26 Mars 1991- 26 Mars 2016 : Au secours, GMT revient !

7
Le général Moussa Traoré
Le général Moussa Traoré

‘’Le Mali sous Moussa Traoré’’, c’est le titre de cet ‘’ouvrage’’ provocateur que nous proposent  l’ancien tyran et son clan, avec comme objectif de tenter de distraire les Maliens et  réécrire l’histoire chaotique des 23 ans de dictature pendant lesquelles, ils ont torturé, tué et pillé les ressources économiques du pays..

Cet ‘’ouvrage collectif’’ a été réalisé sous la direction de Djibril Diallo, ancien secrétaire politique de la défunte Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM). Celui là même qui, en 1990, avait osé défier son mentor qu’était le général Moussa Traoré, en démissionnant du parti, parce que disait-il : « l’UDPM a atteint son seuil d’incompétence ».

Cet homme à l’époque, s’était attiré une certaine sympathie du peuple malien décidé à prouver au Grand Manitou d’alors qu’il avait du ‘’cœur’’.

Concernant les autres membres du comité de rédaction de ‘’l’ouvrage ‘’, il ne s’agit ni plus, ni moins que d’un petit  groupe d’hommes usés et désœuvrés.

Dans leur ouvrage qui n’est autre qu’une provocation et une tentative de réécriture de l’histoire du Mali, le Général est tout simplement présenté comme Moussa Traoré. Que les temps changent !

Mais, on peut toujours se demander, quelle mouche a pu bien piquer GMT et ses historiens pour en arriver là ?

A n’en pas douter, le fait que l’ancien dictateur ait été l’année dernière élevé au rang de Républicain par le président IBK en est pour quelque chose.

C’est ainsi que déjà, dans l’avant propos du ‘’livre’’ véhiculé par la haine, la rancœur et le désir de revanche sur l’histoire, ils s’attaquent d’abord à l’ORTM. Pour une histoire d’interview accordée à l’ancien tyran en 2010 à l’occasion du Cinquantenaire de l’indépendance du Mali, et qui n’aura jamais été diffusée. Et pour cause, le général Moussa Traoré avait exigé que ledit entretien soit intégralement diffusé. Comme à l‘époque où il était président de la République, et dictait ses lois partout et n’ importe où.

Ce ‘’livre’’ donc est en réalité une récapitulation intégrale de la dite interview. Mais en plus, l’homme qui a assassiné des centaines de fils du pays, et rendu à  jamais infirmes d’autres, évoque l’important  thème relatif à la liberté de la presse au Mali.

Amnésiques pour la circonstance, ses historiens se sont chargés d’expliquer que déjà en 1988, cette liberté  était effective. Mensonge.

C’est vrai qu’à  l’époque, la revue culturelle Jamana et le magasine des jeunes, Grin-grin avaient été créés par Alpha Oumar Konaré. Mais, ni l’une, ni l’autre n’avaient pour option affichée, de combattre le régime dictatorial du général Moussa Traoré. Pendant ce temps, un vieil homme, feu Boubacar Keita que le régime considérait comme un fou, publiait un petit papier dénommé la ‘’ Roue’’. Mais en réalité, c’est en 1989 (précisément le 17 mars 1989) que Mr Alpha Oumar Konaré a pris tous les risques pour créer un véritable journal dénommé ‘’Les Echos’’. Ce journal avait subi toutes les foudres du pouvoir : expulsion de l’Assemblée nationale de ses reporters, intimidations, chantages et emprisonnement de certains de ses rédacteurs.

‘’Les Echos’’, contrairement aux affirmations des écrivains au service de l’ancien dictateur n’a Jamais été financé par l’Extérieur. C’était un groupe d’hommes et de femmes patriotes connus de tous, (avec à leur tête Alpha Oumar Konaré) qui, sur leurs revenus personnels prélevaient quelques sous afin de défendre à travers les Echos la patrie meurtrie.

Aussi GMT, tout comme ses sbires d’hier et d’aujourd’hui  savent bien que le journal les Echos avait son siège (Oulofobougou, rue Dakar) à Bamako et qu’il était conçu et imprimé au Mali. Tous savaient que son directeur de publication, s’appelait Alpha Oumar Konaré. Les rédacteurs des Echos, les collaborateurs étaient également tous connus.

Moussa Traoré n’avait  cependant pas osé tenter de détruire le journal, parce que cet organe appartenait au Peuple Malien et était devenu plus puissant que le dicyateur et son clan. En plus, avec sa ‘’démocratie au sein de son parti’’ unique et inique,  Moussa Traoré pensait tirer profit de la création de les Echos qui pour lui, devrait prouver qu’au Mali, la liberté de presse était une réalité.

Dans son ‘’livre’’, le Boucher national à travers ses valets, évoque également des questions relatives à la politique nationale, l’éducation, au problème de santé au Mali, à l’équipement militaire de nos Forces Armées et à la politique extérieure du Mali…Des domaines dans lesquels, le dictateur GTM n’aurait brillé que dans la médiocrité.

