Après la fin du feuilleton judiciaire qui avait stoppé les travaux du lotissement de la localité, une équipe de notre rédaction s’est rendue à Safo pour s’enquérir de l’atmosphère qui y règne. D’un constat général, ces événements sont mis au compte d’une mésentente. Toutefois, pour les autorités administratives et coutumières de la localité, le lotissement de Safo qui est synonyme de développement n’est pas négociable.
Après avoir fait couler beaucoup d’ancre et de salive, la justice de notre pays a mis fin aux ardeurs trop prétentieux de certains hôtes ingrats de Safo. Et pour cause, abusant de l’hospitalité légendaire des habitants de cette localité située à 15 Km de Bamako, certains, qui doivent leur présence sur les lieux à la générosité des autochtones, ont cru pouvoir mettre fin aux rêves de toute une commune. Malgré le respect strict des règles en matière de lotissement, ils ont tenté de tenir tête à toute une région à travers le gouvernorat de Koulikoro.Malheureusement pour eux, la justice dans son indépendance les a envoyés à leur casserole.UNE JUSTICE AU SERVICE DES JUSTICIABLESDans son jugement N°210 du 26 Avril 2011, entre d’une part les demandeurs, Souleymane KATILE et sept (07) autres, Boukary Sissako et neuf (09) autres ; et d’autre part, les défendeurs que sont : le gouverneur de la région de Koulikoro, le préfet du cercle de Kati, représenté par la Direction Générale du Contentieux de l’Etat et la Mairie de la Commune Rurale de Safo, le tribunal administratif de Bamako a rejeté leur requête comme non fondée. Sans aucune forme de triomphalisme, l’ensemble des composantes des populations de Safo reste déterminées et soudées pour que leur rêve de développement qui passe par le lotissement de la localité soit une réalité. En dépit des fausses informations calomnieuses et injurieuses qui avaient été portées sur le gouverneur de Koulikoro, le préfet de Kati, les autorités municipales, coutumières et religieuses de Safo, les populations de la localité mettent ces événements dramatiques sur le compte de la mauvaise foi.L’INTRANSIGEANCE DES POPULATIONS DE SAFOSelon le 3ème Adjoint au Maire de Safo, rapporteur de la commission domaniale, M Diadiè Niaré, la proximité de sa commune avec Bamako est un facteur qui rend son lotissement obligatoire. Pour lui, il n’avait jamais été question de spolier qui que se soit d’un moindre centime de sa parcelle.Cette volonté égoïste d’empêcher les autres Maliens d’accéder à une parcelle à usage d’habitation, et par la même veine, les populations de Safo au développement est incompréhensible pour le 3ème Adjoint du maire de la localité. Selon lui, dès qu’il s’agit de caser les hommes, la question du champ ne se pose plus. Pour lui, chaque chose a son temps. Il estime qu’aujourd’hui que l’heure est venue de sortir Safo de l’obscurité.Fondant une très grande attente sur le lotissement en cours, M. Niaré a affirmé que ce projet est porteur d’assainissement, de lumière, d’eau potable, de santé et bien d’autres choses pour les populations de sa commune. En plus des travaux du lotissement, le maire a souligné que la route qui quitte Banconi en traversant Djalakorodji, Safo, Nonsombougou pour aller à Nouakchott est aussi un espoir de développement pour Safo.Toujours selon le rapporteur de la commission domaniale, cette volonté de lotisser Safo n’est pas une initiative de la mairie, mais plutôt celle de l’ensemble des populations de la localité à travers le chef du village, ces conseillers, les jeunes et les femmes. C’est fort de cette unanimité autour de la question que la mairie a décidé de soutenir et de porter cette aspiration légitime de ces sujets auprès des autorités compétentes de Kati et de Koulikoro.En ce qui concerne les frondeurs, M. Niaré a estimé qu’ils ont toujours été associés aux différentes étapes du lotissement lors des assemblées pour débattre des questions sur le projet en question. Pour lui, il y va de l’intérêt des populations de Safo, mais aussi des propriétaires de champ de la localité de vivre de façon apaisée. Il a ajouté que le souhait des autorités communales n’est pas de donner un champ à quelqu’un et de le retirer ensuite pour cause de lotissement, encore moins de porter un différent en justice quelles qu’en soient les raisons.A son avis, il n’a jamais été question d’exproprier qui que ce soit. Si toute fois le lotissement devrait toucher à un champ, qu’il revient au domaine, à