Mars 1991- mars 2016 : La Révolution hypothéquée par la divergence de ses acteurs

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«Mars 1991-mars 2016, 25 ans après où en est le Mali» ? L’Association pour la défense des victimes de la répression de 1991 (ADVR) a engagé une réflexion sur le bilan de l’avènement de la démocratie au Mali. De l’éducation à l’emploi en passant par la santé et la sécurité, les avis sont partagés sur les acquis et les échecs. Pis encore, les acteurs du Mouvement démocratique sont encore profondément divisés sur le bilan de l’ouverture démocratique au Mali.

Tiébilé Dramé et Oumar Mariko, deux acteurs du Mouvement démocratique, ont animé une conférence-débats à la Pyramide du souvenir sur les 25 ans de la démocratie malienne.

La Pyramide du souvenir, un symbole de la victoire de la démocratie sur la répression de mars 1991, était bien indiquée pour un tel exercice démocratique. Il s’agissait de faire le bilan de 25 ans de l’instauration du multipartisme, de la liberté d’expression et d’association au Mali…

Mais, l’exercice a révélé des divergences entre les acteurs du Mouvement démocratique. «Les acteurs du mouvement démocratique qui ne parlent pas le même langage où allons-nous les victimes ?», s’est inquiété un ancien leader  estudiantin.

Un point de convergence tout de même : tous les acteurs du combat pour la démocratie s’accordent sur le succès des actions qui ont abouti à la chute du régime dictatorial le 26 Mars 1991. En revanche, l’unanimité est loin de se faire autour du bilan des 25 ans de l’ère démocratique.

De l’avis du président du Parti pour la renaissance nationale(Parena), Tiébilé Dramé, le bilan est en demi-teinte. A l’en croire, il est incontestable que mars 1991 a favorisé l’émergence de la démocratie au Mali. «Et ce n’est pas qu’une démocratie formelle, la liberté d’expression et d’association, l’état de droit sont des réalités dans notre pays», a-t-il défendu.

Pour le président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’intégration (SADI), Dr Oumar Mariko, le Mouvement démocratique était une étape dans le combat de notre peuple pour plus de justice sociale, pour plus d’équité, pour plus de liberté politique. «Ce combat, le peuple l’a mené et en a tiré le maximum qu’il pouvait tirer… Aujourd’hui, on ne doit pas chercher à reveiller le Mouvement démocratique, parce qu’il est déjà mort», regrette l’Honorable Oumar Mariko.

En tout état de cause, il revient aux acteurs de ce mouvement de mieux s’organiser et surtout de s’entendre sur l’essentiel, comme par exemple l’espoir suscité chez le peuple malien par le vent de la démocratie.

Pour le président du Sadi, Dr Mariko, «seuls les éléments progressistes du mouvement, ceux qui savent compter sur ses acquis et veulent encore pousser plus loin le combat de notre peuple peuvent encore se retrouver et se battre».

Se battre aussi pour recoudre le tissu social, les acteurs du mouvement démocratique ont donc un rôle important à jouer dans le processus de la réconciliation nationale  et la cohésion sociale aujourd’hui indispensables pour surmonter les défis auxquels le pays doit faire face pour définitivement tourner la page de la triste crise qu’il vit depuis janvier 2012.

Les acteurs du mouvement démocratique comprendront-ils un jour qu’ils doivent se donner la main pour donner un meilleur exemple au peuple malien ?

Rien n’est moins sûr car les intérêts personnels et les ambitions politiques sont très divergents !

Aliou Touré

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