Modibo et les Femmes : Période de l’Indépendance au Coup d’Etat

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Il faut d’abord signaler qu’une dizaine d’années peut paraît longue, mais ceci n’est rien dans la vie d’un homme encore moins dans celle d’une nation. Mais ces dix petites années ont suffit au président Modibo Keïta et à l’US RDA pour procéder à des changements radicaux dans la vie des jeunes filles et femmes du Mali.rn

Le président Modibo Keita n’a jamais considéré la femme comme une femelle vis à vis de la quelle le mâle doit se positionner mais il l’a toujours considérée comme une partenaire, qui non seulement à son avis dont il faut tenir compte à donner, mais aussi sa part de devoir à accomplir. Par ce comportement hautement positif, Modibo était apprécié par beaucoup de femmes tant à l’intérieur de notre pays et elles en lui le leader patriotique idéal.

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Modibo avait une confiance totale aux femmes qui à leur tour soutenaient de façon inconditionnelle ses actions.

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Avec les femmes Modibo savait que leur dévouement n’était en rien lié à des questions d’intérêt personnel. Elles avaient une  abnégation de dimension exceptionnelle. Au sein du parti, les femmes étaient  toujours là pour déjouer les complots à quelque niveau que cela soit ; le président malgré son poste de premier responsable et de la Nation et du parti n’a jamais hésité à aller répondre à l’appel des femmes leaders telles que :

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Badagnouma
Hayè Diallo

Marie Diarra
Maïmouna Guèye
Fankélé Diarra
Yama diallo
Mah dembélé
Domboye Konaté
Kadia Mariko
Etc. (la liste n’est pas exhaustive)

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Aux femmes, Modibo vouait un respect qui n’était pas de façade, leur mot ayant son pesant d’or. C’est ce qui  a beaucoup permis à l’US RDA de mobiliser dans les rangs des femmes. Dans chaque comité USRDA, avoir des Femmes pour s’occuper des femmes était une obligation.

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Ce respect voué aux Femmes est devenu partie intégrante de la culture RDA, d’autant plus qu’actuellement, nous sommes présentes dans toutes les instances de prise de décision du parti et qu’aucune décision n’est prise sans la participation du Bureau Exécutif National de l’Union des femmes du RDA. Nous nous félicitons du fait qu’aujourd’hui dix Femmes siègent au bureau politique National.

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Modibo bien avant l’indépendance de notre pays, avait compris que le progrès de la Nation malienne, la promotion de la femme était un élément indispensable. C’est pourquoi, dans le gouvernement de la loi cadre en 1957, il  a exigé entre autres qu’il y ait des Femmes Secrétaires de Direction, ce qui a valu l’octroi de bourses d’études à une quinzaine de Jeunes Filles (Mme Sow). Modibo savait qu’en confiant à la femme des responsabilités au même titre qu’à l’Homme cela avait une triple portée :

rn 1 – satisfaire le goût d’émancipation ;
2 – stimuler le dynamisme des hommes et leur assiduité aux activités ;
3 – permettre aux femmes de sortir, de discuter avec une totale liberté.

Dans les années 60, malgré tout le désir des femmes de participer activement à la vie de la nation, elles restaient handicapées par les coutumes et la religion. A ce niveau, la prise de séries de décisions politiques énergiques s’imposait et poser des actes concrets allant dans ce sens était nécessaire. C’est pourquoi, nous avons enregistré : I. La naissance d’équipes mixtes de sport.rn

rnLa reforme du Système éducatif en 1962 avec l’apparition des classes mixtes qui a permis aux jeunes filles de se frotter aux jeunes garçons, favorisant ainsi un développement psychologique harmonieux de la fillette quant aux différents complexes qu’elles pouvaient avoir vis-à-vis des jeunes garçons et ainsi mieux être préparée pour tous les combats futurs qu’elle aura à mener pour l’émancipation des Peuples et la promotion Féminine. NE SOMMES- NOUS PAS LES FRUITS DE CETTE REFORME ?

Dans le soucis de l’amélioration de la Santé de la mère et de l’enfant, au cours de cette même année 1962, nous avons assister à la création de l’Ecole Secondaire de la Santé avec la filière Sage- Femme qui avant cette date était formée en très petit nombre dans d’autre pays.

Toujours pour l’émancipation de la Femme, l’une des composantes de la réforme de 1962 a été l’alphabétisation. Elle devait permettre l’amélioration du niveau de productivité du travail, de prendre en charge des tâches de gestion et de contrôle, d’avoir des rapports directs avec des secteurs ‘’moderne’’ de l’économie (banque, etc.) et de s’informer. L’élaboration des textes et des programmes en langues nationales confiée à la Direction Nationale de l’Alphabétisation Fonctionnelle et Linguistique Appliqué DNAFLA après la Conférence de Téhéran en 1965 sur l’éradication de l’analphabétisme et celle de l’UNESCO tenue à Bamako en 1966 sur l’unification des alphabets a permis l’alphabétisation d’un plus grand nombre de femmes (7%). La DNAFLA a été un appui technique d’un processus politique grâce auquel des résultats positifs ont été obtenus.

La Commission Sociale des Femme ayant compris que l’alphabétisation est une première étape à franchir nécessairement à élaborer un plan qui partait du principe suivant ‘’quiconque sais lire doit apprendre à un autre’’.

