Mise sur les fonts baptismaux le 1er octobre 1960, l’armée malienne commémorera ce 20 janvier 2012, le 51è anniversaire de l’adresse du président Modibo Kéïta aux chefs des missions diplomatiques accrédités à Bamako. En toile de fond de cette adresse, il a demandé à la France de libérer les bases militaires maliennes.
Genèse du 20 janvier 1961
La déclaration de Modibo du 20 janvier 1961 était une réponse à la demande des politiques, de la société civile et des syndicats. Ces couches sociales se sont prononcées en faveur de la création d’une véritable armée malienne, composées et formées uniquement par des maliens. Ils ont demandé aussi le départ pur et simple des autres forces du territoire malien. C’était le 22 septembre 1960 au Collège technique de Bamako. A rappeler aussi que la présence de ces forces françaises au Mali s’expliquait par des accords franco-maliens signés à Paris le 22 juin 1960.
Seulement quatre jours après l’indépendance, le décret n° 249/60 du 26 septembre 1960 a baptisé l’Etat major territoriale du Soudan. Désormais, il porte l’Etat major de l’armée du Mali. Et une semaine après soit le 1er octobre 1960, l’armée malienne a été mise sur les fonts baptismaux. La déclaration a été faite par le capitaine Sékou Traoré, Chef d’Etat major.
Quatre mois après ce souhait des couches sociales, le président Modibo Kéita a réuni à Koulouba le 20 janvier 1961 les chefs des missions diplomatiques accrédités à Bamako pour les informer de sa décision de voir la France d’évacuer les bases militaires maliennes. C’est ainsi que les bases concernant seront libérées une à une. D’abord, le 8 juin 1961pour la garnison de Kati, 8 juillet celle de Tessalit, le 2 aout la base de Gao et enfin le 5 septembre la base 162 de Bamako.
L’armée malienne en sept dates !
Depuis sa création en 1960 l’Armée malienne a connu plusieurs mutations. Elle a marqué l’histoire du pays pendant certaines dates. Parmi lesquelles on peut citer :
-Le 1er octobre 1960 : cette date a vu la création de l’armée malienne, après l’éclatement de la fédération du Mali et l’accession de notre pays l’indépendance. La création a été prononcée par capitaine Sékou Traoré, Chef d’Etat major.
-Le 28 décembre 1960 : marque la nomination du premier chef d’Etat major général de l’armée malienne. Il s’agit du Colonel Abdoulaye Soumaré.
Le 20 janvier 1961 : le président Modibo Kéïta s’adresse aux chefs des missions diplomatiques accrédités à Bamako. Il demande à la France d’évaluer les bases militaires maliennes.
Le 5 septembre 1961 : marque l’évacuation de la dernière base militaire malienne par la France. Il s’agissait de la base aérienne 162 de Bamako. L’évacuation avait commencé par la garnison de Kati le 8 juin 1961.
Le 19 novembre 1968 : l’armée s’invite au devant de la scène en renversant le président Modibo Kéita, pour instaurer un régime militaire pendant 23 ans.
Le 26 mars 1991: l’armée parachève la lutte des couches sociales du pays, qui réclamaient d’abord l’ouverture démocratique puis le départ du Général président Moussa Traoré. Ce jour-là, il a mis aux 23 ans du régime de Moussa Traoré.
Le 8 juin 1992 : après une transition réussie de 14 mois (pendant lesquels l’armée a participé aux côtés des autres forces vives de la nation à la mise en place des jalons de notre démocratie), elle a remis le pouvoir au président démocratiquement élu.
Après 51 ans d’existence, l’armée continue sa structuration et sa professionnalisation. Elle s’achemine doucement mais sûrement vers une armée républicaine, et incontournable dans le développement du pays. Elle reste toujours à l’avant-garde de la défense du territoire national.
