51ème anniversaire de l’indépendance du Mali : Un tour d’horizon s’impose

0

Le Jeudi 22 Septembre 2011, la République du Mali, notre pays, célébrera le 51ème anniversaire de sa Souveraineté Nationale. Dans un contexte marqué par la misère, le code de la personne et de la famille, le projet de révision constitutionnelle, les élections de 2012, la montée de la corruption, de la délinquance, la cherté de la vie et la lutte contre le terrorisme qui ont été autant de maux marquant cette année. Quelles perspectives d’avenir à retenir ?
 

L’entre deux 22 Septembre 2010-2011 a été une année très sombre pour la République du Mali. Une année de troubles, de confusions et de misères. Les multiples crises qui ont marqué cette année, ont eu des conséquences fâcheuses qui dépassent notre perception. Avec la crise poste-électorale Ivoirienne, la cherté de la vie  écrase le bien-être des Maliens jusqu’à ce jour. Comme témoigne le prix du sucre et du carburant qui continue de gravir les échelons. Bref, 70% des Maliens sont réduits à l’état d’indigent.

N’oublions pas les réalisations qui ont été enregistrées cette année ; des établissements publiques, des aéroports, des écoles, des routes des ponts… , ont été battis ou rénovés sous l’initiative du président de la République, son excellence Amadou Toumani Touré. Tout cela avec le PDES comme précurseur du développement de notre pays. Cela est très salutaire, mais toutes ces perspectives novatrices semblent avoir moins de poids devant les multiples crises qui ont secoué notre pays tout comme d’autres pays du monde. Analysons donc ces dernières qui retiennent notre attention.

La crise scolaire : qui a secoué notre école, particulièrement l’université, constitue un malaise social que l’Etat Malien tarde d’élucider. Son rebondissement continu montre l’incapacité du gouvernement à sortir notre école de sa torpeur, compromettant du même coup l’avenir de notre pays. Même si l’université a été fermée spontanément pour trouver un remède contre cette plaie qui a longtemps rongé ses entrailles, la réussite de cet engagement légitime demeure douteuse compte tenu de l’ampleur du problème et des moyens s’y afférant. L’Université qui est le porte-flambeau de nos futurs cadres, sinon de l’avenir de notre pays est confrontée à d’énormes problèmes dont le ministre de tutelle et ses partenaires ont pu déceler les plus essentiels pour relever le défi. Toute fois, ces difficultés demeurent difficilement curables dans un Mali où la corruption a été instituée et qui constitue un frein au développement de toute nation. Et pour dernier effet de ce volet scolaire, le chômage des jeunes fait rage. Malgré les prétendus efforts déployés par le gouvernement via l’APEJ et l’ANPE, rien ne paraît changé, au contraire, ça continue de s’aggraver. Mais nous savons bien que c’est l’un des grands soucis de nos autorités, particulièrement le président ATT qui fonde son espoir sur les jeunes. Ce qui exige la réformation du système éducatif Malien global au lieu de porter la réforme uniquement sur l’université qui dépend des structures primaires et secondaires qui l’alimentent. A l’heure même où nous écrivons ces pages, il ya un grand nombre d’étudiants qui peinent encore à toucher leurs bourses d’études de l’année écoulée dans les couloirs d’Ecobank.

La confusion autour des nouvelles lois adoptées : dans son souci de donner au Mali une image nouvelle comparable à celle des pays dits avancés, le gouvernement malien a procédé à l’adoption de plusieurs lois durant cette année 2011 dans un climat d’incompréhension et de confusion presque total. Parmi ces lois, il faut signaler le projet de révision constitutionnelle (qui n’est pas encore adopté par référendum) et l’AMO. En somme, si toutes ces lois ne sont pas imposées au peuple malien, il faut reconnaître qu’il na pas eu le droit, voire même l’occasion de donner son opinion avant leurs soumissions  à l’assemblée Nationale. La preuve est qu’elles sont soumises au peuple pour qui nos autorités gouvernent  pourtant. Pour le code de la personne et de la famille, la communauté musulmane ne le partage pas à bon escient.  Pis encore, l’adoption du projet de révision constitutionnelle et la mise en place de l’AMO sont aussi passées par cette même méthode absurde que le peuple ne comprend pas en pleine démocratie. C’est donc au milieu de la confusion que le gouvernement malien a adopté ces différentes lois.

