interventions sont venus éclairer nos lanternes sur ces moments importants de l’histoire de nos pays. Le doyen Victor Sy qui a lui aussi contribué aux débats, a invité la jeunesse à s’organiser pour ne pas continuer à subir le diktat des princes du jour.

La présidente du club Ahmed Sékou Touré du Mali Me Mariam Diawara a conclu les débats en insistant sur le choix de suivre les traces des pères de l’indépendance que sont entre autres Modibo Keïta, Mamadou Konaté, Ahmed Sékou Touré. Le club Ahmed Sékou Touré doit porter un regard sur les conditions de disparition des personnalités politiques importantes notamment : Fily Dabo Sissoko, Hammadoun Dicko, Modibo Keïta, Diallo Telly. Il s’agit, certes, des moments douloureux de notre histoire, cependant, il est important de les faire connaître par la jeunesse pour qu’elle puisse se faire une religion sur ces périodes difficiles qui constituent aussi des détails de l’histoire.

ILK

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