En janvier 1957 à Conakry, Fily Dabo Sissoko préside le Congrès constitutif du Mouvement socialiste Africain dont il sera l’un des vice-présidents aux côtés du leader du mouvement : le président Lamine Gueye. Un manifeste adopté par le MSA fixant les buts de la nouvelle formation dont le premier est d’oeuvrer pour une «politique démocratique assurant la personne humaine de la libération de toutes ses servitudes et le libre exercice de ses droits humaine et de citoyen». rn
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Cependant les élections locales soudanaises de mars 1957 ne laissant plus que 6 nègres sur 70 au PSP de telle sorte que les activités politiques de Fily Dabo Sissoko dans son pays vont en s’amenuisant. Par ailleurs, lorsque le MSA s’intègre dans le «Parti du Regroupement Africain» au début de 1958, Fily Dabo est vice-président du groupe parlementaire de cette formation à l’Assemblée Nationale française jusqu’au moment où les députés africains quittent définitivement le palais Bourbon tandis que s’achève la quatrième République française et que naissent les Républiques africaines.
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Aux élections législatives soudanaises de 1959, le RDA obtient 24% des voix mais aucun siège. Fily Dabo et Hammadoun Dicko avaient à l’occasion de cette consultation exprimé leur opposition à la formation d’une fédération du Mali entre le Sénégal et le Soudan qui à leur avis distendrait les liens naturels et indispensables existant entre le Soudan et la Côte d’Ivoire. Le PRA fut dissout par le gouvernement soudanais le 31 juillet 1959 et la fédération du Mali éclatait en août 1960.
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L’arrestation et l’exécution de Fily Dabo Sissoko et de ses camarades en 1964
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En effet la tempête qui emportera Fily Dabo Sissoko commencera à partir du 1er juillet 1962 lorsque le président Modibo Kéïta fit connaître la décision prise par son gouvernement de procéder à une reforme monétaire. Les Maliens avaient jusqu’au 15 juillet pour échanger leur CFA en franc malien. Les commerçants déboussolés par les événements tinrent le mercredi 18 juillet 1962 une assemblée générale dans la salle de réunion de la Maison des Anciens combattants de Bamako, en présence des représentants des plus hautes autorités administratives et politique du pays. Les intervenants exprimèrent leur inquiétude par rapport à la création de la nouvelle monnaie. En pleine réunion lorsque El Hadj Kassoum Touré fit son entrée dans la salle de réunion, il fut accueilli par un tonnerre d’applaudissements des commerçants présents dans la salle. Lorsque le calme revint dans la salle, Kassoum Touré demanda aux commerçants d’ajourner la dite réunion au dimanche 22 juillet 1962 pour permettre aux délégués des autres régions d’y participer.
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L’attitude et les propositions de Kassoum Touré choquèrent les représentants de l’Etat présents dans la salle. C’est pourquoi pour les autorités il fallait à tout prix éviter la tenue de cette grande réunion des commerçants malien du 22 juillet 1962. A partir du 18 juillet, les choses vont s’accélérer : dans la nuit du 19 au 20 juillet 1962 El Hadj Kasssoum Touré est arrêté à son domicile à 4 heures du matin. La nouvelle qui se répandit en ville suscita indignation et colère chez les commerçants. Très tôt dans la matinée du vendredi 20 juillet 1962 des petits groupes de commerçants se formèrent très rapidement et marchèrent sur le commissariat central de Bamako pour exiger la libération de Kassoum Touré. A la suite d’affrontements violents avec les forces de l’ordre, l’on dénombra plusieurs arrestations , plusieurs blessés et même des morts selon certains. Après cet accrochage avec les force de l’ordre, les manifestants se regroupèrent pour marcher en direction de l’ambassade de la France criant des slogans contre les autorités maliennes.
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Le dimanche 22 juillet 1962 l’ordre était établi à Bamako, l’Union Soudanaise RDA désigna une commission nationale avec mission de faire la lumière sur les origines de émeutes et les possibles instigateurs. Très rapidement la commission conclua comme étant instigateur des troubles deux personnes politiques importantes : Fily Dabo Sissoko et Hammadoun Dicko.
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Le lundi 23 juillet 1962 Fily Dabo Sissoko et Hammadoun Dicko sont arrêtés. Une semaine après le lundi 30 juillet 1962, ce fut le tourde Mamadou Niang d’être arrêté. Il était accusé d’être présent au domicile de Kassoum Touré, considéré comme étant au courant de certaines choses.
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Après un interrogatoire musclé Mamadou Niang fut libéré le 7 août 1962. L’arrestation de Fily Dabo et celle de Hammadoun Dicko avait choqué l’opinion nationale et internationale.
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Début août 1962 prenant la parole dans une réunion publique, le président Modibo Kéïta désignait nommément Fily Dabo Sissoko, Hammadoun Dicko et Kassoum Touré comme étant les meneurs d’un complot préparé de longue date en liaison par un autre gouvernement étranger contre le pouvoir en place et le remplacer par un autre gouvernement plus docile aux directives reçues de l’extérieur. Le président Modibo Kéïta concluant son intervention en affirmant qu’il appartiendrait au peuple malien de décider du sort de Fily Dabo Sissoko, Hammadoun Dicko, Kassoum Touré ainsi que des autres manifestants arrêtés. Le 24 juillet 1962, soit quatre jours après les émeutes s’était tenue une réunion du Bureau politique de l’Union Soudanaise «élargie» c’est à dire qu’aux dix neuf membres du Bureau politique national s’étaient joints les membres du gouvernement et de l’Assemblée Nationale ainsi que les membres des organisations de masse de Bamako. Cette réunion avait décidé de déferrer les responsables de l’émeute devant un Tribunal populaire composé de trente neuf membres.
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L’ouverture des débats devant le tribunal populaire fut fixé au lundi 24 septembre 1962. Il n’est peut être pas sans intérêt de mentionner que quelques jours avant cette date à la faveur d’un remaniement ministériel, le portefeuille de la Justice avait été transféré à Madéïra Kéïta, précédemment ministre de l’Intérieur et considéré à l’époque comme l’homme fort du régime.
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Les audiences ont duré quatre jours du lundi 24 au jeudi 27 juillet 1962. Le tribunal siégeait dans la salle de réunion de la Maison des Anciens combattants. Sur les manifestants arrêtés quatre vingt douze des anciens déférés devant le tribunal populaire en plus des trois principaux accusés. Ils étaient reprochés aux inculpés d’avoir organiser un complot et commis un attentat contre la sûreté de intérieure de l’Etat.
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A suivre
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Nous vous proposerons le témoignage de Félilx Houphouët Boigny sur Fily Dabo au prochain numéro
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