C’est plus que préoccupant. Avec de l’argent, rien n’est impossible aujourd’hui à Bamako. Le cas du pauvre Djigui Koné, victime de la puissance financière de son voisin, Amadou Baba Koïta, en est une parfaite illustration.
Installé depuis 1995 comme chargeur de batteries, Djigui Koné est victime d’une tentative d’expropriation à l’allure d’un abus de pouvoir de la part d’Amadou Baba Koïta, économiste de son état et fort de ses liens avec le président du Tribunal de 1ère instance de Kati. Certes, Amadou Baba Koïta est héritier d’une parcelle à usage d’habitation sise à plus de 30 mètres du kiosque de Djigui Koné. Mais, suivant la règlementation en vigueur dans notre pays en matière d’exploitation à caractère commercial des domaines de l’Etat, ce dernier se trouve installé en toute légalité sur la place qu’il occupe. Depuis vingt ans, il paye régulièrement ses impôts et autres taxes de l’Etat, entretient soigneusement l’endroit et contribue au développement socio-économique de la Commune urbaine de N’Gabakoro droit, dont il relève.
En effet, c’est en 2011 que tout est parti avec une plainte déposée au Tribunal de première instance de Kati par l’économiste Amadou Baba Koïta, qui, selon nos informations, exige que son voisin Koné dégage purement et simplement de son emplacement. De prime abord, il avance, sans gêne, qu’il lui serait difficile d’avoir un «voisin aux chemises miteuses». Un argument qui n’a pas pu tenir devant la justice, qui finit par maintenir Djigui Koné dans son emplacement. Ainsi, Amadou Baba Koïta perd le procès. Mais il ne s’avoue pour autant pas vaincu, puisqu’il est revenu à la charge et multiplie depuis les actes de menace et de sabotage à l’encontre de Djigui Koné. Avec la complicité du 3ème adjoint au maire de la Commune, M. Bocoum, il tente de faire annuler l’autorisation d’occuper de son voisin, qu’il juge encombrant. «Djigui, comprend que tu dois quitter de gré ou de force cet endroit. Puisque tu masques la maison de Koïta dont les frais de construction dépassent les 100 millions de Fcfa», menaça l’élu communal Bocoum. Toutefois, notons que, cette position ne doit guère être étonnante, car, selon une source bien informée, Bocoum est un parent proche de Koïta.
En tout état de cause, la mairie, par le biais du 2ème adjoint au maire, l’élu Abdrahamane Sangaré, a pu déjouer les pièges tendus par A.B. Koïta, en réhabilitant Djigui Koné dans ses droits, dont les droits étaient en passe d’être violés à cause des dessous-de-table.
Ayant pris connaissance des agissements sur fond de corruption du richissime Koïta, les jeunes du quartier se sont mobilisés pour venir à la rescousse de Djigui. Le kiosque de ce dernier est en face de l’artère principale de Titibougou, sur le même alignement que deux écoles et une imprimerie. Le chef coutumier, le vieux Badjan Traoré, a sonné l’alerte pour que tous les espaces publics du village soient protégés. Autant dire que le lieu litigieux n’appartient nullement à Amadou Baba Koïta, mais à l’Etat qui a autorisé Djigui Koné à y rester.
À suivre!
AB