Archives du Mali – Toute la vérité historique sur le coup d’Etat de Dibi Sillas Diarra en août 1969 contre le CMLN

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Si  nous faisons pas ce coup d’Etat, l’histoire va nous condamner, parce que ceux qui ont pris le pouvoir ne sont pas sérieux . Ils vont faire tellement de bêtises qu’un jour le peuple aura marre. Il n’hésitera pas à descendre dans la rue et ces militaires du CMLN vont tirer sur la population ”. dixit le capitaine Alassane Diarra en 1969.

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 Alassane Diarra était l’un des plus proches compagnons d’armes de Dibis Sylla Diarra en août 1969. Cette déclaration de Alassane Diarra en 1969 définissait déjà clairement les intentions des putschistes d’août 1969.

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En effet, en août 1969 soit exactement neuf mois et 24 jours après le coup d’Etat de novembre 1968, le capitaine Dibi Sillas Diarra et ses camarades tentèrent un coup de force contre le CMLN. Les putschistes étaient au nombre de 33 d’où le surnom “ 33 conjurés d’août 1969 ”. Les principaux acteurs du coup d’Etat étaient le capitaine  Diby Sillas Diarra, Alassane Diarra, Samba Sangaré, Guediouma Samaké, Mamy Ouattara, Tiécoura Sogodogo, Boubacar Traoré, Papone Dakono, Amadou Koné, Amadou Traoré, Cheickna Coulibaly, Bekaye Sangaré, Djibril Dembélé, feu Ibrahima Diop, feu Kotou Sangaré, lieutenant Jean Bolon Samaké etc.

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Dibi Sillas et ses camarades considéraient le coup d’Etat de novembre  1968 contre le régime de Modibo Kéïta comme étant illégitime et illégal et souhaitaient le rétablissement de l’ordre constitutionnel normal. En outre Dibi Sillas Diarra et certains de ses compagnons d’armes avaient peur que leur passé n’éclatent au grand jour car ils étaient mouillés dans certains dossiers sales de la première République comme par exemple les dossiers de l’exécution de Fily Dabo Sissoko, Hamadoun Dicko et Kassoum Touré etc. Bref, Dibi Sillas Diarra et ses camarades avaient des raisons de tenter leur chance.

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Le jour fixé pour passer à l’action était le 13 août  1969. Mais malheureusement pour eux il y a eu pas mal de légèreté dans les préparatifs du coup car c’est un lieutenant du groupe des putschistes  qui trahira par la suite ses camarades en remettant au Colonel Joseph Mara, le plan détaillé du coup qui se préparait contre eux. Joseph Mara mis les autres membres du CMLN au parfum du complot qui se préparait. Très vite les évènements vont s’accélérer.

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Dans la nuit du 12 au 13 août 1969, des vagues d’arrestation sont opérées dans les rangs  des  putschistes qui se sont caractérisées par des descentes musclées aux domiciles des intéressés. Cependant, dans la nuit du  12 au 13 août  1969, selon certaines sources, Dibi Sillas Diarra n’était pas à Bamako. Il était à Mopti. Après l’arrestation de ses camarades, on téléphona à Dibi pour l’inviter à se rendre à Bamako dans la nuit même. Arrivé, il fut cueilli et neutralisé sur le champ.

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Les personnes arrêtées étaient toutes détenues à la Sûreté dans les cellules séparées pour qu’ils ne s’influencent pas psychologiquement lors des enquêtes. Leur dossier fut confié pour instruction au juge Yacouba Sall qui faisait quotidiennement les comptes rendus de ses audiences à son ministre de tutelle, c’est-à-dire au Ministre de la Justice de l’époque, qui était Hamaciré N’Douré. La défense des accusés était assurée par des avocats célèbres comme Me Demba Diallo, Me Jacques Vergès etc. Cependant le CMLN avait interdit à Vergès de se rendre à Bamako pour défendre sur place ses clients. Il était reproché aux inculpés d’avoir attenté à la sûreté de l’Etat.

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Après  un simulacre de procès tenu en décembre  1969, les condamnés furent d’abord regroupés à la grande prison de Bamako. Au même moment, étaient détenus dans la même prison des camarades du PMT (Parti Malien du Travail comme Abdrahamane Baba Touré, Kadary Bamba, Bernard Sissoko etc.). Ironie du sort les deux groupes d’opposants au CMLN venaient pour la première fois de se retrouver face à face dans les conditions pas souhaitable.

