La commission ad hoc savamment orchestrée par le ministre des logements, des affaires foncières et de l’urbanisme, Yacouba Diallo, dans le but d’indemniser les maraichers déguerpis en faveur de l’installation de la station compacte d’eau à Missabougou, ne fera que travailler sur les documents produits par le consultant Ingerco. Une source proche du ministre affirme que les déguerpis seront dédommagés cette semaine sur instruction de Yacouba Diallo.
En effet, le 22 avril dernier, le ministre des logements, des affaires foncières et de l’urbanisme Yacouba Diallo, à peine installé, a pris une décision portant la mise en place d’une commission ad hoc chargée d’effectuer les travaux d’évaluation et de recensement; de la délimitation et d’évaluation des réalisations et aménagements à caractère immobilier des propriétés concernées par les travaux d’aménagement; de préparer l’arrêté de cessibilité des propriétés touchées par les mêmes travaux et de procéder à l’identification et à l’évaluation exhaustives des parcelles ou concessions et des réalisations et aménagements à caractère immobilier concernés. Voilà, entre autres, les missions confiées à la soi-disant commission ad hoc de notre puissant ministre Diallo. Or, depuis plusieurs mois déjà, le consultant ingerco a procédé à tous ces travaux et espérait que les indemnisations interviendraient en amont de l’installation de la station compacte.
Le plan de Yacou échoue !
En mettant en place sa commission, le ministre Diallo n’avait d’autres ambitions que de soutirer de l’argent au Projet. Pour preuve, dans la même décision il précise la prise en charge par le Projet de sa commission fantoche. Et tenez bien, depuis le 22 avril jusqu’à ce jour, la commission ne s’est réunie qu’une seule fois et sur les quinze membres, seule la présence de trois était signalée au cours de la réunion, nous informe une source bien introduite. Le soi-disant Président de la commission domaniale de la commune VI, Issa Traoré, un proche de Yacou, est natif de Missabougou. Etant membre de la commission ad hoc, il n’a jamais participé à une réunion et déclare n’avoir jamais le temps lorsqu’il s’agit d’indemniser ces pauvres maraichers.
Cependant, depuis quelques jours, le président de la commission ad hoc, un cadre des affaires foncières et du cadastre, s’est dit préoccupé par la situation des pauvres dogons maraichers et tenterait de les dédommager dans les plus brefs délais. Une source nous indique qu’il aurait reçu les instructions de Yacouba Diallo de payer les montants aux ayant-droits cette semaine. Le ministre, selon la même source, a instruit également à la commission de travailler sur la base du rapport produit par le consultant Ingerco.
En tout cas, Yacouba est contraint d’indemniser les maraichers pour trois raisons. D’abord les missions confiées à la commission ad hoc n’ont pas de sens dans la mesure où le consultant a déjà procédé à tous ces travaux validés par les maraichers et les autorités locales. Ensuite, une lettre confidentielle de la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable demande à Yacouba Diallo de redescendre sur terre et d’annuler les missions confiées à sa commission. Elle précise que tous ces paramètres figurent dans le rapport du consultant et indique que les fonds d’indemnisations sont disponibles depuis plusieurs mois et ont été versés par l’AFD. Tertio, les maraichers fâchés contre Yacouba ont adressé une lettre ouverte à ATT demandant la démission du ministre Diallo. Et depuis, tous les yeux sont drivés sur cette affaire.
« Nous continuerons à mener notre lutte pacifiquement jusqu’à ce qu’on nous mette dans nos droits » a déclaré le président du collectif des déguerpis Ibrahim Kanambaye, lors de l’assemblée générale des victimes le mercredi dernier près de la station compacte.
N’était le Mali, l’un des pays les plus pauvres et corrompus de la planète, des gens comme Yacouba Diallo n’auraient jamais obtenu un poste ministériel. Faites un tour à l’ACI ou à la voirie, vous vous en rendrez compte.
Bassidiki Touré.
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