Ahmadou MAÏGA
Brève présentation de l’armée à travers ses directions et le chef d’Etat-major général des Armée
Le chef d’Etat-major général des Armées
Le chef d’Etat-major général des Armées assiste le ministre chargé des Forces armées dans l’exécution de la politique militaire, notamment en matière d’organisation générale des armées et services, de mise en condition d’emploi des forces, de coordination interarmées et de mobilisation. Conseiller militaire du gouvernement, il est consulté sur les orientations stratégiques et les implications militaires des options et choix, en matière de défense.
Il est chargé d’assurer la coordination interarmées, de veiller à ce que l’aptitude des Forces et de leurs soutiens corresponde aux capacités requises, de veiller à l’élaboration, à l’application et à la constante adaptation des doctrines et règlements d’emploi des Forces et des manœuvres. A cet effet, il supervise les exercices interarmées et soumet au ministre chargé des Forces armées les priorités identifiées et les besoins qui en découlent.
Direction de l’information et des relations publiques des Armées
La Direction de l’information et des relations publiques des armées a pour mission de collecter et traiter l’information et d’assurer les relations publiques des armées.
Direction du Service social des Armées
La Direction du Service social des armées a pour mission d’élaborer et de mettre en œuvre les éléments de la politique des Forces armées, en matière de solidarité, de protection et de promotion sociale des militaires, de leurs familles et des anciens combattants. A ce titre, elle est chargée de procéder à toutes les études et recherches nécessaires à la mise en œuvre de ladite politique, préparer les projets de programme et de plans d’action dans le domaine de la solidarité, de la protection et de la promotion sociale des militaires, de leurs familles et des anciens combattants, de mettre en œuvre et d’évaluer les différentes stratégies et actions qui concourent au bien-être individuel ou collectif du personnel des Forces armées, de promouvoir les formations de reconversion des militaires dans des métiers de leur choix pour faciliter leur réinsertion dans la vie civile.
Direction générale des Ateliers militaires
Elle a pour mission la recherche industrielle, la réalisation d’ouvrage de construction métallique au profit des Forces armées, la confection des biens d’équipement de bureau et d’ameublement pour les différents services du ministère chargé de la Défense, la réparation de l’armement, des optiques, des autos et engins blindés de 4è et 5è échelon, la participation au développement économique et social du Mali.
Direction du Génie militaire
Elle est chargée d’appuyer les unités engagées au combat, assurer la réalisation, le suivi et l’entretien du domaine et des infrastructures militaires, assurer la formation de son personnel, assurer l’entretien et la réparation du matériel du Génie, réaliser des études et/ou des travaux d’intérêt public à la demande du gouvernement ou des collectivités, participer au développement économique, social et culturel du pays, participer aux actions en faveur de la paix et de l’assistance humanitaire.
Etat-major d’armée de l’air
Dans le cadre de sa mission de défense, l’Armée de l’Air a la charge de veiller à la surveillance et à la protection tant de l’espace aérien national que des points jugés sensibles. Elle participe également à la défense opérationnelle du territoire et aux actions en faveur de la paix et de l’assistance humanitaire. Elle fournit en cas de crise un soutien rapide et efficace aux unités de surface pour leur permettre d’avancer en pleine connaissance de cause.
Outre ses missions de défense et en raison de l’immensité de notre pays, l’Armée de l’Air aide à aplanir les difficultés de communication entre les différentes localités du territoire national. En cela, elle participe directement et concrètement au développement économique du pays. Du reste, l’impact de cette action de désenclavement est hautement apprécié des populations qui en sont les premières bénéficiaires. Ainsi, une moyenne de 1538 passagers et de 150 tonnes de fret est transportée tous les ans par l’Armée de l’Air.
D’un autre côté, elle apporte un appui concret et ponctuel à la lutte antiacridienne et à la protection des végétaux. C’est là une œuvre de développement de haute qualité dans un pays sahélien toujours menacé par les parasites, sauterelles et autres ennemis des végétaux.