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En décembre  1969, une dizaine de condamnés dont Dibi Sillas Diarra, Alassane Diarra, Tiécoura Sogodobo et d’autres camarades furent déportés à Kidal. A leur descente d’avion, ils ont reçu un accueil exceptionnel à coups de cravache et de cross. 24 heures après leur arrivée,  Dibi Sillas  et ses camarades furent conduits dès le lendemain aux lieux de corvées. Les corvées consistaient à casser les cailloux pour  les transporter  ensuite aux lieux choisis pour les constructions de maison. En outre Dibi Sillas et ses camarades étaient tenus d’aller chercher de l’eau dans des fûts qu’ils poussaient ou encore à aller chercher du banco pour faire des briques le tout accompagné par des coups de cravache et de cross. Les corvées débutaient à  4 heures du matin, à 9 heures du matin où les détenus revenaient pour manger. Mais quel repas ? Un repas fait de mil rouges bouillis sans sel.

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Après ces fameux repas, Dibi Sillas et ses co-détenus repartaient dans les chantiers qu’on appelait les  corvées de midi qui durait de 9 heures à  18 heures. Et certaines nuits, il y avait souvent des geôliers qui provoquaient des corvées de nuit pour faire travailler Dibi Sillas et ses camarades en les cravachant comme des ânes. A Kidal, Dibi Sillas Diarra et ses camarades avaient  rejoint celui qu’ils voulaient pourtant libérer de prison à savoir l’ex-président Modibo Kéïta également détenu à Kidal.

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Modibo Kéïta était détenu dans un camp militaire construit à l’époque par le capitaine Dibi Sillas Diarra lorsqu’il était commandant de la zone au Nord. Cependant il  n’y avait aucun contact entre la bande de Dibi et l’ex-président ainsi qu’avec certains autres dignitaires de l’US RDA qui étaient détenus dans le Fort, c’était notamment Ousmane Bah, Badara Sow, Konimba Pléat, Mahamane Alassane Haïdara, Attaher Maïga.

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La Rédaction

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La chronologie des principaux évènements de la 1ère République de 1960 à 1968

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19 juin 1960 : Ratification des accords franco-maliens à Dakar par Modibo Kéïta et Amadou Dia président et vice président du gouvernement fédéral et par Jacques Jacquin et Fayer respectivement ministre d’Etat et secrétaire d’Etat représentant le gouvernement français.

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20 juin 1960 : l’Assemblée fédérale malienne vote à l’unanimité la  loi d’indépendance. La fédération du Mali est née.

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 Dans la nuit du 19 au 20 août  1960 : arrestation des délégués soudanais et éclatement de  la fédération du Mali.

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22 Septembre  1960 : Congrès extraordinaire de l’US RDA à Bamako. Il a décidé le transfert à la République soudanaise des compétences qu’elle avait transféré à la fédération du Mali. Le congrès enregistre l’éclatement de la fédération du Mali et proclame la République soudanaise. Etat indépendant et souverain sous le nom de République du Mali libre et tous ses engagements et liens politiques vis-à-vis de la France. Enfin le Congrès opte pour la construction d’un Etat socialiste.

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23 Septembre  1960 : le Mali suspend ses relations commerciales avec le Sénégal.

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29 Septembre  1960 :  Le Mali adhère à l’Organisation des Nations-Unies en tant que 98ème membres de l’ONU

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Septembre  1960 : Création de la Milice populaire du Mali

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1er Octobre 1960 :  Création de l’armée nationale du Mali

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20 Janvier 1961 : Le Mali demande l’évacuation des bases militaires de son territoire.

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18 août  1961 : l’Assemblée Nationale adopte le premier plan quinquennal

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1er juillet  1962 : Création du franc malien.

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20 juillet 1962 :  Manifestation contre le franc  malien.

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24-25 Juillet : Arrestation de Fily Dabo Sissoko et Hammadoun Dicko

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17 Septembre 1962 : Réforme de l’enseignement de masse et de qualité. L’enseignement devient gratuit

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11 janvier  1963 : Création de l’Ecole militaire inter arme de Kati.

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Juin 1963 : Reprise des relations ferroviaires entre le Mali et le Sénégal

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Février 1964 : Exécution de Fily Dabo Sissoko.

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Hammadoun Dicko, El Hadj Kassoum Touré.

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Octobre  1964 : Arrestation de Amadou Fainké qui tentait de créer un parti politique.

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1er mars  1966 : Mise en place du Comité National de défense de la révolution CNDR.

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15 Février  1967 : Signature des accords monétaires franco-maliens.

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18 juillet  1967 : Début de la grande révolution active

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22 août  1967 : dissolution du Bureau politique national du Parti US-RDA . Le comité national de défense de la révolution (CNDR) assume à partir de cet instant les responsabilités du BPN. Le CNDR est doté des pleins pouvoirs, le régime socialiste prend un virage dangereux.

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