L’affaire de la construction du parking public de Ouolofobougou, commune III en un marché de recasement des commerçants du marché Rose et des halls aux légumes n’a pas fini de dévoiler tous ses dessous. Ce bradage de gré ou de force du seul parking moderne de la Commune relève de la seule volonté de Mme Djiré Mariam Diallo maire de la commune III en complicité pure et simple avec le maire du district Adama Sangaré et contre la volonté des populations et de toutes les autorités coutumières. Un abus de trop.
Les actions des riverains et de la population de la commune se multiplient pour s’opposer à cette manœuvre d’occupation illicite du parking par le maire du district Adama Sangaré et la maire de la commune III Djiré Mariam Diallo. Après le désaccord du conseil communal lors d’une réunion qu’il a tenu le mercredi passé avec les chefs des quartiers de la commune à l’absence de la maire Mme Djiré Mariam Diallo, avant-hier samedi un setting de la jeunesse de la commune a été annulé à la dernière minute, grâce à l’intervention du député de la commune III, PR Kalilou Ouattara qui a promis dès ce lundi de rencontrer Mme la maire sur la question.
D’ores et déjà, sachant bien que la maire Djiré Mariam Diallo a juré de ne jamais reculer, dans de nombreux quartiers de la Commune des jeunes sont en train de s’organiser pour entreprendre des actions de vigueur pour empêcher ce bradage spectaculaire par l’entremise d’une élue qui ne fait que naviguer à contre-courant des intérêts de sa Commune.
Des abus sur fond de mensonges !
D’ailleurs la société PACRAY chargée des travaux de la reconstruction du marché rose et de la construction du parking continue au pas de charge, les travaux sur le terrain, sous la surveillance des policiers. Cela en violation fragrante de la note d’information de la Direction Nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat (DNUH) et du protocole d’accord signé en toute confidentialité entre le maire du district et la Mairie de la Commune III (dont nous détenons copie).
Pour rappel, sur la question une note d’information de la Direction Nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat a été dressée au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, suite à la saisine N° MMT/00000080/APCMMM du 20 février 2018 du président de l’Assemblée Permanente des Chambres de Métier Mali adressée au Premier Ministre. Cette note a mis en exergue les graves dangers de la transformation (même temporaire) de ce parking public en marché pour l’environnement, la cadre de vie et la sécurité des populations de la Commune III. Curieusement au vu et su de tout le monde, la maire de la Commune III a foulé au pied ces instructions des techniciens du domaine. Elle est suivie dans cette illégalité par la société PACRAY, chargée des travaux. Comme s’il s’agissait d’un domaine privé cette société est en train d’accélérer abusivement les travaux de construction des magasins, même durant le weekend. Lors de notre passage (rapporté dans notre livraison précédente), celui en charge des travaux au niveau de ce parking, M. Bah, a simplifié les choses par des affirmations gratuites comme si ses commanditaires, la maire de la CIII et son homologue du district de Bamako ont droit de faire d’un espace public ce qu’ils veulent. D’ailleurs il existe de nombreuses incohérences entre le fameux protocole d’accord, signé en catimini entre les deux Maires (sans l’aval du conseil municipal) et les agissements de la société chargée des travaux.
Des incohérences sur fond d’insouciance !
La première incohérence entre le protocole d’accord et les affirmations du représentant de la société PACRAY sur le site relève du délai d’occupation du parking par les commerçants déguerpis du marché rose. Il est écrit dans le protocole que le présent protocole est conclu pour toute la durée des travaux de reconstruction et d’équipement du marché rose et des halls aux légumes, estimée à 36 mois à compter de sa date de signature. Ce qui est contraire aux dires de M. Bah qui parle de 18 mois.
Deuxième incohérence, elle se situe au niveau de la qualité des constructions, dans le protocole d’accord, la mairie du district s’engage à ne réaliser sur le terrain que des installations provisoires (types hangars ou kiosques démontables) qu’elle doit démonter ou faire démonter immédiatement à l’échéance de la durée de la convention. Ce qui n’a pas été respecté par l’entrepreneur, qui est en train de construire des bâtiments avec des briques en bloc de dix.
Dans la partie conditions d’occupation du site, il est dit que la mairie du district de Bamako, prélèvera des taxes sur les activités des exploitations dès le 3ème mois après leur installation. En plus de cela que 50%, des montants recouvrés mensuellement seront réservés à la mairie de la Commune III pendant toute la durée du présent protocole ou de sa prorogation.
Là ou il y’a anguille sous roche, c’est la disposition d’une partie de ce protocole frappée du sceau de la confidentialité.
Pourquoi de la confidentialité dans un protocole d’accord concernant des travaux d’intérêt général ?
Seules les parties pourront répondre à cette question. Mais ce qui ne fait l’objet d’aucun doute c’est le fait qu’’il y a une complicité certaine entre le maire du district Adama Sangaré et la maire Djiré Mariam Diallo, qui sont non seulement de même parti (ADEMA qui n’a d’ailleurs que 11 conseillers sur les 37 élus) et sont tous natifs d’autres régions et ont déjà des domiciles réalisés dans d’autres quartiers huppés d’autres communes. C’est pour cela, la destruction de la CIII pour des intérêts sordides ne leur fait ni chaud ni froid. Comme disait un penseur : « l’absence de contrainte engendre volontiers l’abus ».
Affaire à suivre.
Par Jean Joseph Konaté