Quant à son parti UDPM, dont les prouesses sont vantées dans le ‘’ livre’’, Moussa Traoré lui-même dans une interview accordée à Jeune Afrique en 1987 disait  à propos : ‘’le parti n’existe pas ! Seuls des malhonnêtes m’entourent ! Tous mes compagnons sont corrompus !’’.

Amnésie collective ?

Cependant, dans leur reliure de tracts, les écrivains au service de l’ancien Grand Manitou ne font point cas  des châteaux qui ont été construits en 1973 à travers le Mali, alors que dans le nord de notre pays, le cheptel était décimé et les populations mourraient de faim et de soif, suite à une terrible sécheresse.

Ils oublient également tous ces intellectuels et opposants    envoyés dans les bagnes de Taoudénit et de Kidal. Ils ont aussi oublié le jeune étudiant Abdoul Karim Camara dit Cabral, l’ancien président de la République, Modibo Keita qu’ils ont été assassinés. Ils ont  même oublié leurs propres camarades comme Tiécoro Bagayogo, Karim Doumbia, Kissima Toungara qui ont humiliés avant d’être liquidés. Ils ont surtout oublié de mentionner dans leur ‘’œuvre’’, les centaines d’élèves et étudiants et même des malades mentaux  froidement assassinés  par GMT dans les rues de Bamako et  d’autres localités du pays.

Ils ont enfin oublié que, c’est grâce à la magnanimité du peuple malien, à son esprit de tolérance, qu’ils sont aujourd’hui encore bien vivants, bénéficiant de tous les privilèges sur le dos du contribuable.

Le général Moussa Traoré, même s’il a été promu Républicain, n’est rien d’autre qu’un assassin. Il devrait, le général Moussa Traoré, ou Moussa Traoré tout court, non seulement se réjouir de compter parmi les vivants (contrairement aux jeunes élèves et étudiants qui sont sous terre au cimetière de Niaréla ou ailleurs) mais aussi, du fait que, grâce aux présidents Alpha et ATT, il est toujours général et, mieux ou pire, il bénéficie du statut d’ancien président de la République avec tous les avantages liés à son ‘’rang’’.

Boubacar Sankaré

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. Pourquoi ce livre devienne l’objet de panique chez les démocrate voleurs? Le châtiment divine est là.

  2. Merci SANAGARE.
    C’est effectivement grâce à l’esprit de tolérance que ” l’auto-gradé” Général (de lieutenant à général) dont le seul fait de guerre est le coup d’état de 1968 et les assassinats du Premier Président de la République du Mali, de ses propres acolytes et de dizaines de jeunes, femmes et hommes de ce pays, s’affichent aujourd’hui au grand jour comme pour narguer le peuple malien.
    Cet homme est en vie à présent parce que le peuple malien le loge, l’entretient et le soigne à coup de millions (son séjour médical au Maroc puis en France en 2010).
    Décidément notre démocratie vire à l’insulte de notre peuple et de notre histoire contemporaine. Intellectuels, vous qui avez transformé le CMLN en UDPM de grâce arrêtez le massacre.
    Qu’avez- vous fait des usines existant en 1968?
    Qu’avez vous fait du corps de Cabral?
    Avez – vous oublié la période des mois sans salaire au Mali?
    Avez-vous oublié les villas de la sécheresse?
    Avez- vous oublié la fuite des cerveaux du pays vers la Côte d’Ivoire, le Gabon, la France, le Sénégal etc?
    Avez -vous oublié l’état du pays en 1990?
    Les seuls services employeurs du Mali du temps du CMLN et de l’UDPM n’étaient-ils pas l’armée, la police et la gendarmerie? Pour la défense du régime?
    Votre intervention (livre) est inopportune et ne sert pas le passé de votre mentor.
    Le silence vous serait plus profitable que ce vacarme que vous créez.
    L’histoire du Mali ne sera pas votre histoire.

  3. qui veut encore nuire a ce Monsieur les Maliens rester tranquille sinon vous serez les grands déçus de cette histoire la vérité c’est n’ai pas MOUSSA TRAORE qui a donné l’ordre de tiré sur les gens alors faite attention l’histoire va vous rattraper

  4. Ah le Maliba wayi et entendre que GMT est un grand républicain, il y’a à se demander si on vit et parle du même pays (Mali) et de la même personne (GMT )walaye. Les martyrs auront beau retourner dans leur tombe le Mali est vraiment le pays où tout est possible et permis; Allah ka hinna tabagaw là.

  5. Le Mali et les maliens ont pardonnés, mais n’ont pas oubliés! ne remuons pas le couteau dans la plaie. La première république est la plus regrettable puisque en 8 ans de pouvoir nous avions une perspective, un idéal, des objectifs. Nous avions la qualité, capacité se faire du Mali se qu’est aujourd’hui nos voisins ou même plus!

Comments are closed.