Le Président de l’Union malienne Raoul Follereau sur la démolition des habitations sur le TF N°180 : «A ce jour, aucun occupant actuel du site n’est malade de la lèpre»

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Après l’arrestation d’un huissier de justice suite à la démolition des habitations sur le TF n°180 de Kalabambougou, soit 24 ha appartenant à l’Union malienne Raoul Follereau, les malades de la lèpre montent au créneau. Ils demandent que leurs terrains à usage d’habitation leur soient restitués.

C’était au cours d’une conférence de presse animée par le Président de cette association, Goulou Moussa Traoré, avec à ses côtés les représentants du Syndicat des travailleurs du Centre national de lutte contre la maladie (CNAM). Il s’agit de Yacouba Sidibé, médecin au CNAM et de Sidi Diallo, 1er Secrétaire à l’organisation du syndicat du CNAM.

 

D’emblée, il a protesté contre la déclaration selon laquelle l’Huissier de justice a démoli les habitations des malades de la lèpre. A ce jour, a-t-il insisté, «aucun occupant actuel n’est malade de la lèpre». Avant de lever les équivoques concernant l’implication du Secrétaire général du bureau syndical du CNAM, Sidiki Djiré, dans la gestion de ce TF.

 

 

Selon lui, Sidiki Djiré n’a pas demandé à être associé à la gestion du TF n°180. «En 2007, c’est par une lettre écrite que le ministère de la Santé a demandé officiellement l’implication du syndicat dans la gestion des 24 ha», a-t-il soutenu. Avant de faire l’historique de l’attribution du TF n°180 aux malades de la lèpre.

 

«Ce TF nous a été attribué par solidarité en 2002, afin de permettre aux malades de la lèpre de se construire des maisons. Quand Moussa Mara est devenu maire de la Commune IV, il a écrit au Directeur du CNAM pour lui demander la preuve que le titre 180 existait et était juridiquement établi, que son transfert avait effectivement eu lieu au nom du CNAM. En outre il demandait la mise à disposition tout document y afférent, la preuve que la Commission interministérielle avait été juridiquement constituée, en mettant également ce document à sa disposition et la qualité en foi de quoi Sidiki Djiré avait agi au nom du CNAM».

 

A en croire le Président de l’Union malienne Raoul Follereau, en réponse à ces interrogations de l’ex maire de la commune IV, le Directeur général du CNAM avait fait transmettre une copie du TF n°180, avec le plan de lotissement de Kalabambougou et la lettre du ministère de la Santé demandant l’implication du Secrétaire général du syndicat du CNAM dans la gestion de ce TF.

 

Après avoir reçu ces informations, Moussa Mara a pris une décision pour régulariser des parcelles à usage d’habitation sur le plan de recollement sur le TF 180 de Kalabambougou. Par la même décision, selon Goulou Moussa, l’ex maire les a informés qu’ils devaient s’acquitter des frais de régularisation, payables à la mairie de la Commune IV du District de Bamako. D’où son interrogation: «comment des gens peuvent payer leurs frais de régularisation et ne peuvent pas entrer en possession de leurs terrains».

 

Avant de s’étonner de voir le siège du parti de Moussa Mara sur leur propriété foncière. Selon Goulou Moussa, en faisant cela, Moussa Mara a conforté ceux qui habitaient illégalement sur leur TF. Et le Président de l’Union malienne Raoul Follereau de s’interroger: «avait-il bénéficié de l’autorisation de construire le siège de son parti sur notre TF, quand on sait qu’il doutait déjà de l’existence du TF 180?». Pour autant, au cours de cette rencontre avec les journalistes, il s’est refusé à faire tout commentaire sur l’arrestation de l’huissier de justice.

 

Pour rappel, c’est suite à une plainte de l’Union malienne Raoul Follereau contre Chakaba Kéita et Lassine Camara que la justice malienne avait ordonné la démolition des habitations illégales sur le TF 180 des malades de la lèpre. La justice a donné donc raison aux lépreux. En exécutant cette grosse, l’Huissier de justice Me Alou Kéita a été arrêté en même temps que le Secrétaire général du CNAM, Sidiki Djiré. Deux autres syndicalistes avaient arrêtés par la police et la gendarmerie et ont été finalement libérés, en attendant leur jugement. Le ministre de la Justice, le très célèbre avocat Me Mohamed Aly Bathily, a estimé que l’huissier n’avait pas respecté la procédure qui sied à la matière.

 

Youssouf Diallo

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