Le fameux conflit Tchad-Libye : Quand la ruse et la stratégie ont raison de la force et de la puissance

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Nous sommes en 1987. Simplement équipée de Toyota Land Cruiser, l’armée tchadienne avait  défait une armée libyenne super équipée en blindés, avions de chasse, hélicoptères de combat, etc. Jamais, au cours de son histoire militaire, l’armée libyenne n’avait essuyé un échec aussi cinglant et humiliant !

En fait, ce conflit, ou du moins cette guerre entre le Tchad et la Libye, ressemblait étrangement au duel entre deux héros de la Bible : le géant Goliath sûr de sa force titanesque face au petit David seulement armé de sa fronde, convaincu de sa ruse, mais confiant au Seigneur. C’est que le célèbre Hassan Djamous, Commandant en chef de l’armée tchadienne, avait mis au point une stratégie d’attaques rapides qui enveloppaient les positions libyennes en surgissant de points multiples avant d’anéantir les Libyens déboussolés.

 

Une défaite aussi étrange qu’humiliante

De batailles en batailles (Fada, Bir Kora, Ouadi Doum, etc.), le Commandant Djamous avait fini par bouter l’armée libyenne hors du Tchad. Mais le Guide libyen, Mouammar Kadhafi, n’avait  finalement accepté de négocier que lorsque le chef militaire tchadien avait attaqué la base aérienne de Maaten Al-Sarra (en Libye) située à 100 km de la frontière tchadienne. Cette base militaire servait de point de repli pour l’armée libyenne et permettait d’attaquer aisément les positions tchadiennes.

Avec 2000 hommes entassés dans des pick-up, la Commandant Djamous s’était faufilé jusqu’au Nord de Maaten Al-Sarra (ladite ville frontalière libyenne) pour redescendre sur ladite base aérienne. En fait, les officiers libyens avaient cru qu’il s’agissait de renforts venus de Tripoli.

A l’issue des combats, 1713 soldats libyens avaient perdu la vie et 300 d’entre eux avaient été faits prisonniers. Les Tchadiens avaient ensuite procédé à la démolition de ladite base. Et tous les équipements libyens qui ne pouvaient être emportés avaient été détruits sur place : entre autres, 70 chars, 30 blindés servant au transport de troupes, 8 stations radar, 26 aéronefs dont 3 Mig-23, 1 Mig-24 et 4 Mirages.  Les deux pistes de la base aérienne libyenne avaient également été détruites.

Les exploits de l’armée tchadienne du Commandant Djamous à Maaten Al-Sara (en Libye) méritent d’être enseignés dans les écoles de guerre car ils démontrent comment une troupe mobile et motivée peut arriver à bout d’une armée moderne et super équipée en armement.

 

Des rebelles venus de Libye

Les rebelles maliens venus de Libye ont peut-être appris un peu d’histoire sur cette défaite libyenne car on se souvient que les assauts lancés par ces rebelles contre l’armée malienne avaient procédé de la même manière que l’ armée tchadienne du temps du Commandant Djamous : l’effet-surprise, les attaques coordonnées et une très grande mobilité. A cela, les rebelles avaient ajouté les techniques d’embuscade tout en  perfectionnant leur service de renseignement sur les mouvements des troupes maliennes.

Des interviews de lieutenants et autres chefs des rebelles, et des témoignages de politiciens locaux et étrangers, il ressort que les forces rebelles se chiffrent entre 1000 et 3000 hommes. En tenant compte des défections, ralliements et recrutements, ce chiffre pourrait être majoré jusqu’à 5 000. Quoi qu’il en soit, il est hasardeux de donner un chiffre précis. Mais ce qui est sûr, c’est que les rebelles venus de Libyens représentent la fraction la mieux armée et leurs combattants sont décrits comme des « aguerris » car certains d’entre eux ont fait partie de la Légion islamique de Kadhafi qui s’était  battue au Tchad et même au Liban.

Les Libyens eux-mêmes parlent d’armes lourdes, de grandes quantités de munitions et d’armement standard de troupe d’infanterie. Les armes lourdes sont des canons, des canons multitubes et des mortiers, mais pas de missiles ou autres armes sophistiquées. La vérit    able force des Libyens, c’est leur mobilité. Ils disposent d’un nombre impressionnant de véhicules tout-terrain, surtout des Toyota Land Cruiser Pick-up. Le nombre de ces véhicules venus de Libye varie entre 300 et 500, même si tous n’ont pas rejoint la rébellion. Ces véhicules tout-terrain sont capables de traverser une bonne partie du Sahara malien sans se ravitailler en carburant ! C’est tout dire….

Oumar Diawara « Le VIATOR »

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1 commentaire

  1. OUI C EST LA LECON A RETENIR

    DONC ON AURA A ACHETER DES DRONES PREDATORS ET QUELQUES GLOBAL HAWK

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