ARCHIVE DU MALI – DROIT DE REPONSE DU GENERAL MOUSSA TRAORE

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Mise au point du Général Moussa Traoré depuis Markala (lieu de sa détention)

Dans votre livraison, un article a paru "Droit de réponse de l’US RDA à propos de nos dossiers sur les exactions de la Milice populaire de  1960 à 1968

Monsieur Papa Sékou Sidibé a signé au nom de la Commission de presse (US RDA) cet article qui m’incrimine

Cette mise au point n’a rien de polémique. Je souhaite que tous ceux qui abordent cette question de milice populaire le fasse avec une honnêteté intellectuelle à toute épreuve.

Le programme d’instruction militaire que j’ai élaboré a été remis au lieutenant-colonel Kélétigui Drabo qui en avait acheminé par voie hiérarchique au ministre de la Défense à l’époque, Monsieur Mamadou Diakité.

A la date du janvier 1966, il n’existait pas d’Etat major de la milice.

Un programme d’instruction de base réduit à trois (3) mois alors qu’un programme normal est de neuf (9) à douze (12) mois. Je précise qu’il date de janvier 1966 et non d’avril  1966.

A l’instruction de base, on n’apprend pas l’espionnage, le sabotage et la propagande. Ce volet est réservé aux élèves officiers et aux sous-officiers.

Je défie monsieur Papa Sékou Sidibé de publier le programme en question.

Les responsables de la milice avec lesquels j’ai travaillé pendant les six (6) mois que je suis resté au Centre de formation sont : M Gabou Diawara, M Kansoro Sogoba et Mamadou Konté, Aliou Diakité faisait partie du groupe  mais je n’ai jamais eu à faire à lui.

Il n’est pas exact d’affirmer que les exactions de la milice populaire résultent du programme de formation. Elles résultent de la souveraineté de l’US-RDA et ses dirigeants lui ont octroyé.

La milice est souveraine, déclaraient les dirigeants.

Faire croire aujourd’hui que la milice populaire a servi de bouc émissaire pour justifier l’intervention de l’armée dans la vie politique nationale est une affabulation. Les vraies raisons sont d’ordre politique, économique et social. Je souhaite qu’on ne m’oblige pas à les développer encore ici.

Il n’a jamais existé non plus un Centre de Formation et de Perfectionnement de la milice jusqu’à mon départ. Il y avait un Centre de formation dans chaque groupement et chaque unité formant le corps.

Général Moussa TRAORE

 

NOTE DE LA REDACTION

Nous nous réjouissons que notre rubrique "Archive du Mali" ait trouvé des échos auprès de très hautes personnalités de notre pays.

Comme nous l’avons toujours souligné en lançant cette rubrique, pour tourner une page d’histoire, il faudrait l’avoir d’abord lu.

L’histoire politique de notre pays demeure, marquée par des ruptures brutales qui ont laissé parfois des cicatrices au sein de notre société ; ce qui rend aujourd’hui indispensable une réconciliation nationale en tirant les leçons du passé sans aucune volonté d’humilier l’autre.

Comme  nous enseigne la morale guerrière du Mandé "Il faut éviter l’humiliation aux vaincus avant leur mise à mort"

Aujourd’hui, au Mali, cette morale guerrière revêt plus particulièrement un sens politique.

La Rédaction

 

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