Les habitants de la zone de recasement de Sotuba ont répondu collectivement à la convocation qui leur a été adressée individuellement au commissariat du 12ème Arrondissement du district de Bamako. L’information a été donnée le mardi 26 décembre 2023.
Dans une déclaration rendue publique, le président du Collectif des habitants de la zone de recasement de Sotuba, Souaibou Dembélé, explique la situation qui a mobilisé les membres du Collectif au 12ème Arrondissement. Selon lui, la semaine dernière, un huissier de justice a appelé les habitants de la zone de recasement de Sotuba pour leur annoncer leur convocation au commissariat du 12ème arrondissement. Les membres du collectif ont décidé de répondre collectivement à cette convocation.
Après un échange avec les policiers, il a été décidé de recevoir un à un les habitants convoqués. Le hic dans cette histoire c’est que ceux qui avaient été interpelés ont passé la journée entière en garde à vue et ensuite ils ont été libérés sans la moindre raison valable. Ce qui alimente la colère et l’inquiétude des membres du Collectif.
Pour rappel, tout a commencé en 2009. Lorsqu’un juge a fait valoir un droit coutumier sur le titre foncier de l’Etat, les habitants ont saisi la Cours d’Appel qui a d’ailleurs infirmé la décision de justice. Les habitants ont pensé que cette affaire était close. En 2018, la Cour suprême dirigée en son temps par Nouhoum Tapily a balayé toutes les décisions rendues par la Cour d’Appel tout en revenant sur le droit coutumier sachant bien qu’il s’agit d’un titre de l’Etat immatriculé depuis 1915.
Depuis cette date, les habitants de la zone de recasement font l’objet d’intimidation. La mairie s’est permise de réattribuer la même zone à d’autres personnes en 2022 alors que la même mairie a installé les habitants qui ont fait l’objet d’intimidation en 2006. Les textes sont clairs en la matière. ‘’Après un délai de 6 mois, un maire ne peut pas revenir sur une décision qu’il a rendue’’.
A la suite de cette décision de la Cour suprême, les intimidations sont devenues monnaie courante. ‘’Les huissiers viennent régulièrement pour leur notifier de quitter leurs maisons pour être démolies, alors que sur l’arrêt qu’ils brandissent, il ne figure que deux personnes. On veut exécuter cet arrêt sur les 203 maisons déjà construites et habitées ’’ s’indigne M.Souaibou Dembélé.
« Dans leur recherche de solution, plusieurs démarches ont été entreprises par les membres du Collectif » informe Souaibou Dembélé. Il s’agit du Médiateur de la République, la mairie à travers son département de tutelle, la Primature, le Président de la transition etc. Un engagement de l’Etat avait été donné à la population pour la résolution définitive de cette affaire. Cela s’avère vain d’où la saisine du président de la transition et des autorités compétentes. C’est ainsi que M.Souaibou Dembélé a invité les autorités à prendre le taureau par les cornes pour une solution définitive de cette affaire.
Bissidi SIMPARA