Mamadou Konaté, leader politique : L’immortel “père” des pionniers

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“Notre père Konaté/Dans la Dignité/Nous suivrons ta voie/Nous voulons ta foi” ! Ainsi débute le second couplet de l’hymne des pionniers du Mali. Il s’agit naturellement du regretté Mamadou Konaté, “père” des pionniers, le “Saint Père” et figure emblématique de la classe politique malienne, du mouvement de libération des peuples africains.

Un grand leader arraché à notre affection le 11 mai 1956 et à qui les patriotes continuent de rendre hommage 61 ans après sa disparition. Et symboliquement, le vernissage de l’expo-photos sur le Mouvement pionnier s’inscrit aussi dans l’esprit de cette commémoration. «Notre père Konaté est le digne précurseur de la création de l’Etat du Mali. Il est le précurseur de la lutte de libération nationale… Un héros national et une référence exceptionnelle», a rappelé Ibrahima Kébé, commissaire principal de l’organisation Faso Kanu (Amour de la patrie), à l’occasion du 61e anniversaire de son décès.

Né en 1897 à Kati et député actif, Mamadou Konaté fut le 1er vice-président africain noir de l’Assemblée nationale française. Il fut également parmi les pionniers des leaders politiques partisans d’un Mali indépendant. Mamadou Konaté après des études à l’Ecole normale William Ponty de Gorée (Sénégal), devint instituteur-formateur-enseignant entre 1919 et 1946 dans différentes localités du Soudan français (actuel Mali), notamment Bafoulabé, Macina, Kolokani.

Il prendra ensuite la direction de l’Ecole régionale de Bamako. Il est l’un des fondateurs du Syndicat des instituteurs de l’Afrique occidentale française (AOF) en 1937. En 1945, Mamadou Konaté fonda le Bloc soudanais avec Modibo Kéita qui conduira le Mali à l’indépendance en 1960. Mais, auparavant, le Bloc était devenu l’Union soudanaise, une section du Rassemblement démocratique africain (US-RDA). Elu député en 1946, Mamadou Konaté siégea à l’Assemblée nationale française au sein du groupe de l’Union démocratique et socialiste de la résistance (UDSR). Il sera membre notamment des commissions de l’éducation nationale et des territoires d’outre-mer.

En 1951 et 1956, Mamadou Konaté fut réélu au Parlement français. Pour ce dernier mandat, il est élu avec Modibo Kéita et devient l’un des vice-présidents avec André Le Troquer, Roger Garaudy et Marie-Claude Vaillant-Couturier. Peu de temps après, atteint d’une hépatite, il meurt le 11 mai 1956. En plus de son héritage politique, les Maliens se rappellent aussi son combat patriotique à travers l’école et le stade qui portent son nom. Et ils retiendront aussi des déclarations d’engagement comme lorsqu’il rappelait, «lorsque la cause est juste, la foi, le courage, la détermination ne peuvent pas échouer». Une détermination qui manque cruellement aux Maliens d’aujourd’hui. Il est vrai que Mamadou Konaté était de ces Soudanais au caractère et au mental trempés dans l’acier.

Moussa BOLLY

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