l’urbanisme et au génie de prendre le cas en charge. Il a aussi ajouté que tous les travaux réalisés dans les champs sont pris en compte et évalués dans le cadre d’une purge. Pour conclure Madiè Niaré a souligné que le passage de l’étape d’un champ à l’habitation ne doit pas être une source de problème à plus forte raison aller en justice. Car pour lui personne ne sait à quoi un procès peut aboutir. De son côté, le chef de village Yaya Wassama Coulibaly, a affirmé qu’il y a eu trop de bruit autour de la question. A ce jour, il a souligné qu’aucune objection n’a été enregistrée du côté d’un conseiller, d’un vieux encore des jeunes qui sont les initiateurs de ce projet. Pour lui, en dehors des populations de la commune, tout le reste n’est que tapage. Pour conclure, le chef du village a estimé que rien ne peut arrêter le lotissement en dehors des populations. Sur ce plan, il a rassuré l’ensemble des acteurs sur la continuité des travaux conformément à la volonté populaire. Pour le 1er conseiller du chef du village, Fousseyni Wassama Coulibaly, le lotissement de Safo se fera. Pour sa part, le doyen des conseillers du chef du village Naba Coulibaly, a souligné qu’aucun fils de Safo n’est impliqué dans ce problème. Il estime que l’union sacrée de l’ensemble des composantes de la population de Safo autour de ce projet suffira à faire de ce projet une réalité.A la suite des notables de Safo, la jeunesse aussi, par la voie de son président Adama Konaté, a tenu à se faire entendre. A ces dires, le lotissement de Safo est une initiative de l’ensemble des jeunes de la commune en accord avec les vieux et les femmes. A propos du différent, il a souligné que ceux qui s’opposaient à ce projet ne sont pas de la commune, mais des gens bien nantis à Bamako. Pour lui, les desseins inavoués des spéculateurs qui ont voulu stopper les travaux est d’empêcher les populations de Safo d’accéder à l’eau potable et à l’électricité contrairement à eux afin de profiter de leur pauvreté pour s’accaparer de leur terre. A ces dires, toutes les communes proches de Bamako sont plus développées que Safo. Pour inverser cette tendance, il a estimé qu’il leur faut le lotissement.Pour conclure ses propos, le président de la jeunesse de Safo a lancé un appel à la mobilisation générale des jeunes pour que ce projet puisse aboutir à leurs espérances.Pour ne rien laisser au hasard, nous nous sommes entretenus avec le 1er vice président de la commission locale, chargée du lotissement, Boubacar Coulibaly. D’entrée de jeu, il a souligné sa joie quant à l’issue judiciaire de l’affaire. Pour lui, ceux qui ont voulu s’opposer au lotissement de Safo sont à la solde de Satan. M. Coulibaly a aussi tenu à remercier le Chef de l’Etat, les autorités judiciaires, celles de la région de Koulikoro et de Kati pour leur soutien aux populations de Safo. Pour lui, il est inadmissible que les personnes relativement aisées puissent laisser tout pour venir s’accrocher à la terre d’autrui. Enfin, il a invité les populations de Safo à barrer la route à toutes les personnes animées d’une mauvaise intention à leur égard.Ainsi, après le feu vert de la justice, les travaux de la première phase sont presque terminés. Il reste la réalisation des routes pour que les parcelles en question puissent être mises à la disposition de qui de droit. DES REMERCIEMENTS EN SIGNE DE RECONNAISSANCE Unanimement, aussi bien les autorités communales, coutumières, la commission et les jeunes de la localité ont salué le travail abattu en contrepartie par Seydou Bah, ce fils du terroir qui n’a jamais ménagé son temps, son énergie et son argent pour le bien être de ces parents. Pour les populations de Safo, seul Dieu peut récompenser le promoteur de l’Agence DEMESSO en charge de l’exécution des travaux, des accusations égoïstes et calomnieuses dont il a été victime de la part des gens dont la justice a su recadrer.En plus de Seydou Bah, à l’unisson les populations de Safo remercient la justice de notre pays pour son impartialité et son respect de l’éthique et la déontologie face à des gens qui ne maitrisent que le langage de l’argent pour venir à bout des pauvres. Aussi, le gouverneur de Koulikoro et le préfet de Kati ont eu droit à une motion spéciale pour leur intransigeance face à des gens qui estiment avoir plus de droit que l’ensemble des populations d’une commune.
Envoyés Spéciaux, Alfonse Maïga, Lemzo Diallo et Sery Diarra