Chronique Internationale : L’héritage Mandela : Alpha Daye Diallo : Montréal, blogueur à Mondoblog

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Depuis une semaine que les plus pessimistes spéculent sur sa mort imminente, Nelson Mandela, 94 ans, gravement malade et affaibli, s’accroche à la vie. Même à la fin, Madiba, ne peut que susciter l’admiration par son courage et sa destinée.  Son combat pour la liberté et la paix, dans son pays et plus loin dans le monde, a fait de lui – sans nul doute – l’être humain le plus célèbre de la planète.  Malgré les nouvelles alarmantes qui nous parviennent, j’espère que ce survivant de Robben Island n’en est pas à son dernier combat.

 

 

Dans l’histoire, Mandela restera dans le monde un exemple de courage, de pardon, de bon sens et d’humanité. Mais, pour nous Africains, quel héritage nous laisse le père de la nation sud-africaine post apartheid ?  Que devons-nous retenir de lui et de son combat pour la paix et la prospérité de son peuple ?

 

 

Pour moi Mandela est l’idéal vers lequel chaque dirigeant africain devrait tendre. Mais, force est de constater qu’actuellement sur le continent, on peut compter sur les doigts d’une seule main les gouvernants qui se rapprochent – et encore en sont très loin – de l’aura du Sud-africain. Tout au long de sa vie et surtout à son accession à la tête de la nation arc en ciel, Nelson Mandela a su prendre les bonnes décisions pour éviter le chaos à son pays.  Son humanité l’a conduit à ne pas se venger de ses anciens tortionnaires et à conduire une politique de réconciliation nationale  qui a, tant bien que mal, rapproché les différents Sud-africains. Son bon sens politique l’a conduit à instaurer une vraie démocratie où chacun peut s’exprimer librement et à doter le pays de l’une des constitutions les plus progressistes au monde. Nelson Mandela, déjà en âge avancé à la fin de l’apartheid, n’aura fait qu’un seul mandat présidentiel préférant laisser la place à la jeunesse pour conduire la destinée du pays. Combien de dirigeants africains se comporteraient de la sorte aujourd’hui ? Tout proche, à sa frontière nord, Mugabe  proche de la sénilité  – s’il ne l’est pas déjà depuis longtemps – s’accroche au pouvoir et est encore candidat à sa propre succession.

 

 

Chers amis Africains, Chers présidents, si vous voulez ressembler à une icône de chez nous, je vous prie de choisir Nelson Mandela plutôt que Robert Mugabe. Ce Robert Mugabe qui aurait pu avoir un destin à la Mandela et dont aurait pu chanter aussi les louanges aujourd’hui, mais qui a plutôt choisi de prendre le chemin inverse. Cette voix de la facilité, de l’autocratie et de la corruption qui a mené le Zimbabwe vers la déchéance. Cette voix du déni qui impute tous nos tords, tous nos échecs à l’histoire et au bras long de l’impérialisme occidental alors que nous sommes les principaux responsables de nos choix et de nos déboires. Nelson Mandela, avec le triste passé qu’on lui connait a su en retenir les leçons et aller de l’avant. Il a prôné la paix, sage dans ses actes et ses choix politiques, il a fait de l’Afrique du sud la grande nation arc en ciel qu’elle est devenue.

 

 

Nelson Mandela de par sa vie, son dévouement pour la liberté et ses actes emplis de lucidité, est et restera pour toujours une source d’inspiration pour des générations d’Africains. Le dicton dit : « Il y a de ces hommes qui n’apparaissent que tous les 1000 ans ». Puisse le futur africain montrer qu’il est erroné.  Le continent a besoin de gens comme Nelson Mandela. Mon grand espoir est que les prochaines années verront naître de nombreux Mandela qui créeront des institutions viables menant  leurs pays vers de la liberté et de vraies démocraties.

 

 

 

Droits de l’Homme

L’AMDH renforce les capacités de ses membres sur la méthodologie de la documentation

 

 

Sous le haut patronage du ministre de la Justice, Garde des sceaux, Malick Coulibaly, l’Association Malienne des Droits de l’Homme, AMDH, a initié un atelier de formation dans le cadre de son programme conjoint FIDH-AMDH. Cette formation a pour objectif principal : « Renforcer les capacités des défenseurs des droits de l’homme au Mali sur la méthodologie à la  documentation et le traitement de l’information ».

 

 

Appuyée par la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme, FIDH, la coopération de la délégation de l’Union Européenne et de la Commission Africaine des droits de l’Homme et du Peuple CADHP, l’AMDH pour l’exécution du programme conjoint FIDH-AMDH, entend renforcer les capacités de ses membres. C’est pourquoi, dans son allocution, pour justifier le contexte de cette formation,  Me Moctar Mariko, s’est basé sur l’histoire récente de la crise sécuritaire et institutionnelle du Mali, qui comporte un douloureux chapitre, marquée par des évènements heurtant la sensibilité humaine. Selon lui, cette crise avec sa kyrielle de violations des droits humains au nord du pays s’est traduite  par des exécutions sommaires à Aguelhok, viols massifs des femmes et filles, enrôlement d’enfants soldats, amputations et destructions d’édifices civils et publics  ainsi que des mausolées. Sans oblitérer les atteintes aux libertés fondamentales au sud du pays : enlèvements et séquestrations des leaders politiques, agressions de journalistes, affrontements entre militaires etc. Il a aussi rappelé que l’année 2011 s’est achevée au Mali par l’adoption d’un code des personnes et de la famille assez critiqué par la majorité des organisations et ONG féminines et l’annonce d’une crise alimentaire. Et l’année 2012, qui devait être essentiellement électorale, a été perturbée par la rébellion touareg  conjuguée à l’invasion des djihadistes et au coup d’Etat du 22 mars 2012.

 

 

« Heureux est celui qui connait les causes des choses », a martelé d’entrée de jeu, Malick Coulibaly, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux.  Pour souligner que le Mali a fait de la promotion et de la protection des droits de l’homme son cheval de bataille. Pour cela, le Mali a besoin de l’infatigable engagement des organisations du secteur afin de contribuer au retour à une vie démocratique pérenne et apaisée.  Il n’a pas manqué de signaler sa joie toute particulière au constat que cette activité se tient dans les nouveaux locaux de l’AMDH, symbole de l’évolution et du renforcement continu de l’association, qui représente encore et toujours une pierre angulaire de la mobilisation en faveur des droits de l’homme. Le projet est un  intitulé “Mobilisation de la société civile pour une réponse à la crise des droits humains au Mali”.

 

 

A en croire le  ministre, ce projet  revêt d’une importance particulière pour le gouvernement malien, en ce qui  vise à l’aider pour une observation attentive et indépendante de la situation des droits de l’homme dans le pays et plus largement dans la sous région.  Il a par ailleurs promis que  le gouvernement soutiendra aussi la nécessaire lutte contre l’impunité. Des actes ont été posés dans ce sens, singulièrement les nombreuses reprises en saisissant la cour pénale internationale. Le gouvernement malien attend de l’AMDH, de la FIDH et de toutes les organisations présentes aujourd’hui, leur implication et leur apport dans le processus  de réconciliation nationale. ”  La paix est négociable mais l’impunité non», a conclu le ministre, Coulibaly.

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