Au Mali, la population est en train d’augmenter et les espaces à usage d’habitation se font de plus en plus rares. Après mure réflexion, le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme a commandité une étude pour trouver une solution au problème de logements des Maliens. L’Alternative tout trouvée a été la copropriété comme le système d’appartements. Un atelier a été organisé le jeudi 5 décembre 2017 pour valider l’étude sur la gestion de cette copropriété immobilière au Mali. Tenue à l’hôtel Radisson Blu, la cérémonie officielle d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Ousmane Koné, qui avait à ses côtés le ministre de la Justice Mamadou Ismaël Konaté.
La problématique du logement au Mali est une préoccupation des différents régimes qui se sont succédé à la tête du Mali. Et des projets ont été initiés comme la construction des logements sociaux, des logements économiques et des appartements. Et ces initiatives ont montré leur limite avec la rareté des espaces à usage d’habitation. L’alternative qui s’est présentée est la promotion des copropriétés avec la croissance des immeubles. C’est ainsi que le ministère l’Habitat et de l’Urbanisme a initié une étude sur la gestion de cette copropriété. Cette étude a été validée le jeudi 5 janvier 2017 à la suite d’un atelier.
Selon le Consultant de l’étude, Baba Haïdara, la copropriété est un facteur de gestion et de promotion immobilière indéniables et de dynamisation de l’économie nationale. “Il est donc indispensable d’informer les promoteurs, hommes d’affaires, banques et autres opérateurs économiques maliens de cette opportunité non négligeable dont ils disposent, manifestement encore trop peu connue du grand public. Surtout que l’on constate que les difficultés liées à la vie en copropriété et à la gestion de cette dernière se rencontrent de plus en plus, par exemple dans les immeubles à usage d’habitation constitués d’appartements vendus à des propriétaires différents”, a-t-il argumenté, avant de rappeler les éléments essentiels de la Loi sur la copropriété qui a pour objet d’organiser les modalités d’application de la copropriété.
Invité à la cérémonie, le ministre de la Justice, Mamadou Ismaël Konaté, a attiré l’attention des propriétaires d’immeubles à usage d’habitation sur les difficultés et les contentieux liés à la copropriété. A ses dires, la gestion des copropriétés pose beaucoup de problèmes au Mali. “Il incombe donc aux propriétaires des immeubles de prévenir et de gérer ces difficultés avec la mise en règle des différents colocataires. Pour cela, il faut des assemblées pour discuter des choses essentielles comme la gestion de la fermeture et d’ouverture des portes des immeubles, la gestion des espaces verts, etc.”, a-t-il suggéré, avant de dire que la validation de l’étude sur la copropriété sera une solution aux problèmes.
En présidant la cérémonie, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Ousmane Koné, dira qu’offrir un toit au plus grand nombre de Maliens est l’une des plus grandes préoccupations des autorités du Mali. Pour ce faire, beaucoup d’initiatives dont la réalisation d’immeubles servant de logements en copropriété, c’est-à-dire, le droit de propriété appartenant à plusieurs personnes sur un seul et même immeuble. Ce mode de production de logements en copropriété a été expérimenté pour la première fois avec la réalisation des 80 appartements de Faladié, composés de dix immeubles de quatre niveaux (R+3) comportant chacun huit appartements. “Toutefois, l’inexistence des textes relatifs à la copropriété, a occasionné des difficultés de plusieurs ordre parmi lesquelles la non prise en charge de la gestion des espaces communs d’où la détérioration du cadre de vie des habitants de la cité. L’immeuble étant bâti sur un seul titre foncier, comment faire pour que les propriétaires des appartements puissent disposer de leurs titres individuels une fois le paiement terminé ? Cette question mérite une réponse adéquate. C’est pourquoi, sur recommandation du Conseil d’administration, l’Office malien de l’habitat (OMH) a commandé une étude dont les termes de référence ont été validés en atelier avec tous les acteurs concernés sur la question. Le présent atelier offre ainsi l’occasion d’une réflexion sérieuse sur la sécurité juridique et judiciaire en vue de la réalisation des immeubles en copropriété dans une perspective de réduction des coûts de production massive de logements et de préservation des intérêts et droits des générations futures”, a-t-il indiqué.
Siaka Doumbia