Depuis le jeudi dernier, Bamako vibre au rythme de la semaine Ahmed Sékou Touré. Placée sous la haute présidence du Ministre de la Jeunesse et des Sports, la cérémonie d’ouverture a enregistré la présence des figures emblématiques de notre continent ainsi que de très fortes délégations venues de France et d’Amérique.
Au nom du Gouvernement du Mali, le Ministre Natié Plea s’est, selon ses propres termes, acquitté de l’agréable devoir de souhaiter la bienvenue à Madame la présidente Hadja Andrée Touré, épouse de l’illustre disparu et aux délégations venues de Guinée, du Sénégal, du Togo, de la France et des Etats-Unis. Pour lui, l’ouverture de la semaine Ahmed Sekou Touré, le 28 septembre 2006, constitue en soi un symbole, car il rappelle cet autre 28 septembre 1958 où "le non historique au référendum de la Guinée", sous la direction de feu le Président Ahmed Sékou Touré donnait naissance au premier Etat indépendant de l’Afrique Occidentale Française. " Nous nous inclinons devant la mémoire du grand homme d’Etat qui, sa vie durant, s’est entièrement dédié à l’émancipation du continent et à la sauvegarde de la dignité de l’Homme Africain" a-t-il conclu.
Pour la présidente du Club Ahmed Sékou Touré, Me Mariam Diawara, son club se félicite de vivre deux événements à la fois, le 60e anniversaire de la naissance du RDA à Bamako et le 48e anniversaire du non historique du 28 septembre 1958 du peuple frère de Guinée.
Hadja Andrée Touré a, pour sa part, exprimé sa réelle émotion doublée d’un agréable plaisir de transmettre à tous et singulièrement au Club A.S.T. du Mali, les remerciements de la délégation qui l’accompagne non seulement pour l’accueil mais surtout pour l’initiative de réunir à Bamako les compagnons, les parents et amis de feu son époux. "L’histoire africaine retiendra son combat pour la libération des colonies francophones, anglophones, lusophones sans compter l’appui aux mouvements de libération d’Afrique Australe dont le Zimbabwe, la Namibie et l’Afrique du Sud. Au-delà du continent, il a défendu avec véhémence les droits des peuples palestiniens et du Timor Oriental"
Cette première journée fut marquée par plusieurs temps forts en commençant par l’inauguration de l’exposition permanente suivie d’un dîner gala animé par le Bembeya Jazz, Dady Cool, Mah Kouyaté et Haïra Arby.
Les journées du vendredi et du samedi ont été, quant à elles, marquées par des conférences débats riches en informations, sur le Mali et la Guinée, le non de la Guinée au référendum. Les témoignages parfois très émouvants des compagnons mais aussi de la jeunesse malienne rehaussèrent le niveau des débats.
Pour le professeur Amadou Traoré, " l’indépendance de la Guinée a donné à l’Afrique une impulsion ".
Quant au professeur Sidiki Kobélé Kéita, auteur de trois livres sur le grand homme d’Etat, "Ahmed Sékou Touré a eu raison très tôt en son temps".
Madame Jeanne Martin Cissé, membre du parti démocratique de Guinée a été présentée par Almamy Sylla comme étant la première africaine qui a eu à diriger le Conseil de Sécurité de l’ONU.
Selon Jeanne Martin, Sékou Touré qui disait : " la femme est le baromètre de la société ". L’oratrice de rappeler que Sékou Touré a beaucoup fait pour l’émancipation de la femme guinéenne. Il avait aboli les mariages forcés et fixé la dot à la somme symbolique de 5000 F CFA. En son temps, il y avait 3042 élus locaux, 20 femmes siégeaient à l’Assemblée Nationale et 140 femmes au niveau des assemblées régionales.
Pierre Fo’o MEDJO“