Le maire de la commune de Safo se livre à une véritable spéculation foncière. Guirô Traoré brade les terres en violation de toutes les règles de procédure.
Ce qui se passe dans la commune de Safo dans le cercle de Kati est tellement grave et flagrant que nous doutons de la complicité des services techniques des domaines de l’urbanisme et de l’habitat, du tribunal de Kati ainsi que du ministre de tutelle qui est le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.
Les faits
Depuis son installation le 3 janvier 2017 à la tête de la maire de Safo, le maire Guiro Traoré n’a initié aucun projet de développement dans la commune ; il s’est tourné vers le morcellement anarchique et la vente des parcelles d’autrui.
Son premier acte a été de s’attaquer au site des logements sociaux de Safo (un titre foncier de l’Etat), d’une superficie de 62 hectares 43a 81 ca. Pourtant, le 7 janvier 2013, sur décision N°002 CKTI-DOM, une commission technique mise en place par le préfet avait évalué le site et produit un rapport aux autorités sur sa disponibilité.
Aujourd’hui, sur ce site, selon nos constatations à Safo, des immeubles bâtis sont en train de pousser comme des champignons, en violation flagrante des dispositions de la loi N° 2016-025 du 14 juillet 2016, notamment en son article 42 et du décret N°02-112 PRM du 6 mars 2002 fixant les conditions et modalités d’attribution des terrains dans le domaine immobilier de l’Etat.
Ce n’est pas par méconnaissance car le maire, dès son élection, a bénéficié de toutes les formations et l’expertise nécessaire des services des domaines de Kati sur la législation et la gestion financière. En 2017, lors d’une visite à Safo, le ministre des domaines de l’époque, Mohamed Ali Bathily, avait dissuadé la mairie de toucher au site des logements sociaux et aux réserves foncières. Mais Gurio Traoré s’en est éperdument moqué.
Trois titres fonciers de l’Etat constituant la réserve foncière à Safo, cumulant une superficie de 148 hectares, viennent d’être aussi morcelés par lui et ses complices et vendus à des particuliers, des agences immobilières, des services de l’Etat et des corporations moyennant plusieurs milliards de FCFA au détriment de l’Etat et des populations.
Le tout en violation de toutes les procédures et sans la délibération du conseil communal. Mieux, aucun plan ni aucun lotissement de Guiro Traoré, depuis son élection, n’a été approuvé par la préfecture, les domaines et l’urbanisme, car c’est le dernier de ses soucis.
Le maire Guiro Traoré, après ces premiers coups, s’est construit un empire financier (immeubles, villas, lycées privés et différents comptes en banque) ; il n’a peur de personne. Il nargue même le préfet de Kati Sadio Keita et va jusqu’à réattribuer, par décision du maire, les anciens lotissements de la préfecture.
Révolté contre le maire et par lettre en date du 28 juin 2017, le préfet ordonna au maire d’annuler ses nouvelles attributions dans un plus bref délai, sous peine de sanction ou de poursuite judiciaire. Mais il y a 3 ans, le maire n’a pas levé le petit doigt et va jusqu’à dire que le préfet n’est pas son interlocuteur. Qui protège donc le maire en haut lieu ?
Autres faits gravissimes du maire intouchable de Safo. Il vient de procéder au morcellement et à la vente, sans autorisation, ni du conseil communal encore moins d’aucune autorité administrative, du titre foncier de 20 hectares des Maliens de l’extérieur, attribué en 2008 par le président ATT en conseil des ministres.
Des milliers de Maliens de la diaspora sont à couteaux tirés avec les nouveaux acquéreurs de Guiro. Chaque jour, nous assistons à des échanges de poings entre les loubards du maire et les premiers occupants. Une plainte des Maliens de l’extérieur est en préparation pour le pôle économique et financier de Bamako.
Dans les villages environnants de Safo, Guiro Traoré a morcelé des titres fonciers et des attributions du cercle de Kati des personnes innocentes sur une superficie de plus de 1000 hectares. Quel culot ?
Au tribunal de Kati, Guiro Traoré est un roi
Il le dit à qui veut l’entendre, l’argent achète la justice au Mali. Et il semble faire ses preuves car fort de sa poche et de ses comptes en banque, il téléguide des procureurs et juges de Kati. Au lieu d’être inquiété, après tous ces scandales, c’est lui qui enferme ses détracteurs et autres habitants de Safo qui se battent contre son réseau mafieux.
Avec sans doute la bénédiction du procureur, des substituts et des juges, il a fait enfermer en 2017 l’ancien maire Moriba Traoré à la Maison centrale d’arrêt pour 25 jours sans raison valable. Il aurait réussi, il y a un mois, à enfermer le géomètre-expert Barou Coulibaly de CETCO, qui avait fait les travaux de morcellement du TF des Maliens de l’extérieur sur décision du préfet.
Barou Coulibaly séjourne actuellement à la MCA par la seule volonté du puissant maire. Un autre agent immobilier, Abdoulaye Bah, opposé au désordre créé par le maire, a reçu, le vendredi, une convocation du substitut du procureur de Kati, Oumar Coulibaly.
Le ministre de la justice Malick Coulibaly, le ministre de l’Administration territoriale, le ministre des domaines et de l’urbanisme, le ministre des Maliens de l’extérieur, le Premier ministre Boubou Cissé et le président de la République Ibrahim Boubacar Keita sont tous interpellés.
Seydou Oumar Traoré