Culture :Faut-il croire à la longue prophétie du général ATT ?

0

A la cérémonie de pose de la première pierre du monument du Kouroukanfuga à Kangaba, les djélis du terroir, maître de la parole, qui ont dans les mots de bienvenue au président de la République et à sa délégation, n’ont pas manqué de dire devant l’assistance que le pouvoir à horreur de deux choses : tenir deux paroles et la malversation.
rn
rnL’occasion était bien choisie par les griots pour assener ces vérités émanant de la  rencontre du Kouroukanfuga en 1235. Au regard de tout ce qui se passe à l’intérieur du pays et à Bamako, la capitale, je suis de ce qui ne croit  guère aux propos du président de la République, qui dit ne pas briguer un troisième mandat ou prétendre vers la prolongation  de son mandat actuel. Pourquoi un document sur la gestion du pouvoir entre 2012 et 2014 circule sous les manteaux ?
rn
rnDes jeunes maliens de tous les courants, sans distinction de formation politique, ont élaboré un document sur la gestion du pouvoir entre 2012 et 2014, dans le but d’uniformisation des élections dans notre pays.
rn
rnLe document concerne à la fois l’organisation des élections, présidentielle, législative et municipale, prévues au Mali en 2014. Ledit document prévoit qu’en cas d’uniformisation des élections, la période transitoire de deux ans (2012-2014) sera confié à  l’actuel locataire de Koulouba, afin de lui permettre de poursuivre l’action de développement qu’il a entreprise à la tête de la nation malienne depuis son retour au pouvoir le 8 juin 2002 par la voie des urnes.
rn
rnPour plus d’amples informations sur le général ATT. Lisez ses propos tenus en  Mai 1991 dans J.A.
rn
rnJeune Afrique : Les gens ne veulent plus l’armée au pouvoir. Ils n’ont cessé de le dire. Les avez-vous entendus ?
rnATT : Il faut reconnaître que l’armée avait essuyé des insultes avant le 25 mars. Le peuple était las, se battait, mourrait, et l’armée tardait à intervenir. Cette attitude a été considérée comme une certaine complicité des militaires avec le régime. Il faut accepter ce jugement du peuple. Mais le jour où l’armée a pris ses responsabilités, montrant qu’elle ne servait pas Moussa Traoré, le peuple a compris et reconnu qu’elle était avec lui.
rn
rnJeune Afrique : Les militaires qui ont fait un coup d’Etat ont prétendu l’avoir fait avec et pour le peuple avant de se révéler être des dictateurs ?
rnATT : Dès le départ, j’ai dit ceci à mes camarades : «Nous n’avons pas pris le pouvoir pour le pouvoir, mais nous l’avons pris pour le peuple, qui s’est battu avant nous. Rendons hommage à la bravoure de notre jeunesse et aux organisations démocratiques. Nous n’avons fait que parachever une œuvre qui avait commencé sans nous».
rn
rnJeune Afrique : Il n’empêche, c’est maintenant vous qui êtes au pouvoir !
rnATT : Ah non ! J’ai tenu à mettre tout le monde en garde. Nous avons promis à nos partenaires parmi les organisations démocratiques que nous rentrerions chez nous, dans nos casernes. Et j’ai précisé devant mes camarades que nous le ferons en janvier 1992, en ajoutant que ceux qui veulent faire la politique n’ont qu’à ôter leurs galons et adhérer à un parti.
rn
rnJeune Afrique : Vous-même, quelles sont vos intentions : ôter vos galons ou retourner à la caserne ?
rn ATT : Pour le moment, j’ai l’intention de retourner à la caserne. Après on verra bien.
rn
rnJeune Afrique Votre «pour le moment» laisse entendre que vous pourriez être tenter de vous mettre en réserve de la république.
rn ATT : Ah, non ! Je n’entends du tout faire de la politique. Je n’y ai pas pensé
rn
rnJeune Afrique : Mais, une fois de plus, comment croire en la parole de militaire dans un pays où on a déjà attendu les mêmes promesses ?
rnATT : C’est justement parce que nous avons souffert d’un régime militaire, avec le CMLN de sinistre mémoire (comité militaire de libération nationale, présidé par Moussa Traoré, qui avait renversé le régime de Modibo Keita en novembre 1968, NDLR), que nous n’avons nullement l’intention de rééditer la même expérience.
rn
rnJeune Afrique : Des militaires pourraient être tentés par un coup d’Etat avec ou contre vous….
rnATT : Contre moi ? Pourquoi donc, je m’en vais à la fin de l’année ! J’espère bien que nos militaires seront capables de tenir leur parole et respecter les règles démocratiques.
rnLe peuple malien a tellement souffert que ce serait là un beau cadeau que nous pourrions lui offrir : qu’il soit fier de son armée.
rn
rnJeune Afrique : Vous n’avez donc pas d’ambition ?
rnATT : Bien sûr que si ! Elle est de réussir sa mission de neuf mois pour mettre en place les bases de la démocratie, passer la conférence nationale en juin, pour faire en sorte que le Mali ait une constitution démocratique, organiser les élections dignes de transparence et de dignité.
rnPuis, pour terminer le tout, défiler, le 20 janvier 1992 date d’anniversaire de l’armée, devant un président de la République régulièrement et dignement élu, avant de retourner à la caserne.
rn
rn

Commentaires via Facebook :