L’affaire dite de Bougouba en cour depuis plus de 20 ans, connue de presque de tous les Maliens est un cas assez illustratif des enjeux autour du foncier comme moyen conséquent d’enrichissement rapide et presque sûr, à condition d’être aguerri dans l’entêtement et être riche. La semaine passée, le chef de quartier de Bougouba l’octogénaire a été trimballé dans les tribunaux et à la police pour avoir juste défendu les siens après avoir refusé les millions que lui ont proposé les riches pour qu’ils les cèdent leurs terres. Les populations unanimes de Bougouba sous la conduite du chef de quartier Zoumana Diakité ont organisé une conférence de presse le jeudi 30 Mars pour informer l’opinion des agissements de ces riches, déterminés à leur enlever leurs terres, octroyées en 1996 en titre foncier, par l’Etat comme zone de recasement.
La rencontre organisée à la mairie avait rassemblé des dizaines d’hommes et de femmes tous déterminés à ne pas faire enlever les espaces que l’Etat les a donné depuis 1996 comme zone de recasement t. Bougouba est victime de son positionnement, ce qui fait que la zone est très convoitée par les riches et autre hommes d’affaires pour la construction d’équipements marchands. C’est pourquoi des noms célèbres comme Hady Niangadou dit Djowalaki, la famille Kouma, Ba Issa Djigué, Soya Bathily, San Zou, Ba Seydou Sylla…sont cités dans l’occupation de l’espace des populations de Bougouba. La rencontre a permis aux populations de détailler aux hommes de media toutes les astuces que les grosses fortunes ont mis en place pour pouvoir déposséder ces hommes et femmes des terres qu’ils ont acquis au seul motif qu’ils n’ont pas les moyens. Alors, l’accaparement des terres est un vrai problème de société dans notre pays avec en ligne de mire les riches et autres hommes d’affaires qui ont fait le choix de la spéculation foncière comme activité génératrice de revenu, surtout que cette activité se mène au détriment des pauvres.
En effet, certains de ces puissants ont tellement maitrisés les rouages de la spéculation qu’ils ont à leur solde l’essentiel des instruments de la justice, ils manipulent les lois à leur guise. A la rencontre, les organisateurs ont aussi salué l’esprit de résistance de certains responsables qui disent le droit malgres les menaces et autres intimidations des riches. Alors dans leur volonté de’ parvenir toujours a leur fin, ils font tout pour éviter les pôles ou, on peut rencontrer ces hommes nobles qui défendent les pauvres en disant le droit. Les riches misent sur l’usure pour que les populations se lassent et le laissent tranquilles continuer leurs sales besognes d’expropriation des faibles. En tout cas la détermination des populations de Bougouba est telle qu’l faut craindre le pire dans un contexte ou les gens sont dans leurs derniers retranchements. Alors, il est clair que de nos jours que ces populations agacées attendent de l’Etat une réaction définitive pour qu’on en finisse avec cette histoire de spéculation foncière qui n’a que trop duré, dans ce quartier populaire du District de Bamako. Bougouba est toute une histoire dans l’environnement de la speculation foncière dans notre pays, ce quartier à cause de sa position a toujours suscité la convoitise des milieux financiers, c’est pourquoi il faut une implication réelle de l’Etat pour gérer définitivement cette histoire de Bougouba qui n’a que trop duré.
En tout cas la jeune génération qui accompagne désormais le chef de quartier avec toutes ces compétences promet de gérer autrement cette question pour les riches comprennent que l’argent ne permet pas tout.
Ousmane COULIBALY