Incroyable !! Inacceptable !! A Yirimadjo extension, carrefour Warabatiatio, c’est le maître mot des habitants. Ils ont raison de crier ainsi car ce matin du mardi 14 mars 2017, leur surprise fut grande de voir des gardes et autres porteurs d’uniforme faire le maintien d’ordre sur les lieux. Il y avait effectivement de quoi déployer ce dispositif de maintien d’ordre ; l’ordre du jour portait sur la démolition expresse de l’ensemble des maisons et chantiers établis sur les 3 hectares.
C’est vers 7 heures du matin que Caterpillar et autres Pelles mécaniques entrent en action. Maisons finies, en cours de finition, en début de chantier, simple soubassements, rien n’est négligé. Ils détruisent tout sur leur passage. Bref, l’espoir et la joie qui avaient pris corps dans cet endroit laissent place à la ruine et la désolation.
Ce commerçant qui vient de déménager il ya seulement 48 heures, après 4 ans de dur labeur pour finir sa maison, est là avec quelques effet personnels. Sa maison vient d’être rasée.
La pauvre Djeneba Sidibé est presque en larmes. Cette dame est visiblement ravagée par ce qu’elle vient de vivre. Sa maison en cours de chantier est la proie des pelles mécaniques. Elle est finalement détruite.
A l’image de ces deux personnes, tous les propriétaires vivront le même cauchemar.
Comment cela est – il arrivé, avons-nous cherché à savoir.
De sources concernées, l’espace en cause appartient au village de Sirakoro. C’est le conseil de village de Sirakoro qui aurait décidé de morceler les lieux. Cette mission, selon une victime, a été confiée à un géomètre du nom de « Coulibaly Kounsigi jani ». Ce dernier a fait son travail, les papiers reconnus légaux par les autorités en charge du foncier à Kalaban coro et les lots vendus.
Pourtant, ajoute une autre victime de la démolition, un monsieur du nom de Ba Issa Djigué c’est pointé pour dire que le lieu lui appartient. Il leur aurait juré de les y éjecter et de récupérer son terrain.
Le résultat est là ce matin ; démolition, démolition et démolition. Ba Issa a montré qu’il est puissant, nous dit ce monsieur, visiblement groggy par les événements.
Les victimes en appellent aux autorités du Mali, à commencer par le ministre en charge du foncier. Elles souhaitent une enquête approfondie pour établir toute la vérité autour de cette affaire, situer les responsabilités et punir les coupables.
En tout cas, une chose a été clairement dite ce matin à Yirimadjo : « autorités du Mali, ayez pitié des pauvres citoyens, surtout les femmes qui se débrouillent pour vivre au jour le jour ».
Contribution particulière de Nouhoum CISSE