En 1903 est construit le premier dispensaire de Bamako destiné aux autochtones. Il était situé en face de la Poste Centrale actuelle. L’augmentation de la population européenne nécessitera la création de l’hôpital militaire colonial de Bamako dit Hôpital du Point G. En 1920, pour des raisons de salubrité publique, le dispensaire indigène sera transféré hors de la ville européenne, sur un terrain non défriché en face de la Gare de chemins de fer. Ce dispensaire est l’actuel Hôpital Gabriel Touré, élève en médecine, décédé le 12 juin 1935 d’une infection pulmonaire attrapée au cours de sa formation.
Gabriel Touré, né en 1910 à Ouagadougou, était entré à l’école fédérale de médecine de Dakar en 1932. L’Hôpital du Point G est créé en 1906 sur une superficie de 25 hectares et était administré par des médecins-militaires français jusqu’en 1958. Il est situé à 403 mètres au-dessus du niveau de la mer, 83 mètres au-dessus du niveau du fleuve Niger. Trois pavillons étaient réservés aux Européens dont un aux femmes et un pavillon aux indigènes. L’hôpital en ces temps-là pouvait recevoir 40 Européens et 60 indigènes. Aujourd’hui, l’Hôpital du Point G est la plus ancienne et la plus grande formation sanitaire du Mali et est la dernière référence.
Une œuvre de l’armée d’occupation
Lors de son intervention au premier centenaire de l’hôpital du Point G, le Pr. Kaminian, paix à son âme, a rappelé qu’au Soudan, les premières structures médicales modernes sont l’œuvre de l’armée d’occupation qui en avait besoin pour soigner ses blessés des opérations militaires menées contre les résistants africains et pour assurer la couverture sanitaire des populations européennes de toutes catégories impliquées dans la colonisation et des auxiliaires de l’entreprise coloniale. C’est pour ces raisons que l’armée coloniale créa le premier hôpital avec 10 lots et un personnel de 5 membres (1 médecin, 3 infirmiers et un manœuvre) à Kayes, capitale du Soudan Français de 1881 à 1908, puis celui de Kati après l’installation en février 1896 des premières huttes du camp militaire par le Général De Trentinian, lieutenant-gouverneur du Soudan de 1895 à 1899. C’est en 1906, dans le cadre de l’installation de l’autorité coloniale à Bamako, que les sites de Kati, Koulouba et Diamadia Koulou ont été retenus pour servir de garnison, résidence du Gouverneur Général et d’hôpital.
L’hôpital du Point G ou de Diamadia Koulou
L’hôpital du Point G a été réalisé de 1906 à 1913 dans le cadre du transfert de la capitale de la colonie du Haut-Sénégal-Niger de Kayes à Bamako sur le Niger. C’est le 15 juin 1906 que le Gouverneur Général de l’OAF prescrivait l’établissement par le service des Travaux Publics des Colonies du projet définitif à l’Hôpital de Bamako appelé depuis Hôpital du Point G ou Hôpital du Diamadia Koulou. C’est ainsi que l’Hôpital du Point G fut bâti selon un plan conçu par des spécialistes à l’image des hôpitaux du Tonkin, de Cochinchine, de Paris. Et très rapidement, il devint le principal établissement sanitaire des territoires allant de Kayes au Lac Tchad sur 3.000.000 Km2 et s’imposa comme tel depuis sa mise en fonction en 1913. C’est le Général De Trentinian, lieutenant-gouverneur du Soudan Français de 1895 à 1899, qui a choisi :
1) le plateau de Kati pour installer le camp militaire en février 1896 ;
2) le point F, portant l’indication de Koulouba sur la carte du Lieutenant Calisti, pour implanter la future cité administrative et le Palais du Gouverneur de la colonie ;
3) le Point G ou Diamadia Koulou comme emplacement sur lequel devra être édifiée la formation sanitaire la plus importante du Haut-Sénégal-Niger. À cette époque, la construction de l’hôpital prévue pour abriter 120 lits a coûté 1.500.000 Francs de l’époque, et il était destiné aux besoins d’une population de 4000 personnes environ. Aujourd’hui, Établissement public hospitalier, l’Hôpital du Point G assure trois missions : une mission de soins, une mission de formation et une mission de recherche avec un personnel composé de 542 éléments. Il est géré par trois organes, à savoir le Conseil d’Administration, la Direction Générale et le Comité de Direction.
Source : Bamako des origines à 1940 du Dr. Amadou Malick GUISSE.