Point d’histoire : L’erreur : L’admission de l’AEEM dans le CTSP. L’erreur des associations, futurs partis politiques ou calcul personnel des différents acteurs?

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Les acteurs de la question en connaissent la réponse. Notre propos n’est pas de savoir qui a fait quoi mais de dire face à l’histoire que cela a été une erreur. Une erreur monumentale qu’il faut avoir le courage de rectifier.

Notre éducation se relèvera difficilement si la jeunesse ne prend pas un courage pour refuser de se reconnaître dans les leaders de compromission. Le rapport réel entre tout pouvoir et sa jeunesse n’est pas un rapport de « casse ou brûle» c’est plutôt un rapport de pression intellectuelle de façon à ce que se réalise dans l’intérêt de tous, ce qui est nécessaire pour l’épanouissement de toutes les populations du pays.

Cette jeunesse des démocraties est une jeunesse sans ambitions réelles car elle admet le mensonge et le pouvoir de l’argent. La jeunesse qui se vend, montre par là même qu’elle est incapable d’apporter les changements susceptibles de la mettre à l’abri de l’émigration, du chômage, de la famine et de la pauvreté. Elle doit accepter de dire non au « père» et au « frère» à la « tante» et montrer que la gestion se fait par l’efficacité et le respect de la chose publique.

Nous invitons les jeunes à prendre des exemples sur Abdoul Karim « Cabral» au Mali et des jeunes d’autres continents. Mutso Hito est un jeune empereur japonais de quinze (15) ans. Il a mis le Japon sur l’ère de la croissance économique qu’on lui connaît aujourd’hui. Ces exemples montrent que l’âme des grands peuples ne meurt jamais. Elle revit toujours à travers un de ses fils.

Nous souhaitons que la jeunesse du Mali et pourquoi pas d’Afrique refuse pacifiquement les vœux pieux des forums organisés qui ne sont que des tribunes d’endormissement contre leur créativité et leur énergie.

Nous disons bien pacifiquement car déjà si rien n’a été fait pourquoi détruire le peu qui l’a été. Un bon patriote a du mal à toucher un édifice public, à ne pas respecter les lois démocratiques de son pays: car une vraie démocratie offre toujours une possibilité de remise en question par les textes. Il s’agit d’une pédagogie de la politique que vous ont donnée vos pères et vos aînés en leur temps. Un bon patriote n’est ni un casseur ni un brûleur encore moins un agresseur physique.

Il faut reconnaître ses erreurs, ne pas les imputer à d’autres. La vie politique ne saurait être chaque fois l’évocation d’un passé glorieux des ancêtres. Entre temps, que font les hommes présents? Ils doivent le dire. Ils doivent se faire des exemples.

Il faut accepter notre histoire. Nos ancêtres ont vendu leurs frères au cours de la traite négrière, ils ont refusé de s’unir contre l’envahisseur colonial. Chacun a pensé pouvoir se défendre tout seul, et bien souvent avec la complicité de l’envahisseur, contre le frère qui a été détrôné. Au cours de la lutte pour l’indépendance tout n’a pas été rose. Les leaders n’ont pas pu faire l’unité malgré les ambitions affichées. Rassemblement Démocratique Africain: qu’en est-il aujourd’hui? Il faut que la jeunesse apprenne toutes ces dimensions qui font partie du patrimoine historique du continent. En tirant leçon de tout cela la jeunesse africaine comprendra la marche de l’histoire et comprendra que ce n’est pas dans l’accusation du colonialisme qu’il faut chercher la solution à « l’immigration choisie». La solution est interne et dépend de la jeunesse qui doit désormais s’interroger, comprendre, demander des comptes aux politiques mais aussi et surtout proposer, accompagner, se mettre en avant pour la construction et non le contraire la destruction. Une jeunesse qui détruit est inconsciente, celle qui construit est l’avenir.

Les jeunes doivent accepter de se sacrifier momentanément pour s’instruire, se former afin d’être des acteurs capables et non des éternels auxiliaires des démocraties pilotées par une génération de personnes qui veulent jouer à être indispensable. Ils le seront effectivement tant que la jeunesse croira que le bien-être a une dimension purement monétaire. La monnaie est un moyen et non une fin, la fin, c’est ce que l’homme a non pas dans sa main, mais bien, dans sa tête. Acceptons la formation et les contraintes de cette formation.
La jeunesse avertit les adultes pour l’avenir, elle est la gardienne de la société. Que devient-elle si elle est l’appendice du pouvoir? Regardons autour de nous la réponse est là.

Adama  A. Koné



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