Scandale foncier à Kognini : Qui protège Le Prestige immobilier ?

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En complicité avec certains habitants de Kognini, l’agence immobilière Le Prestige menace de démolir plus de 6000 concessions dont l’entièreté des parcelles a été légalement vendue par les villageois eux-mêmes aux occupants. Pour une incongrue et ratée histoire de transfert physique dudit village, “Le Prestige commence à envoyer des forces de l’ordre pour intimider les paisibles populations, depuis deux semaines sous le choc.

 

La menace de casse d’environ 6000 concessions à Kognini inquiète les habitants, en premier lieu le chef de village, Faman Traoré. A Kognini, près de Bamako, la capitale, les habitants sont sevrés de sommeil, craignant la démolition de leurs abris par Mahamadou Diarra, directeur général de l’agence immobilière Le Prestige.

Selon les explications de Fagnéry Traoré, porte-parole du chef de village, l’histoire du transfert de Kognini est certes née de la demande des habitants eux-mêmes, mais avec le temps, il s’est avéré que le transfert n’était plus possible.

Par conséquent, le village a renoncé audit transfert. Aux dires de Fagnéry Traoré, ce rebondissement, aux allures d’une chasse aux sorcières, est l’œuvre d’un certain Bougary Traoré, ce fils du village auquel le chef du village avait donné mandat dans le processus avorté du transfert. Or face au renoncement du chef du village qui a été débouté par le tribunal en 2010 à Kati, le sieur Bougary qui a lui-même été vendeur de parcelles à Kognini, veut les reprendre.

Enseignant à la retraite, Bougary qui jouissait aussi du privilège de l’unique intellectuel auprès du chef du village, avait convaincu ce dernier à aller vaille que vaille au transfert. Alors que le site indiqué pour abriter le transfert faisait déjà l’objet de morcellement par les villageois eux-mêmes parmi lesquels, Bougary qui prétend mener à terme le processus du transfert.

Selon Fagnéry, Bougary avait dit au chef de village que la terre appartient à l’Etat. Partant de là, le même Etat peut récupérer sa terre morcelée et vendue par les habitants de Kognini pour encore la leur remettre. Sur cette base, des procédures judiciaires ont été engagées contre les occupants au tribunal de Kati qui a tranché en défaveur du chef de village, précisant que les occupants de la zone ont chacun un document de vente délivré par les villageois eux-mêmes.

 

Accaparement

Finalement, le chef de village s’est rendu compte qu’il a été trompé par Bougary dans cette histoire. Ayant pris connaissance de cette réalité, Faman Traoré a renoncé au transfert physique de son village en adressant des correspondances aux autorités compétentes. Malgré tout, Bougary Traoré tient au transfert physique de Kognini. 

Aux dernières nouvelles, le même Bougary a amené une agence immobilière Le Prestige pour procéder à la démolition des concessions estimées à plus de 6000. Et cette agence brandit un arrêté d’approbation du fictif titre foncier immatriculé 17808.

Curieusement, il a été signalé aux démolisseurs aiguisés que la zone appartenait à l’Office des périmètres irrigués de Baguinéda (OPIB), objet du TF 1753 depuis 1957. Un argument qui démontre la fausseté d’un éventuel TF sans le déclassement du premier.

Fatigués des agissements de l’agence Le Prestige, les habitants de Kognini sont inquiets de la suite.

Quant à ‘’Le Prestige’’, son patron dit agir en accord avec le Ministre Mohamed Aly Bathily pour déguerpir la zone qui serait une propriété du village réservée à son transfert. « Un transfert forcé ? », s’interroge le Chef du village qui ne cesse de clamer la fin de l’initiative restée infructueuse depuis 2010.

Dans sa folie d’accaparer les terres riveraines de Bamako, ‘’Le Prestige’’ de Mahamadou Diarra a également utilisé une cinquantaine des Agents de la Garde nationale, sans aucun mandat ou de Grosse de Jugement pour intimer les paisibles populations. Alors on se demande, qui du Ministre Bathily ou de l’appareil étatique du Mali d’IBK, protège ‘’Le Prestige’’ dans cette opération inhumaine ? Le temps nous le dira certainement…

 

Awa Camara

 

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