Dossiers de la nation – Le coup d’Etat de 1968 : L’appel mielleux du Colonel Moussa Traoré aux maliens, quelques jours après le renversement du régime de Modibo Kéita

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Le 19 Novembre 1968, un groupe d’officiers, avec à la tête le  colonel Moussa Traoré renversaient le pouvoir du président  Modibo Kéita. Le colonel qui était devenu l’homme fort accéda au pouvoir. Dans une profession de foi, il tente de bercer les maliens en les invitant à se donner la main pour redresser le pays. Ensuite il a fait croire aux maliens que lorsque tout rentrera dans l’ordre, les militaires gagneront les casernes. ..

Mais l’histoire nous apprendra  que petit à petit, il prendra goût au pouvoir et les quelques mois promis se transformèrent en  23 ans de règne marqué par la dictature,l’injustice, le népotisme, l’affairisme, le clientélisme, la dilapidation des fonds publics, la faillite des société et entreprise d’Etat, l’exclusion…  Nous vous proposons l’intégralité de sa déclaration.

«  L’heure est maintenant à la tolérance, à l’entente et à la réconciliation de tous les Maliens sincèrement désireux de faire du Mali un pays prospère où chaque citoyen pourra avoir un toit et vivre paisiblement à l’abri des passions, des abus de pouvoir et de l’injustice. Maintenant, le devoir de chaque malien, est d’apporter sa modeste contribution à la réalisation du programme de redressement économique entrepris par le CMLN et le Gouvernement provisoire. Débarrassé des abus et des humiliation du régime d’inspiration autocratique de Modibo Kéita, chaque malien doit désormais   se sentir concerné par l’édification de notre économie nationale et l’avenir de notre pays. La liberté retrouvée doit être un facteur de stimulation au travail et d’épanouissement de toutes les facultés créatrices pour accélérer notre processus de développement   économique, social et culturel.  

Nous voulons créer un ordre nouveau fondé essentiellement sur le travail, la discipline, la justice, l’ordre et le respect de la hiérarchie. Désormais, chaque malien jouira en toute tranquillité du fruit de son travail. Mais, le CMLN et le gouvernement provisoire séviront contre les paresseux, les fauteurs de troubles, les agents malhonnêtes, les dilapideurs de fonds publics et tous les citoyens qui ne rempliront pas correctement leurs obligations civiques car la liberté ne signifie pas l’anarchie. La plus grande récompense que les citoyens pourront apporter au CMLN consistera à payer les impôts, plus rapidement que par le passé, à augmenter les rendements dans les bureaux, dans les usines, dans les ateliers, sur les chantiers, dans les champs, à tenir les villes et les villages dans un état de propreté irréprochable, à organiser et fréquenter plus régulièrement, notamment dans les campagnes, les consultations médicales, les centres sociaux, et les cours d’alphabétisation.

C’est à ce prix, et à ce prix seulement, que le CMLN croira à la sincérité et aux manifestations de joie, de soutien, qui se déroulent sur toute l’étendue de la République depuis le 19 novembre 1968.

Le CMLN, fidèle à ses engagements, réaffirme la ferme  détermination de l’armée de se retirer discrètement dans les casernes dès que les objectifs définis dans ma déclaration du 22 novembre 1968 seront réalisés. Le CMLN, tirant les enseignements de l’expérience vécue, accorde d’ores et déjà une attention particulière à l’étude des futures institutions de la République afin de mettre désormais le peuple à l’abri des conséquences de toute velléité de pouvoir personnel ».

La Rédaction

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