L’autre volet de la mission de l’Armée de l’Air réside, quand les circonstances l’exigent, dans les opérations de recherche et de sauvetage menées en étroite collaboration avec la direction nationale de l’aviation civile. Ces actions permettent non seulement de sauver, en cas de catastrophe, des vies humaines mais aussi d’éviter, par la célérité des interventions, des dégâts matériels importants. Compte tenu de l’étendue de notre pays, un tel engagement requiert beaucoup de savoir-faire et un esprit de sacrifice hors du commun.
Direction des Ecoles militaires
Cette école a pour mission de mettre en œuvre la politique de formation au sein des Forces armées. A cet effet, elle est chargée notamment de coordonner les activités des écoles de formation militaires, évaluer les formations dans les écoles militaires, veiller à la conception et à l’harmonisation des documents relatifs à l’instruction, organiser les concours d’entrée dans les écoles et centres de formation, aider à la sélection pour l’entrée dans les écoles de formation militaires à l’extérieur, participer à la réalisation des équipements et infrastructures scolaires, réaliser les matériels didactiques, faire sur demande, la formation militaire des services et organismes.
Direction générale du Service de santé des Armées
Elle assure le soutien sanitaire des Forces armées et de sécurité et de participer à l’effort de développement sanitaire du pays. A cet effet, elle est chargée du service médical des Armées notamment les activités médicochirurgicales curatives dans toutes leurs spécialités, de la médecine préventive, l’hygiène, la médecine du travail en milieu militaire et la médecine d’expertise médicale du personnel militaire, de l’administration, l’organisation et la logistique liées à la conservation et la récupération des effectifs, du ramassage, le triage, la mise en condition d’évacuation, l’évacuation, et le traitement des blessés de toute nationalité et en toute circonstance, de la pharmacie en milieu militaire, des activités de services vétérinaires en milieu militaire.
L’Armée de terre
L’Armée de Terre constitue la composante principale des forces armées du Mali. Héritière de l’armée coloniale et de l’éphémère armée de la Fédération du Mali, elle a connu diverses mutations.
Jadis implantée ça et là pour des raisons exogènes, elle est en passe de réussir aujourd’hui une meilleure occupation du terrain avec un effectif jeune, de plus en plus professionnel. Ses unités mieux dotées, disposent de capacités opérationnelles réelles. Menant une politique de formation tous azimuts, elle bénéficie du soutien et de la compréhension du peuple malien.
L’Armée de Terre est une armée républicaine. Elle est au service du peuple malien tout entier et peut être amenée à répondre à la sollicitation internationale dans le cadre du maintien de la paix. Plus spécifiquement, elle a pour mission de garantir la Constitution, la forme républicaine des institutions et l’Etat de droit.
Elément central du dispositif de défense opérationnelle, elle assure la défense de l’intégrité du territoire contre toute forme d’agression, la stabilité du pays et l’appui au maintien de la sécurité intérieure et de l’ordre. Concernant ce dernier point, elle apparaît comme une force supplétive, chargée de fournir appui et assistance aux forces régulières de maintien de l’ordre, lorsque le besoin se fait sentir, et exclusivement sur réquisition régulière de l’autorité civile compétente.
Composante essentielle des forces vives de la nation, l’Armée de Terre participe à l’effort de développement économique, social et culturel du pays. De plus en plus, elle contribue aux opérations de maintien de la paix et/ou d’assistance humanitaire dans le cadre de l’ANAD, de la CEDEAO, de l’OUA, devenue par la suite UA, et de l’ONU.
En résumé, comme composante des Forces armées maliennes, les missions de l’Armée de Terre revêtent un double aspect. D’une part, elle doit assurer la protection et la défense des personnes et intérêts nationaux où qu’ils se trouvent ; d’autre part elle doit assurer l’intégrité du territoire national, expression géographique de la nation. Dans le premier cas, on peut soutenir sans aucun esprit chauvin, que l’Armée de Terre est un outil de politique internationale de la nation, contrainte de défendre son sol, sa substance, et participer aussi au développement.
Ahmadou MAÏGA