Le ton monte entre les déguerpis et les maraichers de la zone de déguerpissement de Niamakoro-Diallobougou. Les premiers, au cours d’une assemblée générale tenue à leur siège le dimanche 22 avril, accusent les seconds de destruction de biens.
Les membres de l’Association de la coordination des déguerpis de Niamakoro-Diallobougou (Acdn) sont en colère et même très en colère. Ils ne s’en cachent pas et le font savoir. Pour cause, ils reprochent aux maraichers de la zone de pillage. « Les maraichers nous empêchent de travailler. Ils enlèvent systématiquement nos bornes et plaques. Ils ont démoli hier soir entièrement une maison en cours de construction et détruit près de sept cents briques. Pourtant, nous leurs avons signifié depuis longtemps de l’imminence des travaux sur le terrain », a déclaré Boubacar Nankon Samaké, le secrétaire chargé des relations extérieures de l’Acdn.
Pour ne pas se rendre justice, les déguerpis ont saisi les autorités compétentes afin de faire la lumière sur toute cette affaire. Ils ont par ailleurs décidé de mettre sur pied une brigade pour surveiller la zone. Suivant les propos de M. Samaké, ce sont les déguerpis qui avaient autorisé les maraichers à s’installer sur le lieu. Ils se sont servis d’ailleurs des puits creusés à l’époque par les occupants. Malgré tout : « nous disposons d’une grosse de justice pour morceler le terrain nous n’avons jamais détruit une plante », précise-t-il. Pour terminer M. Samaké, invite les maraichers à l’accalmie et au bon sens.
Les maraichers démentent
Faux, rétorque, Drissa Koné, secrétaire général adjoint de la jeunesse et porte-parole du collectif. Selon lui, les maraichers n’ont jamais démoli de maisons encore moins de briques. Ils se battent pour la survie de leurs jardins. Toutefois, reconnait-t-il, « nous avons fait arrêter les travaux sur le chantier en attendant de clarifier les choses. C’est pourquoi, nous avons empêché le déchargement d’un camion sur une parcelle » Car, nous sommes fatigués des accusations gratuites, a-t-il poursuivi. Les déguerpis ne peuvent construire que s’ils sont minus d’un document adéquat. Sans cela, « nous n’allons pas bouger d’un iota », a-t-il affirmé. Ils accusent les déguerpis d’avoir détruit leurs plantes, de fermer leurs puits. Par ailleurs, M. Koné indique que les maraichers se sont installés sur le lieu suite à un communiqué radiodiffusé.
Abdrahamane Sissoko