Après 25 ans de la chute du régime dictatorial du président Moussa Traoré, Quelle leçon peut-on tirer sur l’avènement de la démocratie au Mali ?

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Editorial :Que mémoire ne se meure !

26 mars 1991-26 mars 2016, cela fait aujourd’hui 25 ans, que le général Moussa Traoré a été évincé au pouvoir, après 23 ans de règne. Cette funeste journée du 26 mars 1991 gravera à jamais dans la mémoire de tous les maliens. La démocratie, encore appelé le pouvoir du peuple, par le peuple et enfin pour le peuple a également été instaurée par les maliens épris de justice et d’équité espéraient un lendemain meilleur qui verrait une amélioration de leurs conditions de vie et d’apporter un changement nouveau à la gouvernance du pays.

La révolution de 1991 constitue une date importante dans l’histoire politique malienne  car cet évènement a d’abord engendré le pluralisme politique en quittant de l’UDPM, unique parti du président Moussa Traoré, après l’adoption d’une nouvelle constitution. La notion fondamentale de la démocratie était conçue par le maliens notamment la jeunesse comme partager une vision commune de la gestion du pouvoir politique avec tous les citoyens à savoir : la liberté d’expression, le droit de se faire entendre et de se faire écouter, d’apporter sa pierre à l’édifice national. C’est parce qu’on avait faire croire à la jeunesse malienne que la démocratie était la solution idoine pour quitter à la dictature militaire du général Moussa. C’est ainsi dans cette optique, que la jeunesse a prêté le ventre aux tirs de fusils des soldats de Moussa Traoré, car croyant bien un avenir radieux que certains ne cessaient de leur promettre. Combien de jeunes ont péri  dans cette insurrection populaire ? On les appelle aujourd’hui les « martyrs de la révolution du 26 mars 1991 » et reposent dans le cimetière de Niaréla, convaincus que leur lutte pour le changement n’a pas été vaine. Pendant ce temps, et en réalité, ceux qui les poussaient à affronter les balles de fusils, mais qui n’osaient jamais s’exposer, se « sucrent » aujourd’hui, indécemment, sur le dos de la « démocratie » et devant un peuple désabusé et, honteusement, trahi. Les acteurs politiques de la révolution de mars 1991, ont, tout simplement, trahi le peuple malien et la mémoire des martyrs tombés sous le coup de la révolution.

Une  République où les leaders politiques ne sont pas aux attentes du citoyen lambda !
De 1991 à nos jours, la démocratie est devenue comme un système qui consiste à gagner son pain sur le dos de l’Etat, car le progrès a été le regret pour le pauvre malien, de voir piller les deniers publics de l’Etat par les dirigeants. Ainsi, les partis politiques, créés dans le sillage de la démocratie, sont loin de combler les attentes populaires. Le faible taux de participation aux différents scrutins électoraux, pourrait attester ce désintérêt qu’ont, de plus en plus, les Maliens vis-à-vis de la chose politique.

Au pouvoir, les têtes changent et se ressemblent toutes. La gestion du pouvoir est devenue une affaire de  famille où les mêmes têtes reviennent toujours. On fait du neuf avec du vieux, comme diraient certains. La majorité au pouvoir, joue des coudes pour des postes au gouvernement parce que la fonction de ministre est devenue un tremplin pour inscrire son nom sur la liste des « gens riches ». Les hommes politiques de l’opposition, utilisent les souffrances et les inquiétudes des populations pour leur propre promotion.

Où sont passés les idéaux de la révolution de mars 1991 ? Où sont la justice, l’équité, la promotion et la défense des droits du citoyen, le mieux-vivre et le mieux-être… ?

Aujourd’hui les mentalités ont changé complètement dans l’esprit du politicien malien, car cupide et ne voit absolument rien si ce n’est pas son propre intérêt et de voir les pauvres populations mourir de faim et de soif. Les dirigeants deviennent les véritables criminels économiques du pays et ceux qui pourraient également crier au voleur ou qui crient au voleur, attendent certainement qu’ils soient mis dans les conditions de vol pour pouvoir à leur tour voler. Les gouvernants ne se soucient plus l’avenir du pays. Quelle indignation pour les gouvernés ? Quel a été alors l’intérêt du départ du général Moussa Traoré à la magistrature suprême du pays ? Où est qu’on en est aujourd’hui avec la nouvelle voix de développement ?  

Il est vraiment à noter que le peuple malien, meurtri et divisé aujourd’hui par la situation actuelle n’a pas connu la véritable démocratie, car 25 de trahison ne pourraient jamais prospérer un Etat comme le nôtre. L’esprit malien est accablé et ceux qui ont certainement vécu la révolution du 26 mars 1991 ont l’impression d’être trahi par la gouvernance actuelle et même si certains pouvait faire revenir aujourd’hui sous l’époque de Moussa Traoré, le feraient sans hésiter. Le pouvoir du peuple qui était conçu par l’esprit du peuple malien comme le véritable maillon du développement nuise  aujourd’hui les populations défavorisées. Cela doit amener aux hommes politiques de changer les mentalités politiques et de changer définitivement d’une manière à l’autre afin que le pays puisse vivre la démocratie qu’aspiraient les martyrs de la révolution de 1991.

Alassane Cissé

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1 commentaire

  1. Je m’incline devant la mémoire des martyrs de 1991. Au delà, j’apprécie et je regrette même ce régime “dictatorial” de Moussa Traoré que tous ces régimes qui se sont suivis depuis 2012 et qui se réclament “démocratiques” et que tout le monde, de bonne foi sait que ces différents régimes ont été ceux des voleurs, violeurs, menteurs et suceurs du peuple malien.

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