26 mars: 23 ans après les plaies restent ouvertes

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De janvier à mars 1991, des jeunes et des femmes, sortis pour réclamer la fin de la dictature, ont été pris à partie par les soldats.  Ces derniers ont tiré à balles réelles sur les manifestants faisant de nombreuses victimes. Certains sont morts sur le coup, d’autres succomberont plus tard à leurs blessures. D’autres encore vivent toujours avec de graves séquelles.

 

L’indemnisation des victimes, un dossier qui n’est toujours pas classé. 23 ans après. Le ministre du Travail, des Affaires Sociales et Humanitaires a annoncé que des indemnités ont été versées aux familles des victimes par les gouvernements précédents. Cela conformément à la loi adoptée à cet effet et son décret d’application. Sans pour autant préciser les montants alloués, ni même indiquer la poursuite du processus d’indemnisation.

 

A l’endroit des veuves, des veufs et des orphelins, des efforts ont été consentis par les différents gouvernements, reconnait Abdoulaye Traoré, président de l’ADVR (Association pour la Défense des Victimes de la Répression). Pourtant, a-t-il indiqué, les plaies restent ouvertes. C’est pourquoi Abdoulaye Traoré appelle au pardon : « vingt ans se sont écoulés sans pouvoir panser les plaies. A présent, devrions-nous pardonner à ceux-là qui ont tiré à balles réelles sur de simples marcheurs qui ne réclamaient que liberté, justice, et démocratie? », s’est-il interrogé dans son discours.

 

Les événements récents de 22mars 2012 ont ébranlé 20 ans d’acquis démocratiques. Ils ont permis de jeter un regard rétrospectif sur la démocratie malienne. Des maux qu’on croyait à jamais bannis refont surface. Ce qui fait dire à Victor Sy, que la démocratie malienne est un échec. «La démocratie malienne est mal partie. Je l’ai dit en 1995 dans une tribune parue dans le journal Le Républicain. Deux choses handicapent la démocratie au Mali. La première, c’est qu’elle tire son essence des valeurs occidentales donc capitalistes auxquelles les Maliens ne comprennent rien. La seconde plaie de notre démocratie est la conséquence de la première. Ce sont des tares qui gangrènent notre démocratie qu’il faut éradiquer. Ces tares sont : la corruption, le paternalisme et la croyance à la prédestination », a conclu l’octogénaire proche du MP22.

Mamadou TOGOLA

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