Jamais l’Europe n’avait été aussi éprouvée que durant la grande guerre de 1939-1945 ! En l’espace de quelques mois, la cruelle et belliqueuse Allemagne nazie du tyran Adolf Hitler avait mis sous son joug la presque totalité des pays européens, y compris la France, ancienne colonie des pays de l’Afrique de l’Ouest.
Pour mieux exhorter les Français à résister contre l’occupation allemande, le Général Charles De Gaulle s’était, à l’époque, réfugié à Londres (Angleterre) aux côtés de Sir Winston Churchill. Du coup, la France lança un vibrant et pressant appel à ses anciennes colonies d’Afrique qui y répondirent de façon aussi directe que sincère. Des milliers d’Africains s’envolèrent ainsi pour la France avant d’y suivre des formations militaires (disons plutôt) accélérées pour aider la métropole à sortir de ce guêpier nazi. Autant ces «volontaires» africains enrôlés dans l’armée française et souvent affectueusement surnommés «Tirailleurs sénégalais» étaient braves, audacieux et insensibles, ou du moins invulnérables aux balles et aux obus, autant les soldats nazis éprouvaient envers eux une haine tenace qui n’avait d’égale que la peur bleue qu’ils ressentaient à leur endroit. C’est que ces «Tirailleurs sénégalais», qui ne «tiraient pourtant pas ailleurs», ignoraient la peur : ils allaient au front avec autant de courage que de sang froid. Ce qui avait établi leur renommée à travers toute l’Europe.
En fait, cette bravoure des soldats africains n’était pas due à de la niaiserie ou de l’ignorance, loin de là. Ces soldats d’un autre continent (de l’Afrique du Centre à Madagascar, en passant par l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb) étaient tout simplement fiers de cet appel à l’aide de la France que les Africains considéraient le plus souvent et considèrent encore comme une Nation amie, en dépit des affres qu’elle a fait endurer à ses anciennes colonies. Par ailleurs, par respect pour l’éthique des anciens empereurs et rois du continent, les Africains ont toujours ce sentiment qui veut qu’on doit toujours répondre à l’appel au secours de son semblable qu’on connaît surtout et qui a pris une part active dans notre histoire, en particulier la France qui, à travers cette dernière guerre mondiale, ne peut plus dissocier son histoire de celle des Africains.
On se rappelle que tout le Nord de la France avait été littéralement envahi par les Allemands, surtout grâce à la complicité ; sinon la trahison du régime français de Vichy. Et toutes sortes d’exactions y avaient été commises, allant des vols et viols aux pillages et saccages, en passant par toutes les enfreintes aux droits les plus élémentaires de l’homme, de la femme et de l’enfant. Rarement, parmi toutes ses guerres, l’Europe a connu de telles atrocités ! Comment la France pourrait-elle alors rester les bras croisés face à cette crise malienne et surtout, face à une menace qui était imminente de voir les terroristes du Nord envahir tout le Sud du Mali après avoir infesté tout le Nord ? Certes, la France aurait pu expliquer sa contribution au Mali par le fait que des éléments d’AQMI détiendraient des otages français. Mais jamais le Président français n’a publiquement évoqué ce problème, même s’il le pense, comme l’affirment certains.
La raison de l’aide de la France au Mali pour résoudre sa crise n’obéit pas non plus au fait que notre pays regorgerait d’or et de pétrole dans le Nord. Tout cela, Français Hollande l’a dit et répété. Selon lui, la véritable raison de la contribution de la France aux efforts de guerre au Mali repose sur un seul fait de l’histoire : l’implication décisive des «Tirailleurs sénégalais» en faveur de la France lors de son invasion par les armées nazies en 1939-45. Par conséquent, deux questions vitales méritent d’être posées. Que serait alors devenue la France si ces «Tirailleurs sénégalais» n’étaient pas intervenus pour la sortir de l’impasse ? De deux, que serait aussi devenu le Mali si les troupes françaises n’étaient pas intervenues à temps pour empêcher les terroristes d’envahir aussi le Sud du pays ?
Oumar Diawara «Le VIATOR»