Les critiques actuelles disent que les textes et programmes élaborés n’ont pas couverts tous les domaines productifs. Nous pensons que ceci est erroné, car pour toute action à mener et à réussir surtout, il faut un très bon démarrage. 32 ans après Modibo, on se demande ce qui est fait maintenant ? Et quels sont les bénéfices que les Femmes en tirent.

II Le code du mariage et de la tutelle en 1962. Avant le code, les femmes vivaient un drame dans notre pays où il y avait à côté du ‘’Fourounafolo’’ le ‘’Fouroussanafolo’’ et son cortège de répudiations autant de la mère que de l’enfant. La Femme était considérée moins qu’un objet (KOUNA). Quoique l’on dise l’adoption de ce texte fut une grande Révolution, car avant son application il était impensable de voir la Fiancée et le Fiancé dans une même salle et une tiers personne en train de leur poser des questions par rapport à leurs sentiments réciproques. Il a fallu à l’Union Soudanaise RDA deux longues années de discussion de l’avant-projet du texte. Il a fallu des concertations et des discussions dans tous le pays, des villages, au Bureau Politique National, en passant par les Sous- Sections et les Sections. C’est justement pour illustrer tous ces passages du texte que Fatoumata Kouyaté à Chanter la célèbre chansson ‘’Bambo’’ connue de tous ce qui lui a valu son deuxième nom Tata Bambo Kouyaté.

Le code du mariage et de la tutelle n’est pas une imposition des idées du Parti, il est le reflet de la situation du moment et en même temps il garde des ouvertures pour l’avenir et est flexible à toute évolution de chacune des régions du Mali. C’est un texte élastique, mais très solide car il s’y une vérité de roc. Il faut voir l’esprit du code et non la lettre du code. Prendre un document et poser des jugements de valeur est très facile, mais qui a jamais pu élaborer une législation valable pour tous les millénaires ?

Pour avoir conçu le Code, les Femme ne remercieront jamais assez l’Union Soudanaise RDA avec à sa tête le Secrétaire Général le Président Modibo Keïta.

Création de la Commission Sociale des Femmes (CS) En Mars 1963, qui en tant qu’instrument de travail avait pour mission d’œuvrer dans le sens de la promotion Féminine.

Cette organisation avait six sous-commissions :

– Accueil
– Fêtes et théâtres
– Education civique et morale
– Santé
– Alphabétisation
– Rédaction.

La Commission Sociale était coiffée par Mme Modibo Keïta Mariam Travélé et Mme Diallo Aoua Keïta.

Avec l’aide du Président Modibo Keïta, la C.S a ouvert un Centre de Formation Féminine ‘’FOYER DE LA FEMME’’ qui avait comme Directrice l’actuelle Présidente de l’Union des Femmes RDA Mme Ouane Fanta Sangaré. Ce centre recevait les femmes de tous les quartiers de Bamako dont l’âge est de 35-40 ans.

Le Foyer de la Femme Malienne était pour la CS un symbole de l’amitié, de la solidarité et de la coopération.

Pour celles qui ne fréquentaient pas le foyer, il y avait une collaboration entre l’établissement et la Radio Diffusion Nationale et l’Essor. Mme Fanta Seck qui est actuellement Conseillère Politique du Bureau exécutif National de l’UF RDA fut pendant de longues années chargées de l’émission ‘’Chronique Sanitaire’’ en langue Bamanan à la radio.

Modibo a exigé la généralisation du système de CS à toutes les sections du parti où les femmes menaient des activités de formation en :

– alphabétisation
– secourisme
– animation villageoise
– accouchement

Il faut signaler que la Croix Rouge Malienne a formé des cadres secouristes Femmes qui encadraient toutes les manifestations du Parti.

La CS a en plus joué un rôle déterminant dans le rapprochement des Peuples Africains. Si en Mai 1963, la création de l’Organisation de l’Unité Africaine a été une source de légitime fierté pour les leaders panafricanistes, il restait à penser l’unité à la base qui en fait était l’objectif principal de l’Organisation. C’est pourquoi le président Modibo a fait de la Commission Sociale un des grand piliers de cette politique d’intégration et de coopération, étant entendu que l’effectivité de l’unité de base ne s’obtient que dans l’unité des Peuples ( Femmes, Travailleurs et Jeunes).

L’US RDA dans cette lancée n’a rien ménagé pour soutenir les actions des Femmes tant au niveau national qu’international. A cet effet Bamako a abrité le 1er siège de l’Organisation de la Panafricaine créée en Juillet 1962. Modibo a soutenu toutes les actions des Femmes qui avaient refusé d’être objet à émancipation, mais avaient tenu à être artisan de leur propre évolution.

Raison pour laquelle nous avons toujours souligné dans nos déclarations à l’occasion du 8 Mars et du 31 Juillet, la nécessaire conjugaison des efforts de toutes les femmes politiques et apolitiques pour une amélioration réelle des conditions de vie des femmes. La similitude des problèmes au niveau de toutes les femmes nous commande de nous retrouver le plus vite possible. Ceci a été compris par nos mères et nos tantes et elles ont eu tous les appuis nécessaires. Et pourquoi pas nous ?

Présenté par Mme Sangaré Ténin Aoua Thiéro le 4 juin 2000

Secrétaire à l’organisation du Bureau Politique National de l’US RDA et Secrétaire Générale du Bureau Exécutif National de l’Union des Femmes RDA


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