04 juin 1915 – 04 juin 2015, il ya cent (100) ans qu’est né le premier président du Mali, feu Modibo Keita. Pour commémorer les cents ans de sa naissance, plusieurs activités ont été initiées par ses amis et compagnons, sa famille et avec le soutien des plus hautes autorités du pays.
Le président Modibo Keita a eu un destin à la fois fabuleux et tragique. 100 ans après, que retient-on de la vie du 1er président du Mali indépendant ?
Modibo, le panafricaniste
Durant toute sa vie, le président Modibo Keita s’est battu pour l’unité africaine. Figure de proue du panafricanisme, Modibo a fait écrire dans la constitution que le Mali est prêt à renoncer à tout ou partie de son territoire pour réaliser l’Union Africaine. Ainsi, Modibo Keita, Sékou Touré et Kouamé N’kroumah ont été les initiateurs de «l’Union Guinée-Ghana-Mali ».C’est en souvenir de cette fédération qui a éclaté avant 1958 que N’Kroumah a retenu le nom Ghana au pays dont il fut le 1er président. Modibo Keita a été le président de l’éphémère Fédération du Mali qui regroupa le Sénégal actuel et le Soudan Français d’alors. Le 20 juin 1960, cette fédération éclata aussi à son tour sous la pression du colonisateur pour qui, il faut diviser pour continuer à régner en Afrique. En 1957, Modibo Keita fut le Secrétaire d’Etat à la France d’Outre Mer puis Secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil du Gouvernement français. Le 19 novembre 1968, il fut arrêté sur la route de Koulikoro par un groupe de militaires commandé par le Lieutenant Moussa Traoré. En 1977, un communiqué laconique annonça la mort du président Modibo Keita en détention à Bamako.
Pour ses compagnons de lutte et sa famille, il a été tout simplement assassiné. Son corps repose au cimetière de Hamdallaye. Courant 2008, une certaine opinion avait réclamé le transfèrement de ses restes du cimetière au Mémorial qui porte son nom. Ce débat, n’est toujours tranché.
Au moment du coup d’Etat de 1968 contre son régime, le Mali était le 2ème pays industrialisé en Afrique de l’Ouest après le Nigéria. Mais, où en sommes-nous aujourd’hui ? La réalité est visible à l’œil nu.
Daba Balla KEITA