Préparatifs des échéances de 2012 et la mise en place de la CENI : En violation de la loi électorale, nos autorités n’ont pas respecté la répartition des postes dans la mise en place de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Raison pour laquelle l’opposition menace de saisir la justice. La réduction de l’opposition par des voies illégitimes n’est pas une priorité en pleine démocratie. Nous regrettons cet entêtement de certains de nos administrateurs qui, après avoir élaboré et voté eux-mêmes les lois qui sont comme des dogmes religieux (sacrées et inviolables), ne peuvent s’empêcher de les violer. Cela prouve à suffisance que la démocratie souffre terriblement au Mali.

La corruption : elle a atteint des horizons imprévisibles et devient un mode de gouvernance au Mali. Les multiples traques du gouvernement contre les vampires des deniers publics ne paraissent plus suffisantes pour mettre fin à ce fléau. D’où elle serait une plaie incurable et l‘ambition du gouvernement et des bonnes volontés ne sera jamais une réussite totale dans cette lutte anti-corruption, vu l’absurdité de certains administrateurs qui ont perverti le sens de l’argent. Ce fléau accentue néanmoins la pauvreté, la délinquance, le terrorisme…

La lutte contre le terrorisme : malgré les efforts du gouvernement  et ses partenaires étrangers, la lutte anti-terroriste ne sera pas aisée au Mali où nichent  les sanctuaires d’Al-Qaïda (au nord). Même si le nombre d’enrôlements des agents de l’armée a connu un boom, le Mali ne pourra réussir dans cette lutte que s’il cherche d’abord à combattre le chômage et la pauvreté en milieu juvénile (car c’est de la misère que naî0t la frustration) et ensuite de contrôler totalement le Nord-Mali (qui paraît impossible et coûteux).

La révolution Maghrébine ou arabe : La révolution Maghrébine qui a tourné en chaos n’a pas épargné notre pays.  Le Mali a vécu et vit encore le terrible drame de la crise Libyenne. L’effondrement du régime de Tripoli a de sérieuses conséquences sur l’économie et la sécurité intérieure de notre pays. Puisque la Libye était un grand partenaire commercial et même donateur privilégié du Mali. Aussi les armes de la rébellion Libyenne circulent clandestinement à travers tout notre territoire dans les mains des délinquants. Ce qui porte à craindre ces derniers et les frappes d’Al-Qaïda.

Avant elle, c’était la crise pst-électorale Ivoirienne qui a longtemps paralysé notre commerce. Témoigne le prix du carburant, de l’huile et du sucre qui n’ont cessé de grimper.

En somme, si nous n’avons pas oublié d’autres, ces six ’(06) volets constituent le bilan essentiel de l’entre deux 22 Septembre 2010-2011.

Les perspectives d’avenir : le gouvernement qui est le premier pilote a généralement beaucoup à faire pour rendre l’avenir de notre pays plus meilleur. ATT qui va bientôt céder le gouvernail, dans quelques mois à son futur successeur, doit relever ce défi pour concrétiser toutes ses œuvres, tous ses engagements à bon escient. Mais le faisant, il doit éviter d’imposer un futur président de sa volonté à la Nation Malienne en 2012. Cela serait du tribalisme qui est un danger pour toute nation soucieuse de son avenir. Pour cela, les Maliens sauront choisir démocratiquement le candidat qui répondra à leurs exigences et à celles de la Nation. Le contraire porte à craindre le trouble. La démocratie malienne n’appartient à personne, elle est le fruit de tout un peuple qui l’a acquise  le 26 Mars 1991 dans un bain de sang. Le Mali est reconnu depuis le 22 Septembre 1960 comme un pays indépendant. Mais c’est évident de constater que le Nord de notre pays ne l’est pas, car ; malgré le fait que cette partie de notre territoire soit la plus dangereuse et la moins peuplée, son contrôle échappe à nos autorités.
Ibréhima DIAMOUTENE
 

Commentaires via Facebook :