Sans vouloir réveiller des chagrins ou retourner le couteau dans des plaies, il est nécessaire de rappeler le sens dramatique du 19 Novembre 1968, l’une des dates les plus sombres de notre histoire contemporaine.
19 Novembre 1968, triste symbole de la prise du pouvoir par une junte militaire poussée par la soif de régner et animée par la haine pour le peuple malien.
Pour tous ceux qui ont subi les foudres du régime militaire de 1968 à 1991, l’évocation de cette date donne encore le frisson.
Entrée par escalade dans l’histoire de notre pays, la junte militaire avait promis, dès le lendemain du coup d’Etat, plus de libertés démocratiques et son retour immédiat et imminent dans les casernes, dans les six mois qui suivraient.
La suite est connue de tous. Moussa Traoré et ses sbires vont tomber dans l’ivresse du pouvoir.
Aucune propagande, aucune distraction ne feront oublier au peuple les atrocités commises par Moussa Traoré, « Famille et Intimes ».
Après avoir envoyé dans les bagnes mouroirs, le Président Modibo Kéïta et ses compagnons, Moussa Traoré et sa junte organisent, dès 1969, une véritable descente aux enfers pour les Maliens.
Le 17 Avril 1969, une importante grève est déclenchée par les étudiants et élèves à Bamako. Le Comité Militaire répond par une répression sauvage.
Plus tard, Aberhamane Baba Touré, Bernard Sissoko, Kadari Bamba, Oumar Yattara, Mamadou Doucouré, Santigui Mangara et Monobem Ogognangaly sont accusés de : « constitution d’association illégale, offense au chef de l’Etat, .diffamation des membres du gouvernement, appel au peuple à la révolte ».
Sans jugement, ils sont maintenus cinq mois dans les geôles, humiliés et torturés.
C’est seulement le 11 Mars 1970 que les 7 militants du PMT sont condamnés à 18 mois d’emprisonnement.
Toujours en 1969, le capitaine Diby Silas Diarra et d’autres militaires sont accusés de tentative de coup d’Etat. Beaucoup d’ente eux ont péri dans les salines de Taoudénit.
C’est le 16 Mai 1977, à 12 heures que le Président Modibo Kéïta est mort, manifestement assassiné au camp militaire de Djikoroni.
Le père de l’Indépendance et Premier Président de la République du Mali, réduit au statut de simple « instituteur à la retraite » !
Autant d’autorités et d’humiliations inscrites, à l’encre indélébile, dans nos cœurs et dans l’histoire de notre pays.
C’est le 26 Mars 1991 que le peuple du Mali a recouvré sa souveraineté et sa dignité après les 23 ans de règne du FMI (Famille Moussa et Intimes).
Souvenons-nous, aussi, du 19 Novembre 1968. Même, 49 ans après…